
1¿0 H I S.T O IR E E c C IE S I A S T I QU E.
sp. 41.M*■«/■ S, Jerórfie e n t r a n t enfuice le voifigè d’Qrient avec
le prêtre Evagre, Innocent 5c Heliodore. Il parcourut
* la Th ra cc , le Pont, la Bithynie, la Galátie, & s’arrêta
r.p .(i. »di*B ,- %y«ç lui à Antioçhe. Là f i fit COOno.iffance avec Apol-
linaire , de>nt rherefien’étpit;pas, encore póut-áTfaitre,-
çonnup :?il reçût fouvcnt les initrudions, & écouta
fes explications fur l ’écriture fainte : fgnsentrer en dif-
zp. 43. «dchro- pute fur fes opinions. Enfuite il fe retira dans un defert
de la province nommée Cficide., fur les.confins de: la
Syrie 5c de l’Arabie, c’elt-à-dire des. Satralins. Il eut
Ei.41 pour compagnons de là retraite Innocent, Heliodore,
venus avec lui d’Opeident, 5c un efçlave nommé H y l-as;.
Le prêtre Evagre, qui étoit riche,-leup fpurmffoittou-
tes les choies necc.flaircs, : fi entretenoitià S-Jerôme des-
écrivains pour le fervir dans fes études,qu’il continuoic
toûjours : & .lui faifoic tenir d’Antioche les lettres qui
lui étoient adrcflées, dç divers endroits ; S. Jerôme perdit
deux de fes compagnons : Innocent mourut, Heliodore.
fe retira bien-tôt avec promefTe de revenir. Lui-même
fut attaqué de fréquentes maladies, 5c ce qui le fati-
guojc encore plus, de violentes-tentations d’impureté ,
z p .i i . «ai«/-' par le fôuyenir des;,délic.es,deiR.ome, Gomme les jeûnes
& les autres aufteritez corporelles ne l’en délivroient
pas, il entreprit une étude pénible pour dompter fon
sp.4. adRuji. imagination. Ce fut d’apprendre la; langue; hebra1rque¡l,.
prepajit pour maûçç.nn Ju if converti, «Aptes la leéturp
de Cicerón 5c des-meilleurs auteurs latins, il lui fem-
bloit rude de revenir à l’alphabet, & de-s’exercer à des
afpirations des prononciations difficiles-;-, Souvent il
quitta ce tra va il, rebuté par les dtificulrez •: fouvent il
-le reprit ; & enfin il acquit une grande connoiflance de
cette langue. .;
Mais ce que Jérôme foufïrit dp plus ru.de dans fon
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e . 1 6 1
defert, fut la perfecution des autres moines, au fujec de
la doéàrine & du fchifme d’Antioche. Comme il étoit
étranger & venu d’Occident, il étoit fufpeél aux catholiques
Qrientaux du parti de Melece. Car il avoir plus
d’inclination au parti de Paulin, avec qui communi-
quoit fon ami Evagre ., 5c qui étoit reconnu à Rome
pour évêque d’Antioche. Il avoit beau dire qu’il ne
prenoit point de parti : on le preffoit de fe déclarer pour
Melece. On le prcfToit auffi deireconnoître en Dieu'
trois hypoftafes : mais il craignoit cette expreifion ,
dont les heretiques abufoient. Ces difficultez l’oblige-
rent à confulter le .pape-S. Damafe quelques années-
après -, 5c enfin .à quitter le pais.1
Comme il étoit dans ce defert de Syrie, il apprit que
fonamiRuffin, dont fi étoit en peine, vifitoit les mo-
nafteres d’Egypte, 5c qu’il étoit. allé à Nitrie voir faint
Macaire. On croit .que ¿étoit l’Egyptien. Sainte Mêla-1
nie étoit en même temps en Egypte. C ’étoit la plus noble
des dames Romaines, petite fille de Marcelhn, qui fut
cpnful avec Probin i’an 341. Elle perdit en un an deux
de fes emfans 5c fon mari, demeurant veuve à vingt-"
deux ans ; 5c elle foufïrit ces pertes aves une foi fi vive,
qu’elle n’en répandit point de larmes. Se voïant libre,
elle quitta le fils unique qui lui reftoit encore enfant ,
&c qui fut préteur de Rome«, 5c s’embarqua pour paifer
en Egypte. Quand elle fut arrivée à Alexandrie , elle
y.trouva S. Ifidore prêtre qui gouvernoit l’hôpital ;&
qui étoit très-connu à Rome , depuis le voiage qu’il y
avoir fait avec,S. Athanafe : comme il avoir autrefois
demeuré au mont de Nitrie , il parla à Mêlanie des vertus
de .ceux qui habitoient ce defert, en-tr’autres de
S- Pambo. Elle defira d’y aller, & S« Ifidore l’y condui-
iit. Elle fit prefent à Pambo de crois cens li vres Romaines
K k iij
Ep. f j . ad Da¿. maf.
IV .
' R u fîin & fainte
Melanie .
Ep. 4 1 . a d Ru f i
! PLofvv. p. 415.
439-
- H ie r . C h r . an•
B I P a u lin . ep. 10.
ad Sev .
H ie r . ep. i j . ad
P a u l. c . $,
Pall. Lauf. e. 11 p.