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Ttuf. i . c . 18.
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3 up. x i y . », 14.
54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Ammonius, Draconce, Adelphius, Paphnuce , qui tous
avoient ete chaffez ou bannis, & plufîeurs autres : vingt
en to u t , fans ceux qui ne font pas nommez. Outre les
évêques prefens, il y avoit des députez de quelques ab-
fens : les.deux diacres de Lucifer, Heeennius & Agapet :
deux autres diacres Maxime & Calimere, envoïez par le
prêtre Paulin chef des Euftachiens d’Antioche ; & quelques
moines delà part del’évêque Apollinaire. L’on croit
que c etoit 1 herefiarque, qui n’étoit pas encore connu
pour tel.
Le concile s’appliqua premièrement à'rendre à l’é-
glife fa tranquillité, après la tempête que les Ariens ve-
noient d exciter fous Conftantius, en faifant foufcrire
la formule de Rimini. Tout le monde s’étoit trouvé
Arien fans y penfer : c’eft-à-dire, que les évêques catholiques
étoient lurpris du mauvais fens, que les Ariens
donnoient aux paroles quils avoient approuvées dans-
un autre fens, & qui avoient fervi d’appas, pour les
engager dans leur communion. Ils avoient dit anathê-
me à quiconque foûtiendroit que le Fils de Dieu eft
créature comme les autres créatures : entendant par là
qu’il n’eft créature en aucune maniéré, au lieu que les
Ariens entendoient qu’il eft créature , mais différente
des autres. Ils paroiffoient donc heretiques contre le
témoignage de leur confcience, ne voïant dans leur
coeur que la vérité catholique, qu’ils y avoient toûjours
confervée. Ils proteftoient par le corps du Seigneur ,
& par tout ce qu’il y a de plus faintdans le g life , qu’ils
n’avoient foupçonné aucun mal dans cette profefliom
de foi. Nous avons cru , difoient-ils, que le fens s’ac-
eordoit aux paroles : & dans l’églife de Dieu, où regne
la {implicite & la iincerité, nous n’avons pas craint que
Io n enfermât dans le coeur autre chofe, que ce que
L i v r e q u i n z i e ’me . . s i
l’on montroit fur les lèvres ; la bonne opiniott, que nous
avions des mechansnous a trompez : nous n avons pas
cru que des pontifes de Jefus-Chrift combatiffent contre
lui. Ils parloient ainfi en pleurant, & proteftant, qu’ils
étoient prêts à condamner leur foufeription & tous les
blafphêmes des Ariens. Ils difoient encore pour s’excu-
fe r , qu’ils avoient cédé pour un temps à la violence,
de peur que l’on ne mît à leur place des heretiques,
qui corrompiffent les églifes ; & qu’ils avoient mieux
aimé fe charger de ce fardeau, que de laifler périr les
peuples.
Quelques-uns de ceux qui n’avoient point fouferit,
faifoient fcrupule de les recevoir 5 ils refufoient de re~
connoître pour évêque , aucun de ceux qui s’étoient
foiiillez par la communion des heretiques, en quelque
maniéré que ce fût. Et par une feverité exceflive , ils
vouloient qu’on les déposât, & que l’on ordonnât de
nouveaux évêques. On l’avoit tenté en quelques lieux :
mais ceux à qui leur confcience ne reptochoit rien ,
avoient peine à fe laiffer dépofer ; & ils étoient tellement
aimez de leur peuple , qu’il étoit prêt à prendre des
pierres, & à lapider ceux qui l’auroient entrepris. Les
plus feveres vouloient du moins quîls fe contentaffent
de la communion de leur églife , comme quelques-uns
àvçient fait depuis leur chute : mais de les laiffer toûjours
en cet état -, c’étoit divifer leglife , & expofer ces
évêques il maltraitez à devenir effeétivement Ariens.
On oppofoit donc à ce zele trop ardent la maxime de
l’apôtre, de chercher , non ce qui nous eft utile, mais ce
qui eft falutaire au plus grand nombre. Car c’eft ainfi
que l’églife avoit coûtume de fecourir la multitude prête
à périr par le fchifme & l’herefie. Il vaut mieux , di-
foit-on, nous abaiffer un peu, pour relever ceux qui font
A n . 3 6 2 . .
R u f . 1. c. 28.
1. Cor. x. 33.
Atig. Epift. jo . ad
B o n i f . c . id. » .‘41.