
4 j<î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .' _______ Cependant il s’éleva un parti contre Gratien qui cfoit
A n . 383. toûjours dans les Gaules faifant la guerre aux Germains.
Mo^tdeGra- Maxime Efpagnol de naiffance, commandait dans la
empèt^r*1”' grande Bretagne, où il avoir fervi fous Theodoie. Il
zoj.m. ub. 4. prétendoit être fon allié , & fouffroit avec peine fon
Orof. vi ï.c. 34, élévation. Ainfi il profita delà mauvaifedilpcluion des
Gnt.^'C'm ioldats Romains contre Gratien : car ils fe plaignoient
qu’il donnoit toute fa confiance aux barbares, particulièrement
aux Alains. ils reconnurent donc Maxime empereur
, 2c lui donnèrent la pourpre & le diadème. Il
paifala mer, entra en Gaule à l’embouchure du Rhin,
& foûleva les peuples contre Gratien, qui fut abandonné
par une partie de fes gens : 2c ne laiiTa pas de lui
prefenter la bataille prés de Paris. Mais fes troupes le
quittèrent encore, pour prendre le parti de Maxime ;
&c il ne lui refta que trois cens chevaux , aveclefquels
il prit le chemin des Alpes, pour paifer en Italie. Les
villes qui fe trouvoienc fur la route lui fermèrent les
1^ . ep. 5. c. portes_ Enfin i] fut pris à Lyon, 2c tué par la perfidie
. , . r, d’Andraeathius. On l’invita 1. i> r. à un feA ftin , . on lui fie iern.
ij.iy à-c. ment lur les évangiles : mais aulii-tot on Le tu mourir,
Deth voient. & on lui rcfufa même lafepulture’ Ainfi mourut l’em-
”•79' pereur Gratien le huitième des calendes de Septembie,
fous leconfulatde Merobaude & de Saturnin , c’eft à-
dire le vingt- cinquième d’Août 38 3 .Il étoit âgé de vingt-
quatre ans, étant ne en 359. 2c en avoir régné feize,
MarcelU Chr. partie avec fon pere, partie avec fon frere 2c avec Theo-
HV.cïr.an, dofe. il étoit bien fait de fa perfonne & beau de vifa-
CSbrS.P aJrçh, . an ee : d’un excellent naturel, bien inftruit dans le&belies p . . . . 1 • r a . 359^^3. lettres & dans la religion \ 8c il la conlerva toujours
très-pure par le fecoursdefaint Ambroife, dont il re-
M F gretta l’abfence en mourant,& parla fouvent de lui.Il n’é-
poit adonné ni au fommeil, ni au v in , ni à aucune débaijcfte^
L i v r e d i x h u i t i e ’m e : 457
bauche , fur-toqt à l’égard des femmes, il étoit doux ,
modéré, & toutefois a<ftif& vigoureux à la guerre. Mais
voulant borner à des divertiiTemens innocens l’amour
du plaifir, fi naturel à cet âge , il s.’adonnoit excelfive-
ment aux exercices, du corps , & en particulier à tirer
fur des bêtes dans un parc. ¡Il étoit enjoué & trop timide
en public : de forte qu’il étoit gouverné par ceux
qui l’approchoient; ils vendoient tout pour iatisfaire
leur avarice, 2c fomentoient fon averfionpour les affaires.
Maxime aifocia à l’empire fon fils Vi<£tor,à qui il fie
prendre le nom de Flavius, venerable depuis Cônftan-
tin. Pour lui, il fenommoit Magnus, Clemens, Maxi-
mus. Il établit farefidence àTreves, capitale des Gaules,
qu’il poifedoic entières avecl’Efpagne, 2c la Bretagne,
c’eft-à-dire, touc ce queGracien s’étoit refervé. U
fie mourir le conful Merobaude, 5c quelques autres per-
fonnes confiderables. Macedonius maître des offices,
qui setoit laiiîé corrompre par argent, pour favorifer
les Prifçillianiftes, fut alors puni, 2c vérifia une prédiction
de ü. Ambroife. Car ce faint évêque étanc un jour
allé à fon palais, afin d’interceder pour quelqu’un : il en
trouva les portes fermées, Ôi ne put avoir audience. S.
Ambroife die alorsà M-icedonius : Tu viendras aulfià
l’églife, & tu n’y pourras encrer. En etfet, après la more
de Gracieu, comme il voulue fe réfugier dans l'églife ; il
ne put jamais y entrer, quoique les portes tuilenc ouvertes.
Peu decems après que Maxime fut entré dans Trêves
, S. Ambroife y arriva de la part de l’empereur Va-
lencinien, ou plutôt de l’imperatrice Ju ldi ne la mere, 6c
de æuxqui gouvérnoient pendant ion bas âge ; car il
n’avoir que douze ans. Quelque ayerfion que ]uftine,
TomelV. Mmrïî