
a 8 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q t j e .
*$?/*• S. Amphiloque y vint en effet ; & fuivant la coutume
des évêques étrangers, prêcha devant le peuple de
Celarée, qui le goûta plus qu’aucun de ceux qu’il avok
oiiis. Ils eurent depuis ce temps un fréquent commerce
de lettres. Saint Amphiloque regardant faint Baille
comme fon maître , le confultoit fur divers points de
doélrine & dedifcipline ; & faint Bafile prenoit plaifir
a l’inftruire,répondant exactement à fes queftions; mais
avec une extrême modeftie, comme ii ce lui euifent été
j9i- des occafions de s’inftruire lui-même. Il y a une grande
lettre ou il refout plufieurs queftions ; la première fur
„ 1 ce paffage de l’évangile, dont les Anoméens abufoient : M a t th .x x - y . 36. n r r • 1 • «,« ^ Marc.xi«. 31. X erlonne ne içaic le jour & Pheure de la fin du mon-
de que le Pere. Saint Baille montre qu’il eft d’ailleurs
confiant par 1 écriture , que le Fils de Dieu connoît
ce jour ; que ce qui eft dit : que le Pere feul le connoît
, eft par rapport aux anges ; & ce qui eft d it, que
le Fils même ne le fçait pas, fignifte feulement qu’il
ne le fçait que par le Pere. Il y a trois autres lettres
r?.«; 40 0 .40 1 . de faiçy; Bafile à faint Amphiloque, de pure théologie
fpeculative , pour répondre aux fophifmes d’Aëtius.,
fur la nature de l’efprit humain : fur la différence de
la foi & des connoiifances naturelles : fur la maniéré
dont nous connoiffons Dieu : fur fon effence & fes
attributs.
Liviid”s Baffle ^ cctjrivit aufli le livre du S. Efprit, à la priere de faint
dus.Efprit. Amphiloque. L’occaiîon fut, que S. Bafile priant avec
le peuple,rendoit gloire à Dieu,tantôt en difant:Gloire
144.C. au Pere avec le Fils & avec le S. Efprit ; tantôt en di-
fant : Gloire au Pere par le Fils dans le S Efprit Quelques
uns des affiftans en furent choquez-, difant qu’il
fe fervoit de termes nouveaux & contraires entre eux ;
&S. Amphiloque endemandaréclairciffement .S. Bafile
L i v r e d i x - s e p t i e ’m e . z 8 i dit qu'Aëtius prétendoit montrer la diffemblance des
perfonnes divines, par ce paffage de faint Paul : Il y a un
Dieu pere, de qui eft tout -,&c un Seigneur J. C. par qui
eft tout, §£ un S. Efprit en qui eft tout : Il le reprend de
ce qu’il expliquoit ces particules de , par & en fuivant
les diftinétions des philofophes ; & foûtient qu’il ne
faut point appliquer leur doétrine humaine à la doétri-
ne fpirituclle : parce que l’écriture fainte n’obferve
point ces diftinétions. Il exclut des perfonnes divines,
tout ce qui peut donner l’idée d’inégalité : il explique
la doctrine deleglife touchant le faint Efprit, & refout
les obje&ions des heretiques, montrant principalement
par la forme du baptême, qu’il doit êtjr-e mis au même
rang que le pere & le fils. Il explique la nature & les
effets de ce facrement ; & la lignification myfterieufe
des trois immerfions qui fe pratiquoient alors. Il marque
la proceflion du faint Efprit, qui vient de Dieu, non
comme les créatures, par création, ni comme le fils par
génération ; mais comme le fouffle de fa bouche, d’une
maniéré ineffable. Il montre que le faint Efprit doit
être glorifié comme le pere & le fils, que dans l’écriture
il parle en maître comme le pere : qu’il eft qualifié
Seigneur.
Pour montrer l’origine de la forme de doxologie ou
glorification, que l’on accufoit de nouveauté , il parle
ainfi : Entre les dogmes que l’on conferve dans l’églife ,
par 1 inftruékion & la prédication, les uns nous viennent
de l’écriture, les autres de la tradition des apôtres, par
laquelle nous les avons reçus en fecret : les uns & les
autres ont la même force dans la religion. Et de cela
perfonne n en difeonvient, pour peu qu’il foitinftruit
des maximes ecclefiaftiques. Car fi nous entreprenions
de rejetter les coutumes non écrites, comme n’étant pas
Tome IV~. jq n
Cap. 2.
1. Cor. v i n . t .
Rom. ix . 36.'
1 B 1
c. 6.
c. 9 .
#• Xo.
ij.
p. 177. D.
c. 18. p. 18*?. l>;
c. 19. 24;
c. 11.
c.xT.c.%9\-