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On croit donc que ce fut à l’occafion de cette dedicà}
T ce , que fe tint un concile à C. P- dont il nous refte
i.ii'/i'“ '“ ' une féance dattée du troifiéme des Calendes d’Oéto-
bre, fous le troifiéme confulat d’Arcadius & le fécond
d’Honorius, c’cft-â-diredu vingt-ncuviéme de Septembre
394. Outre les dix-neuf évêques, dont ony trouve
les noms, il eft marqué qu’il y en avoit plufieurs autres.
Ne&arius de C. P. eft le premier, puis Théophile
d ’Alexandrie, Flaviend’Antioche, Palladede CHarée
en Cappadoce, ou plutôt Hellade fuccefleur de S. Bafile ;
Celafe de Cefarée en Paleftiae, Grégoire de NyfTe»
Amphiloque d’Icone, Paul d’Heraclée, Arabien d'An-
c y re , Ammon d’Andrinople, Phalerius de Ta rfe, La-
cinius d’Hierapolis, Elpidius de Laodicée. C ’étoient
tous métropolitains de diverfes provinces d’Orient, excepté
faint Grégoire de N yife fimpleévêque, mais très-
venerablepour fon âge & fon mérité perfonnel ; outrfe
qu’il avoit été marqué comme le principal évêque du
Pont, avec qui on devroit communiquer, afin depaffer
pour catholique, fuivant la loi de Theodofe du tren-
fèJ f jH tiéme de Juillet 381. On trouve aufli entre Ces évêques
z7‘ ■ Théodore de Mopfuefte, reconnu par eonfequent pour
catholique. Il eft â remarquer que Neéfaire de C . P. pre-
fida à ce concile avant les évêques d’Alexandrie & d’Antioche.
Le lieu où fe tenoicce concile, étoit le baptifte-
re de l’églife de C P. qui devoir par conféquent être
grand. Car outre les évêques , tout le clergé y affiftoit.
On y jugea le différent de deux évêques, Agapius 8(
Bagadius, qui fe difputoient le fiége de Boftre, métropole
de l’Arabie.llsétoient prefens ôc debout, comme par-
tics;ôc il Faut prouvé que la dépofition de Bagadiusavoit
été faite par deux évêques feulement, & en fon abfencq.
Sur quoi ^rabien éycque d’Ancyre pria le concile de
décider
L i v r e d i x - n e v v i e ’ m e . é f j
décider en général, fi une dépofition pouvoir être faite
par deux évêques, fi on pouvoit dépofer un abfent.
Théophile dit : qu’afin de pourvoir à l’avenir , il étoit
d’avis que trois évêques ne fuffifent pas pour la dépofition:
mais que tous les comprovinciaux y doivent ai-
fifter, s’il eft poffible , & que l’accufé doit être pre-
fent. Neétaire approuva cet avis, comme conforme aux
canons apoftoliques, & il fut fuivi par Flavien & par
tous les autres. Ainfi il fut décidé, que le nombre de
trois évêques qui eft fuffifant pour l’ordination, nel’eft
pas pour la dépofition.
Depuis ce concile, il n’eft plus parlé de S. Grégoire ■ l i i .
de Nyffe, dont la mémoire eft demeurée venerable dans R!^ '" ec
l ’églife, à caufe de fa vertu, & de fès écrits, & de S. Bafile ° te|£,r<: de
fon frere.L’églifê grecque l’honore le dixième de Janvier, uemi.
& l’églife latine le neuvième de Mars. On ne voit plus um^roi.
rien de S. Amphiloque, dont l’églife honore la mémoire
le vingt-troifiéme de Novembre. S. Grégoire deNa-
zianze témoigne qu’il gueriiToit les maladies par les prières
& par l’oblation du fàint fàçrifice. Il laifta plufieurs c » j i .f
écrits, fort eftimez de l’antiquité, mais dont il ne nous II5'
refte prefque rien.
Entre ceux de S, Grégoire déNyfïè, nous ayons une u Conl‘
épître canonique, écrite en fà vieilleffe à Letoïus évê^
que deMelitine en Arménie, qu’il nomme fon fils fpi-
rituel. Elle femble faire partie d’une lettre pafcale ; &
les réglés de penitence qu’il y donne, font plus rigou-
reufes que celles de S. Bafile fon frere ; quoique fondées
tout de même fur la tradition des anciens : ce qui
montre la différence de ces traditions, même dans les
églifes voifines. Pour l’apoftafie la penitence eft de
toute la vie: lepenitent fera toujours exclus des prières
publiques ; mais il priera en particulier, & ne recevra
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