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X L IV .
Julien marche
contre les Perfes.
Theod. n i . ç. i l .
§ * * . VI. c. I.
P i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
laiiferentpas de revenir au travail :preffez tant par leur
inclination que par les ordres de l'empereur ; mais ils
furent toujours repouiTez-par ce feu miraculeux. Nous
ne connoiifons point de miracle mieux atteilé que celui-
ci. Aulîipluiîeurs païens &plufieurs Juifs en furent touchez
; & reconnoiiTant la divinité de J. C . demandèrent
le baptême.
Julien avoit fait pendant tout l’hyver les préparatifs
de la guerre de Perfe. Il avoit confulcé tous lesoracles,
entre autres ceux de Delphes,de D e lo s ,& d eD od on e ;
& tous lui avoient promis la viétoire. Il y en avoit un
entre autres , où tous les dieux enfemble l’ailûroient
qu’ils partoient aïant Mars à leur tête , pour lui préparer
des trophées près du fleuve, qui porte le nom d’une
bête farouche, c’eft-à-dire du Tigre. Toutefois les livres
de la Sybille qu’il avoit fait confulter à Rome, lui dé-
fendoient de fortir de fes terres ; & il y eut un grand
nombre de mauvais préiages, qu’il méprifa contre les
réglés de fa religion , & qui continuèrent pendant tout
le voïage. Mais les philofophes qui le gouvernoient
l ’emporterent fur les devins. Plufieurs nations lui en-
voïerent offrir du fecours :il reçut civilement leurs am-
baifadeurs, mais il refufa leurs offres : difant qu’il n’é-
toit pas de la dignité de l’empire Romain , d’être fou-
tenu par les étrangers , mais de les fecourir. Il rebuta
plus rudement les Sarrafins. Car comme ils fe plai-
gnoient de n’être pas païez de leurs penfions : il dit
qu’un empereur belliqueux avoit du fer & non pas dç
l’or. C e qui les obligea de prendre parti pour les Perfes.
Il écrivit toutefois à Arface roi d’Arménie allié des
Romains , lui mandant de fe tenir prêt à marcher au
premier ordre. Dans la lettre il fe vantoit exceflivement
comme grand capitaine & ami des dieux ; blâmant au
contraire» Conftantius fon prédecefleur de lâcheté &
d’impieté ;& comme il fçavoit qu’Arface étoit chrétien,
il affe&oit de blafphémer contre J. C . dont le fecours-,
difo it-il, ne vous fervira de rien , fi vous méprifez mes
ordres. Onfaifoit par-tout des voeux pour la profperité
de fes armes; & ce qu’il promettoit le plus à les dieux ,
c’étoit d’exterminer les Chrétiens â fon retour. Il fe hâ-
toit de finir la guerre étrangère, pour n’avoir plus que
cette affaire :fe propofant entre autres chofes de placer
l’idole deVenus dans les églifes, & d’éleverun amphithéâtre
à Jerufalem pour y expofer aux bêtes les évêques
& les moines. Cependant pour fournir aux frais de la
guerre, il fit taxer tous ceux qui ne vouloient pas facri-
fier aux idoles ; & l’exaétion en fut rigoureufe.
Il vouloit furprendre les. ennemis accoûtumez à fe
mettre tard en campagne, & prévenir même le bruit de
fa marche. Il partit donc d’Antioehe dès le cinquième
jour de Mars de l’an 3 63. & y laifla pour gouverneur un
nommé Alexandre , homme turbulent & cruel : difant
qu’il ne méritoit pas ce gouvernement : mais qu’A n -
tioche méritoit un tel gouverneur. Une grande multitude
de peuple le’ conduifoit, & la plus grande partie
du fénat vint jufqu’à Litarbe ; diftant de quinze lieues
lui fouhaiterun heureux voïage, & un retour glorieux.
Il leur parla rudement, & leur dit qu’ils ne le verroient
plus , & qu’il avoit réfolu de paffer l'hy ver â T a r fe , ou
en effet il donna ordre que l’on préparât toutes chofes ;
mais il n’y revint que mort.
En paient près de C y r , il vit une troupe de peuple
affemblée à l’entrée d’une caverne. Il demanda ce que
c’étoit ; & on lui dit que c’étoit la retraite d’un faint
moine nommé D omitius, que le peuple venoit trouver
en foule pour recevoir fa bénediétion, & la guérïfon
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A n . 3 6 3 .
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Socr• m. c. 13.
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J u l. e f. 27.
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