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6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Ceux qui prétendoient fçavoir fon fecret, difoient
qu’il avoit commencé par effacer fon baptême avec le
fang des vidtimes , oppofant à nos faintes cérémonies
celles que les païens croïoient leur fervir d’expiation ;
& prenant dans fes mains les entrailles des animaux immolez
pour les purifier .de l’euchariftie qu’il y avoit re-
càûë. Comme il étoit curieux obfervateur des entrailles
des viétimes : on dit qu’un jour il y vit une croix couronnée,
c’eiï-à-dire, environnée d’un cercle. Tous les
affiftans en furent épouvantez : mais l’arufpicc qui pré-
fidoit à cette aéàion, dit que ce cercle qui entouroit
la croix , marquoit que les chrétiens étoient pris &c
enfermez de toutes parts. Une autre fois comme il facri-
fioit pluiîeurs vaches à Proferpine, le facrificateur s’écria
que les cérémonies ne pouvoient pas avoir leur effet ,
& qu’elles étoient empêchées par la prefence de quelque
chrétien : demandant que l’on fît retirer ceux qui
âvoient été lavez & oints, c’efl à-dire, qui avoient reçu
le baptême. L’empereur effraie regarda de tous cotez ,
& reconnut que c’étoit un jeune homme de fes gardes.
Celui-ci ne le nia pas, il jetta fa demie pique ornée de
pierreries & fe retira, laiffantl’empereur & le pontife en
défordre.
Julien fit dreffer à C . P. l’idole de la fortune dans la
principale bafilique , lui facrifia publiquement, comme
au genie de cette v ille , d’où Conftantin avoit banni
l’idolâtrie. Comme il facrifioit à cette idole, Maris évêque
de Calcédoine lui reprocha publiquement fon impiété
& fon apoftafie. Julien fe contenta de lui dire
qu’il étoit aveugle : car fa vûe étoit affoiblie par fon
grand âge , & on le menoit par la main.. Et ton Dieu
Galiléen, ajoûra-t’i l , ne te guérira pas. Maris répondit
: Je rends grâces à mon Dieu de ce que je fuis aveugle,
L i v r e q u i n z i e ’m e . 7
pour ne pas voir un apoftat comme toi. Julien paffa ou- ~---------- “
tre fans rien dire , pour montrer fa modération. Il or- N'
donna que la coudée dont on fe fervoit pour mefurer
l’accroiffement du Nil fi important à l’Egypte, fût reportée
dans le temple de Serapis, d’où Conftantin l’a-
voit fait ôter pour la mettre dans l’églife. Julien hono- Suî■
roit particulièrement Serapis, Ifis , Anubis , comme
l’on voit par fes médaillés. Il eft fouvent reprefenté en
Serapis avec le boiffeau fur la tête, & à côté fa femme
Helene en Ifis. Il écrivit plufieuts fois aux communaa-
tez des villes pour les exciter à l’idolâtrie, favorifant
celles qu’il y voïoit portées, & leur offrant tout ce qu’elles
demanderoient. Au contraire , il témoignoit toute forte
d’averfion contre les villes chrétiennes:il n’y entroit
point dans fes voïages, & ne recevoit ni leurs députations
ni leurs plaintes,,
Il avoit en tête deux grandes entreprifes, d’abattre iv.
les chrétiens au dedans de l’empire & les Perfes au de- RaPPel-d.‘seilk*-
hors. Les chrétiens lui tenoient plus au coeur : mais il î-
11’ofoit les attaquer ouvertement, fçaehant leur prodi- * 4-
gieufe multitude. Elle étoit telle qu’on ne pouvoir les
attaquer même en fecret, fans expofer l’empire au ha-
fard d’un renverfement univerfel : c’eftainfi qu’en parle c.i.
S. Grégoire de Nazianze. D ’ailleurs Julien craignoit de
paffer pour un tyran & de fe rendre odieux : au contraire
il affeôioit de paraître doux & humain, comme un phi-
lofophe qui ne fe gouvernoit que par raifon. Il cher-
choit donc tous les moïens d’attirer l’affedtion des peuples
, en révoquant ce que Conftantius avoit fait de g«s. k« f.7!.
dur & d’injurte, rappellant les bannis, rendant les biens
confifquez, donnant à tous la liberté de leur religion.
Enfin il fçavoit que les chrétiens ne craignoient ni la
mort ni les tourmens | & il ne vouloir pas leur procurer -