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— de diverles maladies. Julien lui envoïa dire par un de
| N. 363.. fesreferendaires : Si tu es entré dans cette caverne pour
plaire a ton Dieu , ne cherche point à plaire aux hommes
, mais demeure Teul. Domitius répondit : Aïant
confacre a Dieu mon corps & mon ame, je me fuis en-
M*rtyroi.y 'jui. dans cette caverne depuis long-tems : mais je ne
Puis chafrer le Peuple qui vient avec foi. Alors Julien
commanda de boucher la caverne , 011 le faint demeura
rheod. »t. e. 26. . Cflferine, & finit ainfi fa vie. L’églife l’honore entre
les martyrs.
Julien aïant paife 1 Euphrate , lailfa Edeife à gauche
fans y entrer * parce quelle étoit chrétienne : mais iï
5. s’arrêta à Carres, & yfacrifiaàla lune qui y étoit particulièrement
adorée. Là il fit venir devant l’autel Pro-
cope fon parent : & fans témoins il le revêtit.de fa pourpre
,avec ordre de prendre hardiment l’empire , s’il ap-
prenoit qu’il fût mort en Perfe. Etant forti du temple,
il en fit fermer & fceller les portes èc y mit des gardes ,
afin que perfonne n’y entrât jufques à fon retour. On
— louvi it après fa mort , & 011 y trouva une femme pendue
par les cheveux, les mains étendues , à qui on avoit
ouvert le ventre, pour chercher dans ion foïe des fi-
Gennad. cAtaiog. gnes de la victoire. Etant entré àNifibe , il en fit ôter
s-up.i.zH.».,, les reliques de S. Jacques évêque de cette ville , que
Canftantius y avoir fait apporter , fuivant l’ordre de
fon pere Conftantin , & que les habitans regardoient
comme leur fauvegarde. Audi attribuèrent-ils à cette
perte celle de leur v ille ,qu i fut abandonnée aux Perfes.
incontinent après la mort de Julien.
Julien C o n t r e c c écrivit fon grand ouvrage
n rdigiou chré contre la religion chrétienne , profitant des nuits entienne.
1 o t *1 • • corelongues \ & Libamus mettoit cet ouvrage au-deiTuÿ
Socr. n i . c . f i . u r , 1 • / . / ' • * ^ ^ Hier.ep.n. de ce que Porphyre avoit écrit fur le raeme fujet. Il
L i v r e q_e i n z i e 'm e .
étoit divifé en fept liv res, ou félon d’autres, en trois ; &
S. Cyrille d’Alexandrie nous en a confervé une grande 3 ”
partie , qu’il a’ inferéeà la réponfe qu’il y fit .depuis. Il
eft vrai femblable que Maxime & les autres philofo- lphes
qui accompagnoient Julien , avoient mis la main
a cet ouvrage ; &c qu’ils avoient recueilli leurs plus fortes
objections contre la religion chrétienne , pour les fairç
valoir fous le nom de l’empereur. Auffi y trouve-t’on la
plupart de celles de Ce lfe , à qui Origene avoit f i bien s u p . i .- r u .H .id i
r éponduc e l l e s qu’Eufebe avoit refutées dans la pré- Ap.cyrÎL ioi.i.
paration évangélique. L’ouvrage de Julien commençoit “ i
ainfi : Je croi qu’il eft bon d’expoferàtous les hommes
les raifons qui m’ont perfuadé , que la feéle des Galiléens
eft une invention humaine, qu’elle n’a rien de
divin qu’elle eft compofée malicieüfement pour
abuferdela partie crédule puerde de l'a me, en faifant
croire comme veritez des fables prodigieufes J’a- iw.
vertis d’abord les leCteurs, s’ils veulent répondre ,dene
rien dire hors de la caufe, mais d’agir comme en juftïce
réglée, & de ne prétendre point récriminer , jufques à
ce qu’ils fe foient défendus fur mes premières aeeufations.
Ce qui lui faifoit prendre cette précaution , c’eft
qu’il fqavoit avec quelle force les Chrétiens avoient accoûtumé
de relever les abfurditez du paganifme.
Après cette préface, il entre en matière , & dit qu’il t - 4«
veut premièrement comparer les fentimens des Grecs,
touchant la divinité, avec ceux des Hebreux ; & enfui-
tedemander auxGaliléens, pourquoi ils ont préféré la
doCtrine des Hebreux à celle des Grecs ; & pourquoi ne
s’en tenant pas à celle des Hebreux, ils ontfuivi un chei
l 1 1 - i i P '13* e minparticuher,prenantleplusmauvaisdes uns & desautres
: des Hebreux le mépris des dieux, des Grecs le mé-,
pris des cérémonies,c’eft-à-dire,desdiftin£tions de vian