
i S o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
c. «. On ne doit point permettre aux heretiques d’entrer
c . 6 . 9 . dans l’églife ; ni aux fideles d’aller aux églifes ou aux cimetières
des heretiques pour prier ; autrement ils feront
excommuniez pour un temps, & ne feront reçus qu’a-
près avoir fait penitence. Il eft défendu fous peine d’a-
nathême de quitter les martyrs de J. C . pour s’adrelfer
f.j». aux faux martyrs des heretiques. fij ne faut ni recevoir
leurs eulogies, ni prier avec eux ou avec les fchifmati-
c. 33. ques. Les Novatiens ou les Quartodecimains qui fe con-
vertiifent, ne doivent point êtrereçûs, qu’ils n’anathé-
f-7- matifent toutes les herefies I &• particulièrement la
leur ; & alors ceux qu’ils nomment fideles , aïant appris
le fymbole de la foi & reçu fonction fa c ré ep a r tic ip e -
r. s. ront aux faints myfteres. Les Montaniftes, quoiqu’ils
foient au rang des clercs & en grande eftime chez eux ,
feront inftruits foigneufement, & baptifez par les prêtres
& les évêques de l’églife. On voit ici que le baptême
des Montaniftes eft rejetté, & non pas des autres.
Après le canon qui défend de chercher les faux martyrs
f.jj. des heretiques, fuit c e lu i- c i: Il ne faut pas que les
Chrétiens quittent l’églife de Dieu, pour aller invoquer
des Anges & faire des affemblées défendues. Si donc on
trouve quelqu’un adonné à cette idolâtrie cachée, qu’il
foit anathême : parce quil a laiffé N. S. J. C II y avoit
rheod.incMf encore alors en Phrygie & en Pifidie des heretiques
judaïians , qui vouloient que l’on adorât les anges ,,
comme ceux pat qui la loi avoir été donnée. Ils difoient
que Dieu étant invifible & incompréhenfible , on ne
peut atteindre à lu i , &c qu’il faut fe le rendre favorable
par les anges. C ’eft ce que rapporte Th eod ore t, qui
v ivoit environ foixante ans après ce concile ; & il témoigne
que de fon temps on voïoit encore fur les confins
de ces provinces des oratoires de S. Michel. Il appli-
<lue
L i v r e s e i z i e ’ m k .' 1 6 1 que à ces heretiques ce canon du concile de Laodicée ;
&iLajoûte que pour guérir cette ancienne maladie, le
concile a défendu de prier les anges &c d’abandonner
J.C .c’eft-à dire,que l’églife a condamné ceux qui s’a-
dreifoient aux anges à l’cxclufion de J. C. qui s’arrê-
toient à eux comme au dernier objet de leur tulte : ne
croïant pas que leurs prières puifent arriver jufques à
Dieu; & qui drefloient des oratoires à S. Michel de leur
chef comme protecteur du peuple de Dieu : non à J. C.
en mémoire de S. Michel Ion ferviteur.
Le canon fuivant du concile de Laodicée, défend aux
prêtres & aux clercs d être magiciens , enchanteurs,
mathématiciens ou aftrologuës, de faire des ligatures
ou caractères ; & commande de chaffer de l’églife ceux
qui en portent. Il eft défendu de recevoir des Juifs ou
des païens, les prefens qu’ils envoïoient à leurs fêtes-,
ni de les celebrer avec eux. Il eft défendu en particulier
de recevoir les pains fans levain que les Juifs donnent
pendant leur pâque. Enfin de celebrer les fêtes des
Gentils avec eux. Voilà les canons du concile de Laodicée
refpectez de toute l’antiquité.
Après deux années de guerre , l’empereur Valens ré-
duifit les Goths à lui demander la paix,qu’il leur accorda
la troifiéme année,fous le confulat de Valentinien
le jeune & de Victor : c’eft-à-dire,en 3 69. Ce futappa-
remmenten ce temps-là que Valens vint àTorni, grande
ville & capitale de la Scythie fujette aux Romains ,
fituee du cote du Pont Euxin , vers l’embouebure du
Danube. L éveque des Scythes y réfidoit. Car quoiqu’ils
cuifent quantité de villes,de châteaux & de bourgades,
leur ancienne courume étoit de n’avoir qu’un évêque
pour route la nation. C’écoit alors Bretannion ou Ve-
tranion, catholique très-zélé . Valens étant donc arrivé
Tome IV , X
Ibid. :di. 17.
Perron replic^ud
c. 3©;.
m 37-.
c. 38’-
c. 19.
XIIÎ.
Renouvellement
de la perfccution.
Amm. x x v i i . c. y.
Zojitn.l. 4. p.
v. Çhron. eod.
Theod.
v .P a g j. an. $69.
1.
Soz.om.vi. c. il.-
Theod, iv. c. jjfc