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rr T“ le baifer. S. Ambroife demeura entre les confeillers,qm
AN. 3 7. i>exhortoienc j e monter au trbne de l’empereur ; lui-
même l’appelloit. S. Ambroife répondit : Pourquoi voulez
vous baifer celui que vous ne reconnoiffez pas pour
évêque? car il vous me reconnoiffiez , vous ne me verriez
pas ici. Après quelques difcours, Maxime s emporta
, Se lui reprocha de l’avoir jo ü é , l’empêchant d entrer
en Italie, lorfquerien n’eut pu lui refifter.S. Ambroife
lui répondit doucement: Je fuis venu pour me jufhher
de ce reproche. Quoiqu’il me foit glorieux de me 1 être
attiré pour fauver un orphelin. Mais ou me fuis-je oppo-
fé à vos légions pour les empêcher d’inonder 1 Italie ?
vous ai-je fermé les Alpes avec mon corps ? en quoi
vous ai-je trompé? Quand vous me dites queValenti-
nien devoit venir à v o u s , je répondis qu il n etoit pas
raifonnable qu’un enfant paffâtles Alpes aveeffamere,
dans la rigueur de l’h y v e r , ni qu’on l’expoiât fans fa
mere aux périls d’un il long, voyage. Enfuite il lui reprocha
la mort de Gratien, demandant q u il rendit au
moins fon corps. Après quelques autres difcours,Maxime
dit qu’il en delibereroit, & S. Ambroife fe retirai
lui déclarant qu’il ne vouloir point avoir de communion
eeclefiaftique avec lui v ôc l’avertiffant de faire pénitence
du fang innocent de fon maître, qu’il avoit répandu.
S. Ambroife s’abftint même de la communion des
évêques qui eommuniquoient avecMaxime,ouqui pour-
fuivoient la mort des Prifcillianiftes. Maxime irrite de
jKf.*. if. tout cela lui commanda de s’en retourner inceffammentj
& S. Ambroife fe mit volontiers en chemin v quoique
Maxime l’eut menacé,ôcqueplufieursperfonnescruffent
qu’il s’expofoit à un péril inévitable. La feule chofe qui
l ’affligea en partant, fut de voir emmener en exil un
y ie il évêque nommé H y g in , qui fembloit prêt aren-
1>e ob, Vnient.
dre le dernier foûpir. S. Ambroife follicitoit les amis
de M axime, pour lui faire donner au moins un habit
& un lit de plume pour le foulager , mais on le chaffa
lui-même. En chemin il écrivit à l’empereur Valenti-
nien, pour lui rendre compte de fon ambaffade, craignant
que l’on ne le prévint contre lui par quelque faux
rapport. Il finit fa lettre par ces mots : Soyez fur vos
gardes, comme un homme qui couvre la guerre par
une apparence de paix.
On ne s’étonnera pas que S. Ambroife refusât de communiquer
avec ceux quipourfuivoientla mort des hérétiques,
fi l’on confidere combien l’églifeabhortoitle
fang même des autres criminels. Un juge nommé Stu-
dius, confulta S. Ambroife vers le même tenis fur cette
queflion : s’il étoit permis de condamner quelqu’un a
mort. S. Ambroife loiie fa p ieté, Sc décide d’abord qu’il Km’xi
efl: p ermis, puifqueS. Paul d it, que le juge neportc pas
le glaive en vain. Il reconnoît que quelques-uns n’ad-
mettoienf point à la communion des facremens, ceux
qui ayoient rendu un jugement de mort ; mais il ajoute
, que ceux-là font hors de l’é g life ;'& on croie que c’é-
toic lesNovatiens. Il dit que la plupart des juges s’ab-
ftehoient d’eux-mêmes en ce cas de la communion , &c
qu’il ne peut s’empêcher deles louer. Vous êtes exeufa-
ble, dit-il, fi vous communiez, & louable,fi vous ne
le faites pas. Plufieurs payens fe font glorifiez de n’avoir
point enfanglànté leurs haches pendant leur gouvernement
: que doivent donc faire les Chréciens ? il
apporte l’exemple de J. C. qui renvoya la. femçie a-
dultere; & ajoute la raifon de pardonner au coupable.
Il peut y avoir efperance de corre&ion-, il pourra recevoir
le baptême : s’il efl baptife, il pourra faire pénitence,
Si offrir fon corps pour J. C , c’eft que les pe