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37<? H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
étoiles fatales, 8c que notre corps dcpendoitdes douze
lignes du Zodiaque, attribuant le belier à la tête , le
taureau au cou, les jumeaux aux épaules, Sc ainfi du
refte, fuivantles rêveries des aftrologues. ils ne confef-
foient la Trinité que de parole ; difant avec Sabellius,
que le Pere, le Fils 8c le S. Efprit étoient les m êmes, fans
aucune diftinétion réelle de perfonnes. Ils differoient
des Manichéens, en ce qu’ils nerejettoienc pas ouver-;
tement l'ancien teftamenc ; mais ce n’étoit qu’artifice,’
car ils expliquoient tout par des allégories 8c joignoient
aux livres canoniques beaucoup d’écritures apocriphes.
Us s’abftenoienc de manger de la chair comme im-:
monde, 8c en haine de la génération feparoient les mariages,
malgré la partie qui n’étoit pas de leur opinion;
diiant en général, que la chair n’étoit pas l’ouvrage de
Dieu , mais des mauvais anges. Ils s’aifembloient de
n u it, hommes 8c femmes, prioienc nuds, 8c comrnet-
toient beaucoup d’impuretez, qu’ils couvroient d’un fe-
cret profond ; car ils avoient pour maxime de tout nier
quand ils étoient preifez, ce qu’ils exprimoient par un
z». ep is,ai. vers latin , qui fignifie : Jure parjure-toi, ne trahis le
(.4. ' fecret. Ils jeûnoient le dimanche, le jourdePâque 8c le
jour de Noël Sc fe retiroient ces jours-là pour ne pas fe
trouver à l’églife; tout cela,parce qu’en haine de la chair,
ils croïoient,que J. C. n’étoit né ni reifufcitéqu’en apparence.
ils recevoient dans l’églife l’euchariftie comme
les autres, mais ne la confommoient pas.
m 1 Idace évêque de Merida attaqua avec tant de chaleur
ragoce. Inftantius 8c les autres Prifcillianiftes, que loin de les
suipu.ibid. ramener, il ne fit que les a igrir; au contraire Hygin de
Cordouë, qui les avoir pourfuivis le premier , .felaiffa
honteufement corrompre, 8c le reçût à fa communion.
Enfin après plufieurs difputes, il fe tint un concile à
Sarragoce,
L i v r e d i x - s e e t i e ’me. 377
Sarragoce , oh les évêques d’Aquitaine fe trouvèrent
avec ceux d’Eipagne. Nous avons un fragment de ce
concile , qui femble en être la conclufion, daté du
quatrième d’Oétobre de l’Ere4i8. c’eft-à-dire l’an 380.
Douze évêques y font nommez, entr’autres Fitade, que
l’on croit être iàint Phebade d’Agen : énfuite iâint Del-
phin de Bordeaux :Ithace évêque de Solïube ville d’Ef-
pagne, que l’on ne connoît plus, 8c Idace de Merida.
Ce fragment contient huit canons, qui défendent de
jeûner le dimanche par fuperftition , & de s’abiènter
des églifes pendant le carême, pour fe retirer dans les
montagnes ou dans des chambres, ou pour s’aifembler
dans des maifons de campagne. On défend auiïi de s’ab-
fenter pendant les vingt- un jours, qui font depuis le
dix-fepriéme de Décembre jufques au fixiéme de Janvier,
c’eft-à-dire depuis huitjoursavantNoël juiquesà
l ’Epiphanie: ce qui montre que dèflors il y avoit au
moins une femaine pour le préparer à la fête de Noël.
On condamne celui qui fera convaincu de n’avoir pas
sonfumé l’euchariftie,qu’il aura reçûë dans l’églife : les
femmes qui s’aiTemblent avec des hommes étrangers,
fous prétexte de doctrine, ou qui tiennent elles-mêmes
des aflemblées, pour inftruire d’autres femmes : ceux
qui s’attribuent le nom de doéteurs iàns autorité légitimé.
Ceux que les évêques auront ièparez de l’égliiè, ne
doivent point être reçus par d’autres évêques. On défend
aux clercs de quitter leur miniftere, fous pretexte
de pratiquer une plus grande perfection dans la vie
monaftique: enfin on défend dévoiler les vierges qu’à
l’âge de quarante ans,8c par l’autorité de l’évêque; c’eft
la première fois que nous trouvons qu’il foit parlé de
vie monaftique en Eipagne : voilà çe qui nous refte du
concile de Sarragoce.
Tome I V , Bbb
A n. 380.
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