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S. Grégoire
donné pour
fine.
Greg. N a z .
* o . p. jy j .
E p if. 379.
'M a r tin . 61.
A b y r t . 351 ,
Sophroa»
Ï 4 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fon eveque. Ceux qui cravailloient aux manufactures
d’armes & d-etoffes pour l'empereur, étoient les plus ar-
dens. Chacun-prenoit pour armes fes outils, ou ce qu’il
trouvoit fous fa main , les femmes-s’armoient de leurs
fufeaux. Ce peuple animé cherchoient le prefet pour le
mettre en piecesr en forte qu’il fut réduit à faire le per-
fonnage de fuppliant,, & ce fut S. Baille qui par font
autorité le garentit de ce péril.
Outre ces attaques du dehors, S. Baille eut dé grands
a- combats à foûtenir contre les évêques fes voifins. La
pureté de là créance étoit un fujet d’averfion : car la
plûpart ne faifoient profeffîon de la véritable do&rine,
qu’autant, que les peuples les y obligeoienc : la gloire
qui l’élevoit au-deflus d’etix, caufoit une jalouiîe d’autant
plus violente, qu’ils ofoient moins la découvrir.
Ils embralferent donc volontiers loccafion qui fe pre-
,d fenta de le chagriner, par ladivilîon de la Gappadoce
en deux provinces. S. Baille s’oppofa autant qu’il put à
cette nouveauté, pour; l’intérêt de fa ville de Cefarée r
qui en devoir diminuer notablement. Mais fa refiftan-
ce fut inutile ;la Cappadoce-fut:partagée en deux pro-»
vinces : la première dont Cefarée demeura métropole :
la fécondé, dont la capitale fut Tyane. Anthime évêque
de Tyane prétendit, que le gouvernement eccle-
fiaftique-devoit fuivre. cette divifionfaite pour le gouvernement
civil : que les évêques de la fécondé Cap-
padoce devoient le reconnoître pour métropolitain r
& que faint Baille n’avoir plus de jurifdiétion fur eux*
S. Baille v-ouloit conferver lés anciens ufages , & la di-
viiîon des provinces qu’il avoir reçûë de fes peres. Le
nouveau métropolitain troublôit lès conciles, attirant-
au iîen une partie des evêques, qui agiiToient à l’égard'
dé.faint-Bafile, comme s’ils ne TeuiTent jamais-connu,.
Anthime
L i v r e s e i z i e ’ m e . ¿ 4 <,
Anthime gâgnoit par fes perfuailons une partie des prê- Grez-t- &•
trts,Ôc changeoitles autres. Il s’attiroit les revenus de l’é-
glife de Cefarée, & principalement ceux qui venoient de îoemcH'
ieglife de S. Orefte dans le mont Taurus, & qui paf-
• foient par Tyane en allant à Cefarée. Il arrêta même une
fois S. Baille dans un paifage étroit & lui prit fes mulets-.
Pour donner un prétexte à fes violences, Anthime ac-
eufoit faint Baille d’errer dans la foi , & difoit qu’il ne
falloit pas païer le tribut aux hérétiques. Anthime ordonna
pour évêque d’une églife d’Armenie un nommé
Faufte , que S. Baille avoit refufé avec raifon : fe moe-
quant de fon exactitude à obferver les canons.
Mais loin de fe décourager par la conduite d’Anthime,
S. Baille en profita pour l’utilité de Ieglife,en créant '
dans le païs plufieursnouveaux évêchez. Il en mit un à
Saline , petite bourgade au milieu du grand chemin qui
traverfoit la Cappadoce ; & aux confins des deux nouvelles
provinces,& il y deibnaS. Grégoire dcNazianze. &r.y:p. 1$$. c.
Lui qui craignoit l’épifeopat, refufa d’abord & rejètfa '
bien loin cette propofition : alléguant l’incommodité du
lieu, qui n’étoit qu’un pàilage habité de gens ramaffez,
plein de bruit & de mifere, fans eau, fans verdure, fans
aucun agrément : où ilauroit continuellement à livrer
des combats contre Anthime ; & fuivant un peu trop
fa vivacité naturelle : il faut,difoir-il, pour unetelle vie
une plus grande vertu que la mienne ; puis fe fervant
de toute la liberté que 1 amitié donne , il reprochoit à
S. Bafile de l’avoir trompé , en l’exhortant à la retraite,
pour l’engager dans les affaires.
La plupart touchez des plaintes de S, Grégoire, bla-
moient avec lui la conduite de S. Bafile : maisil n’en fut
point ébranlé , & demeura ferme dans fa rélolution. Il
rapportoit toutau bien fpirituel,& ne confideroit point **■ h'
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