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538 H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q i i e ;
fouffrirons point que vous répandiez le fengdeces malheureux,
ou nous mourrons avec eux. Leurs crimes font
grands, nous le confeffons; mais ils n'excedent pas la
ciemence de l’empereur. Les juges étonnez de leur refo-
lution , car ils étoient prefts à entreprendre le voyage
de Conflantinople, ne le permirent pas , & firent efpe-
rer d’obtenir la grâce de l’empereur, pourveu feulement
que les moines leur donnaient leurs remontrances
par c c r it, comme ils firent. A y ant obtenu des juges ce
qu ils deiîroient, ils retournèrent aufli-tôt à leurs folitu-
des.
Macedonius, furnommcle Crithophage, fe fignala
entre ces feints moines. Il étoit três-fimple, fans étude,
ni connoiffance des affaires, ayant paffé fe vie fur les,
montagnes à prier jour ôe nuit. Ayant rencontré au
milieu de la ville les deux commiffaires de l’empereur,
il en prit un par le manteau , & leur commanda à tous
deux de defeendre de cheval. D’abord ils en furent indignez
, ne voyant qu’un petit vieillard couvert de haillons
: mais quelques-uns de ceux qui les accompa-
gnoient, leur ayant dit qui il c to it, ils mirent pied à
terre, & lui demandèrent pardon, lui embraffant les
genoux. M es amis, dit-il,, dites à l’empereur : Vous êtes
homme , vosfujets fontauffi des hommes faits à l’image
de Dieu. Vousêtcs irrité pour des images de bronze:
uneimage vivante ôcraifonn-ableeftbien au deffus. Au
lieu de celles-ci,il eft facile d’en faire d’autres, & en effet,
on les adeja rétablies : mais vous ne pouvez donner un
cheveu à ceux que vous aurez fait mourir. Macedonius
parloit ainiî en fyriaque, 8c on l’expliquoit en grec à
Hellebicus & Cefarius. Ils en furent furpris : car ce
difeonrs paroiiïoit an deffus de la portée d’un homme
ruftique & ignorant; & ils promirent d’en faire leur
L i v r e d r x -n e u v i e' meî 339
rapport à l’empereur. Les évêques ne témoignèrent pas ^ ^ g *
moins de zele que les moines, ils arrêtoient les juges , „ ’ ' „ *
! 1 • rr »*1 rr ijtf.E* & ne les lamoient point pafler qu’ils ne leur euüent pro^
mis une bonne iffuë de leurs procédures. S’ils étoient rc-
fu fe z , ils ufoient,d’une grande hardieffe, pour les pref-
fer d’avantage : s’ilsobtenoient ce qu’ils demandoient,
ils leur embraffoient les genoux 8c leur baifoient les
mains, ne montrant pas moins de modeftieque de cou-*
rage. Ileffà croire que les évêques voifins d’A n tio ch cy »
accoururent en cette occaiîon; 8c que leur zele fut fécondé
par celui des prêtres.
Mais les philofophes payensn’en uferent pas de même;
& feint Chryfoftome ne manqua pas en cette occafion
de les confondre. Où font maintenant, difoit-il, ceux
qui portent des manteaux , des grandes barbes, des bâtons
à la maini ces infâmes Cyniques plus miferables
queles chiens qu’ils imitent? Tous ont quitté la v ille ,
¿c fe font cachez dans des cavernes. Ceux qui montrent
par leursoeuvresqu’ils font les vrais philofophes, ont
paru feuls dans la place publique, comme s’il n’étoit
rien arrivé. Les habitans des villes ont fui dans les de-
ferts, ôc les habitans des deferts font venus dans la ville.
Et enfuite : Ce qui fe paffe m aintenant, montre la fauf- p. i,<?. c.
feté de leurs hiftoiresôc la vérité des nôtres. Parce que
nos moines ont reçu la religion des apôtres, ils imitent
leur vertu 8c leCtr courage. Ainfi nous n’avons point
befoin d’écrits pour la montrer : la chofe parle d’elle-;
même, les difciples fonteonnoître leurs maîtres. Nous
n’avons pas befoin de difeours , pour montrer la vanité
despayensôe la foiblelfe de leurs philofophes: les effets
font voir que ce n’a jamais été que fable , comedie 8c
fiétion. Auffi ne vouloit-il pas que les Chrétiens atten-
diffent leur confolation des infidèles. Un magiftrat
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