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i S H i s t o i r e E c c l e s t a s t i qjue.
■— les enfuite qu’un facrificateur ne doit point aller au théa-
■ 3 6 i ’ tr e J ni boire dans un cabaret g ni exercer un métier vil
ou honteux. Honorez ceux qui ob é iron t, & chaffez les
autres. D
Etabliffez en chaque ville plufieurs hôpitaux , pour
exercer l’humanité envers les écrangers : non-feulement
4 entre les nôtres; mais envers tous, pourvû qu'ils foient
pauvres. J’ai déjà réglé le fonds neceffaire pour cette libéralité
: en commandant que l’on donnât tous les ans
par toute la Galatie trente mille boiifeaux de bled , &
foixante mille feptiers de vin : dont je veux que le cinquième
ioit emploie pour les pauvres qui fervent les fa-
xriiîcateurs : le reûe diftribué aux étrangers aux man-
dians.1 Car il eft honteux qu’aucun Ju if ne mendie : que
les, impies Galileens , outre : leurs pauvres, nourriifent
encore les nôtres, & que nous les laiflions fins fecours*
Apprenez aux Helleniftes de contribuer pour ces oeuvres,
& à ceux de la campagne d’offrir aux dieux les pré-
t id i f f . x . y . v . y i . mices des. fruits. Montrez-leur que ces liberalitez font
de nos anciennes maximes1. Enfuite il rapporte trois vers
d e l’Odiffée, où Homere faifant parler Eumée, représente
l’obligation d’affifter les étrangers & les pauvres, •
romtae envoïezpar Jupiter.
Julien continue ainft : Voi'ez rarement
les; gouverprêt
neurs chez eux : écrivez-leur le plus fouvent. Quand ils
entrent dans la ville , qu’aucun facrificateur n’aille au-
devant : mais feulement quand ils viennent aux temples
des dieux ; & qu’ildemeure au dedans du veftibule :
qu aucun foldat n’y entre devant eux ; mais, qui voudra
les fuivre. Dès que le magiftrat touche la porte du lieu
facre , il devient particulier : c?eft vous , comme vous
fç a v e z , qui commandez au dedans : fuivant la loi divine
| à laquelle on ne peut refifter fans arrogance. Je fuis
prêt
a fecourir les habitans de Pefïinonte, s'ils fe rendent -
propice la mere des dieux : s’ils la négligent, non feule- ^ N> *•
ment ils ne feront pas innocens ; mais, j’ai peine à le
dire, ils reffentiront mon indignation.
Dans un autre écrit adreffé aufli à un pontife, il dit
qu’il lui a donné cette charge, étant perfuadé de fon
mérité , afin qu il puifle inflruire les autres avec plus
d’autorité : non feulement dans les v ille s , mais à la
campagne. J’agirai de concert avec vous, dit-il, moi
qui par la grâce des dieux porte le titre de fouverain
pontife^ non que j’en fois digne, mais je defire de l’être,
& je les en prie continuellement. Il commence en-
fuite à lui donner des préceptes de morale , & dit que p.^T;'
les pontifes doivent vivre comme étant toûjours en la
prefence des dieux, dans une grande pureté, s’abfte-
nantnon feulement de faire des avions deshonnêtes,
mais de prononcer ou d’oiiir des paroles files : qu’ils:
doivent éloigner d’eux les railleries infolentes, & les
converfations impures : ne lire ni Archiloque, ni Hip-
ponaz, ni les auteurs de l’ancienne comedie : c’eft-à-
dire du cara&ere d’Ariftophane, qui en effet eft très-in-
fatrie. Il veut qu’ils fe reduilent à l’étude de la philofo-
phie, & encore de celle qui reconnoît les dieux pour auteurs,
& qui en parle dignement : c’eft-à-dire celle dx
Pythagore, de Platon, d Ariftote & des Stoïciens. Mais il
leur défend les Epicuriens & les Pyrroniens, regardant
comme un effet de la providence des dieux, que la plupart
de leurs livres fuffent deja perdus. Il leur confeille;
de lire les hiftoires véritables, non les fables compofées-
en forme dhiftoire, principalement celles qui traitoient
d amour , comme nos romans, parce qu’elles ne font
propres q u ’à allumer les palfionk Toutedeifture, d it-il,.
ne convient pas aux perfoixnes cohfacrées'aux dieux -
Tome IV . C