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Soz0m.Yl.et
LVIII.
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
- Il y a ici des évêques : Athanafe même y eft : ceux qui
' ne font pas inftruits dans^ foi Rapprendront de lui. Voui
avez demain & après demain , car je vais au champ.
S. Athan Ce
' ébaïde S. J
ne.
Un avocat cynique dit à l’empereur : Seigneur , à
l’occafion de 1 evêque Athanafe I le tréforier m’a ôté
mes maifons. L’empereur dit : Si le tréforier a pris tes
maifons, qu’a de commun cela avec Athanafe ? Un autre
avocat nommé Petalas, dit : J’ai une accufation contre
Athanafe. L’empereur dit : Et toi qui es païen,qu’as-
tu de commun avec-les Chrétiens ? Quelques uns du
peuple d’Antioche prirent Lucius , 5c le ptxfenterent à
l ’empereur, en difant : De grâce , Seigneur , regardez
quel homme ils ont voulu faire évêque. Apparemment
fon extérieur n’étoit pas avantageux..¿Lucius toutefois
fe prefenta encore à l’empereur à la porte de fon palais,
& le pria deTécouter. L’empereur s’arrêta, & dit : Dis-
. m o i , Lucius, comment es-tu venu ici,p ar mer ou par
terre ? Par mer, dit Lucius. L’empereur du : Je te le dis,
Lucius : Que le Dieu du monde , 5c le foleil 5c la lune
puniifen t ceux qui font venus avec to i , de ne t’avoir pas
i jetté dans la mer 5 que le vaiifeau n’ait jamais un vent
favorable , & que dans la tempête il ne trouve point de
port. Les Ariens par le moïen d’Euzoïus, avoient prié
Probatius 5c les autres eunuques du palais de les recommander.
Mais l’empereur le fçaehant, fit châtier feve-
rement les eunuques , 5c dit : Si quelqu’un veut folli-
j. citer contre les Chrétiens, qu’il foitainfi traité. L’empereur
fort fatisfait de la converfation de. faint Athanafe
le renvoïa en Egypte gouverner les églifes , 5c
demeura rempli d’une haute cftime de fa capacité 5c de
fa vertu.
e* On peut rapporter à çe temps de paix, la vifite que fit
?a' S. Athanafe dans les éghfes de la haute Thébaïde. En
L i v r e q i j i n z i e ’m.e . 113
remontant le N il, il arriva par batteau jufqu’à Tabenne, -
où étoit le monaftere de S. Pacome. Ce faint avoir un N- 3 6 3 *
grand refpeét 5c une grande affeâàon pour S. Athanale,
connoiffant la fainteté de fa vie,les grandes perfecutions
qu’il avoir fouffertespourlafoi,fa charité envers tout le
monde , & particulièrement envers les moines. Il fe g
preifa donc d’aller avec tous les fiens au devant du faint
archevêque., 5c ils le reçurent avec grande joie , chantant
des hymnes &: des pfeaumes. Mais S. Pacome fe
tint caché dans la foule des moines fans fe prefenter à
lui, parce qu’il fçavoit qu’ Aprion évêque de Tentyre qui
étoit'dans ion voifinage, avoit fou vent parlé de lui à
S. Athanafe, comme d’un homme admirable 5c d’un vrai
fervitpur de Dieu , le priant de l’élever au facerdoce.
S. Pacome avoit alors un grand nombre de difciples ,
qu’il avoit reçûs fuivant l’ordre exprès de Dieu , réitéré
jufques à trois fois par le miniftere des anges ; ëc il les sup.i.xw. ». s.
i * r • C 1 1 f 1 »1 • I à.. 1 WÊBÊÊk conduiloïc lelon la regLe qu il avoit reçue du ciel eente v2ait. a S. Bach, c*
fur une table. En voici les principaux articles. Il etoit
permis à chacun de manger & de jeûner félon fes forces ;&
on mefuroiC le travailà proportion. Ilslogeoienttroisà
trois en différentes cellules: mais la cuifine 5c le réfeétoire
étoient communs. Leur habit étoit une tunique nommée
lebitone. Elle étoit de lin fans manches, mais avec
un capuce ; ils portoient une ceinture: 5c deifus la tunique
une peau de chèvre blanche,nommée en grec AA?-
/oreqqui couvroit les épaules : ils gardoient l’un 5c l’autre
en mangeant & endormant : mais venant à la communion,
ils ôtoientla melote 5c laceinture, ne gardantque
la tunique. Pendant le repas ils fe couvroient la tête de
leurs capuces, pour ne fe point voir les uns les autres, &
obfervoient le filence. Les hôtes ne mangeoient point
ayec Iacommunauté. Les novices étoient trois ans fans ■
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