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avec lui pour aucun ufage de la vie. Ainfi l’on voit que
dès-lors l'excommunication portoit quelque contre-
sap.i.xri.#.«. COUp ^ même fur le temporel. SaintBafile fuivoit en ce
point l’exemple de faint Athanafe.
- La lettre à Cefaria touchant la fréquente communion,
eft trop importante pour n’être pas rapportée ici. S. Baille
y parle ainii : Il eft bon & utile de communier tous
les jours,& de participer au facré corps & au fangde JVC.
Quant à nous,nous com munions quatre fois la femaine :
le dimanche, le mercredi, le vendredi & le famedi ; &
les autres jours , quand nous célébrons la mémoire de
quelque martyr. Mais que dans le temps de perfecu-
tion , on fait obligé n’aïant point de prêtre ou de mi-
niftre,de fe communier de fa propre main, fans en faire
aucune difficulté ; il eft fuperflu de le montrer , puif-
qu’il eft établi par une ancienne coûtume & une pratique
confiante. Car tous les moines qui font’ dans les
déferts où il n’y a point de prêtre , gardent la communion
chez eux, & fe communient eux-mêmes. A Alexandrie
& en Egypte, la plûpart des laïques gardent la
communion dans leur maifon. Car le prêtre aïant une
fois célébré le facrificeSe dïftribué l’hoftie,celui qui l’a
prife tout à la fois, & qui communie enfuite à plufieurs
fois , doit croire qu’il communie de la main du prêtre
qui la lui a donnée ; puifque dans l’églife même, le prêtre
donne la particule , & celui qui la reçoit la tient en
fon pouvoir , avant qu’il la porte en fa bouche de fa
main. C’eft donc en effet la même chofe ,de recevoir
du prêtre une feule particuleouplufieurs particules à la
fois, S. Bafile parle ici,fuivant l’ufagedefon temps,où
le prêtre en diftribuant l’euchariftie , la donnoit de la
main , & chacun fe la mettoit dans la bouche. Il marque
bien clairement que l’on réfervoit l’euchariftiepour
L i v r e d i x - s e p t i e ’m ë .
communier hors le:, temps du facrifice,,&Jiors.de l>é-
glife , même fort loin, comme dansdes,monafter.es!des
déferts : ce qu’il n’eft pas aifé d’entendre de l’efpece du
vin.L
a perfecution cpntredes catholiques.s?étendit enfin xvu.
fur faint Eufebe de Samofate , que l’ardeur de fon zele febe de Samofate.
rendit infupportable aux Ariens. Comme il fçavoit que Theod, iy. c• 15.
plufieurs églifes étoient privées de leurs pafteurs,il par- I4’
couroit la Syrie , la Phenicie & la Paleftine déguifé en
foldat, & portant fur fa tête une tiare comme les Per^
fes.: il ordonnoit des prêtres & des diacre's, &c d’autres
clercs aux églifes qui en manquoient ; & quand il fe
rencontroit avec des évêques catholiques, il ordonnoit
même des évêques. On réfolut donc de le bannir & de
l’envoïer en. Thrace* Celui qui en apportoit l’ordre arriva
fur lefoir ; & faint Eufebe lui dit: Ne faites point de
bruit; & cachez le fujet de votre voïage : car fi le peuple
l’apprend , il vous jettera dans le fleuve , & on m’accu-
fera de votre mort. Aïant ainfi parlé, il célébra à ^ordinaire
l'office du foïr ; & quand tout le monde fut endormi,
il fortit à pied avec celui de fes domeftiques,en
qui il fe fioit le plus, & qui le fuivoit portant feulement
un oreiller & un livre. Quand il fut arrivé au
bord de l’Euphrate , qui paffe au pied des murailles de
la ville , il entra dans un bateau ,&fe fit paffer à Zeug-
ma,autre ville à foixant.e & douze milles ou vingt-quatre
lieues plus bas fur l’Euphrate. Le jour venu , 1a con-
fternation fut grande à Samofate. Car le domeftique
avoit dit aux amis de faint Eufebe les ordres qu’il avoit
donnez touchant les perfonnes qui le dévoient fuivre ,
& les livres qu’il falloir lui porter.Tous déploroient la
perte de leur pafteur : le fleuve fut bien tôt couvert de
barques ; 8c étant defcendus à Zeugma où il étoit en-
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