
An. ; 3 8.4
ep. i l . n. 9.
Ibid.n. 34,& c
Hp. xl. n. ij
16. & c .
Tau h vit. n . i f
Ep. XL. n . 1? .
Jtan.-x.iY, i i .
S. Ambroife lui - même qui le témoigne, dans un de fès
fermons,'qu’il fit à cette occafion. ,
; Car aptes que les iàintes reliques furent arrivéesàla
Bafilique Ambrofienne, il parlaau peuple fur cette ioye
publique & ces miracles : prenant occafion du pfeau-
me dix-huitiéme & du cent douzième , qui venoient
d’être lûs. Il rend grâces à J. C. d’avoir donné à fon
égliiè un tel fècours, dans un tems où elle en avoir
tant de beibin ; & déclaré qu’il ne veut point d’autres
défenfèurs.Il dit eniuite : Mettons ces viébimes de triomphe
au même lieu où J. C. eft hoftie. Mais qu’il foit fur
l’autel, lui quiafouffertpourtousreux qui font rachetez
par fa paifion , fous l’autel. C’eft le lieu que je m’è-
tois deftiné : car il eft jufte que le prêtre repofè où il a
accoutume d’offrir : mais je cede le côté droit à ces
viéfimesfàcrées.Il vouloitflir l’heure enterrer les iàintes
reliques : mais le peuple; demanda par iès cris , qu’il
différât juiques au dimanche cette cérémonie, que l’on
appelldit la dépofition. Enfin S. Ambroife obtint qu’elle
fè feroit le jour fuivant. Il fit un fécond fèrmon , dont
le principal fujet fut de répondre aux calomnies des
Ariens. Car encore que ces miracles arrêtaffent aü dehors
l’effort de la perfecution: la cour de Juftine s’en
moquoit dans le palais. Ils difbient qu’Ambroifc avoit
fuborné par argent des hommes qui feignoient d’être
pofïèdez ; & ijs nioient que ces corps que l’on avoit
Trouvez fuffent de vrais martyrs. S. Ambroife leur répond
par l’évidence des faits, dont tout le peuple étoit
témoin, & infifte principalertïent fur le miracle de
l’aveugle, je demande, ajoûte-t-il, ce qu’ils ne croyent
pas ? Eft-ce que les martyrs puiïïènt fecourir quelqu’un?
G’eft ne pas croire à J. C. car il a dit : Vous ferez des
choies plus grandes. Quel eft donc l’objet de leur envie?
L i v r e d i x - h u i t i e ’ m e . y o ' i
eft-ce moi ? mais ce n’eft pas moi qui fais les miracles :
font-ce les martyrs ? ils montrent donc que la créance
des martyrs étoit différente de la leur : autrement ils
ne feroient pas jaloux de leurs miracles. Ce font les paroles
de S. Ambroife.,
Il écrivit à fafoeur fainte Marcelline ce qui s’étoit
paffé à l’invention & la tranflation de ces iàints martyrs;
& joignit à fa lettre les deux fermons qu’iL avoit faits en
cette occafion. Pour confondre d’avantage les Ariens,
un homme d’entre la multitude, fut tout d’un coup faifi*
de l’efprit immonde & commença à crier : que ceux-
là étoient tourmentez comme lu i , qui nioient les martyrs,
ou qui ne croyoient pas à l’unité de la Trinité
qu’enfeignoit Ambroife. Lés Ariens le prirent & le
noyerent dans un canal. Un d’entre-eux des plus ardens
à la difpute & des plus endurcis rendit témoignage,
qu’étant dans l’églifè, comme S. Ambroife prêchoit, il
ayoit yû un ange qui lui parloit à l’oreille fenforte qu’il
ne fembloit faire que rapporter au peuple les paroles de
l’ange. L ’Arien qui avoit eu cette vifion fe convertit,
& commença à défendre la foi qu’il avoit combattue.
Ainfi à force de miracles les Ariens furent réduits à fè
taire , & l’imperatricê contrainte à laiffer en paix faine
Ambroife. Peut-eftre auffi la crainte de l’empereur Maxime
y contribua. Car il écrivit une lettre à l’empereur
Valentinien, pour l’exhorter à faire cefïèr cette perfè-
cution. Il lui reprefente, que s’il ne vouloit conferver
la paix avec lu i , il ne lui donneroit pas un tel avis :
puifque cette divifion fèroit utile à fes interefts. Il lui
fit voir le danger de changer la foi établie depuis tant
de fiecles. Toute l’Italie, dit-il, croit ainfi, l’Afrique, la
Gaule , l’Aquitaine , toute l’Efpagne : Rome enfin qui
tient la première place , même en cette matière, c’eft
R r r iij