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314 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— prenoient grand foin de cacher leur doétrine à ceux qui
n’étoient pas de leur p a r ti, & affeétoienr de leur parler
le langage de L’églife. S. Epiphane rapporte qu’il y fut
o. trompé lui-même.
Etant à A ntioch e, dit-il ,. je conferaiavec leurs chefs,
entre Lefquels écoitl’évêque Vital. Il étoit divifé de Paulin
, quoique tous deux paruffent enfeigner la foi ortho-
doxe;mais chacun avoit fon prétexte de divifion, Vital
accufoit Paulin de Sabellianifme:c’eft pourquoi je m’ab-
ftins de communiquer entièrement avec Paulin,jufques
à ce qu’il 111’eût donné fa confeftion de foi,dont il avoit
l’original écrit de la main de notre bienheureux pere
Athanafe. Ceux du parti de Paulin accufoient Vital,de
dire que J. C . n’a pas été homme parfait. Vital répondit
auifi-tôc : Nous confeflons que J. C. a pris-l’homme
parfait. Les affiftans furent furpris & remplis de joie.
Pour moi connoiifant leurs-propofitions artificieufes,
je le preffai de dire s’il confeffoit que J. C . eût pris une
chair naturelle ? Il dit qu’oui. De la vierge Marie , fans
participation de l’homme,par l’opération du S. Efprit ?
Il en convint aulïi. Donc le verbe Dieu fils de Dieu
eft venu prendre delà vierge la chair naturelle ? Il l’accorda
d’un air ferieux. J'en eus bien de la joie : car on
m’étoit venu dire en Chypre qu’il foûtenoit le contraire.
Je lui demandai encore fi le verbe avoit auffi pris une
ame. Il en convint avec la même gravité, difant qu’on
ne pouvoir dire autrement. Après l’avoir interrogé fur
l’ame & fur la chair, enfin je lui demandai f iJ .C . avoit
un entendement ? Il le nia auifi-tôt Je lui dis : Comment
donc dites-vous qu’ilaété homme parfait i Alors
il découvrit le fonds de fa penféeen ces termes : Nous
difons qu’il eft homme parfait , en mettant la divinité
pour entendement avec la chair & l’ame. La d i t
pute
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e . 313
pure dura encore quelque temps, mais fans fruit j &
S, Epiphane fe retira fenfiblemenc affligé de voir des
hommes de ce mérité dans uneuelle erreur.
Desfeélateursd’Apollinaire vinrent les Antidicoma-
rianites , c’eft-à-dire les adverfaires de Marie , qui du
foient qu’elle n’étoir pas demeurée vierge , & qu’après
la naiifancede J. C . elle avoit eu desenfans de S. Jofeph.
S. Ephiphaneaïant appris que cette erreur avoit cours en
Arabie , écrivit une grande lettre pour la réfuter, adre t
fée à tous lés fidèles de! cette province , depuis les évêr
ques jufques aux laïques, & même, aux càtecumeness
Il y rapporte pluficurs traditions touchant S. Jôfeph, que
l ’on croit avoir été tirées de quelqueslivres apocryphes.:
mais il répond folidement aux objeéfions, que les hérétiques
prétendoieht tirer de l’écriture, contre la perpe-r
tuelle virginité de Marie. Il y eut dans le même temps
& dans le même païs une erreur toute oppofée, qui
faifoit regarder la fainte Vierge comme une efpece de
divinité. On nomma ceux de cette. fedle Collyridiens-,
parce que le culte qu’ils rendoient à la Vierge , conr
iîftoit principalement à lui offrir des gâteaux nommez
en grec Collyrides. Cette fuperftition é.tioit venue de la
Thrace & de la haute Scythie, & avoit pa.ffé jufques en
Arabie; il n’y avoit guere de femmes qui n’en fuffent
infatuées.Elles ornoientunchariotavecun fiegequarré,
quelles couvroient,d’un.linge ; & en un certain temps
de l ’année pendant quelques jours,, elles prefenroient
un pain & l’offroieht au nom de Marie ; puis elles en
prenoient toutes leur part. S. Epiphane combat cette
fuperftition j en montrant:,: que jamais dans, la vraïe
religion les femmes n’ont eu part aü facerdoce. Que çe
culte .eft une idolâtrie , puifqu’il ,n’a,;|)otir objet que
Marie, qui toute parfaite qu’elle e ft, nlèft qu’une créa«
Tome IV . R r
X X V I .
Hercfiçs touchant '
la fain;e Vierge.
ILphiph. h&r. 17 ,
n»z6. har, 78.
Id. b&r. 79*