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More de Yalenti-
men Valentinien
le jeune empereur.
Awm. x x x . c. 5.
306 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
baptême auront facrifié aux démons , ou fouffelt d’etre
baptifez par les hérétiques, feront reçûs à la pénitence
fuivant le concile de Nicée, pour ne les pas defefperer ;
mafs ils la feront jufqu’à la mort. Ceux qui lorfqu’on
les voudra ordonner pour le diaconat, la prêtrife ou
l’épifeopat fe diront coupables d’un crime m orte l, ne
doivent point être ordonnez :car ils font en effet coupables
, ou de ce crime qu’ils avouent, s’il eft véritable,
ou de menfonge , s’il eft faux : puifqu’il n’eft pas
plus permis de porcer faux témoignage contre foi que
contre un autre.
La fécondé lettre du concile de Valence eft adrefféeau
clergé & au peuple de l’églife de Frejus, touchant A e -
ceptus qu’ils demandoient tous pour évêque , & qui
s’étoit accufé d’un crime pour éviter l’ordination. Les
peresdu concile difent, qu’aïant réfolu de rejetter ces
ordinations , ils n’ont pu le'difpenfer de,la régie. Et
quoique nous n'ignorions pas,ajoutent-ils, que plùneürs
en ont ufé ainfi par refpeét & par crainte du faeerdoce,
qui font des marques de fainteté : toutefois pour ne
donner fujet à perfonne de juger ou de parler mal des
évêques , nous avons réfolu que l’on ajoûteroit foi au
témoignage que chacun rendroit de lui-meme.
L’empereur Valentinien aïantpaffé l’h y ver àTréves,
en partit au printemps de l’année 375. que l’on comptoir
après le confulat de Gratien & d’Equitius*, parce;
que les guerres avoient empêché de créer des eoriftds
cette année. Il marcha en Pannonie , pour réprimer les
Sarmates & les Quades,qui avoient fait descourfes fur
lès terres des Romains, & y paffa la plus grande partie
de cette année. Comme- il était-à Bregition , les députez
des Quades vinrent le trouver, pour le prier d’oublier
le paffé , & lui offrir des conditions avantageufes,
L i v r e d i x-s e p t i e ’ m e . 307
A peine put-il fe réfoudre à leur donner audience ; &
loin de fe laiffer fléchir à leurs foûmiffions , il fe mit à
leur reprocher l’ingratitude de leur nation , avec une
colere violente , & d’un ton fort élevé. Il commençoit
à s’adoucir , quand tout d’un coup il fut frappé d’apoplexie:
fon vifage s’enflamma, il perdit la parole & la
refpiration , on l’emporta dans fa chambre , on le mit
fur fon lit: on voulut le faigner,mais 011 ne put lui tirer
une goûte de fang. Enfin après de violens efforts, il
mo,urut le quinzième des calendes de Décembre , c’eft-
àrdire le dix feptiéme de Novembre l’an 373. dans fa
cinquante-cinquième année,après en avoir régné onze
& neufmois. O n l’accufe d’avoir ététoutefa v ie fu je tà
la colere : mais les païens même ont reconnu en lui de
grandes vertus : la valeur & la fcience de la guerre , la
prudence & la vigilance infatigable pour la fureté de
l’empire contre les barbares : le choix des perfonnes d ignes
pour les grandes charges. Il étoit éloquent , quoiqu’il
parlât peu, propre & poli dansfes repas , fans fu-
perfluité , extrêmement chafte, en forte qu’il retenoit
fa cour parfon exemple. Arnmian le loue fur-tout de la
liberté qu’il laiffoit pour la religion , fans obliger tout le
mondeàfuivre lafienne, & fins inqmeter perfonne fur
ce fujet. Son corps fut embaumé & envoie à C. P.
Les chefs de l’armée craignant les entreprifes des
troupes Gauloifes, qui vouloient s’attribuer là difpofi-
tion de Fempire , firent auffi-tôt venir le jeune Valentinien,
fils du défunt, âgé feulement de quatre ans, qui
étoit demeuré à cent milles ou trente lieuës de là avec
fa mere Juftine. Ib le firent apporter en litiere dans le
camp, & le déclarèrent; empereur folemnellement le
fîxiéme jour après la,mort de fon pere , c’eft à-dire , le
vingt-deuxième de Novembre. Ils n’attendirent pas la
hléic. Fafi. an.
}7f.
Hier. Chr. an»
rfé,
Amm. x x x . c. 9.
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Idac. F aJF, a», 37*.