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qui le reconnufTent pour évêque. Eulalius ne laifla pas
de lui offrir, s’il vouloir fe réunir à l’églifé catholique,
de gouverner en commun fbn troupeau, lui cédant même
le premier rang. L’Arien refufà, & fut abandonné
des iiens mêmes, qui fc réünirent aux catholiques. L’églife
d’Antioche étoit toûjours divifée. Paulin y étoit
demeuré pendant la periècution, & Meleee étant revenu
après la mort de Yalens, fut reçu ‘avec une extrême
joye. Toute la ville alla au devant de lui : les uns
luibaifoient les mains rlesautres lespieds ; ceux que la
foule empêchoit d’aprocher, s’eftimoient heureux
d’entendre là voix ou de voir fon vifage. Le duc Sapor
étoit alors à Antioche chargé de l’execution des loix
faites en faveur de la religion : particulièrement de rétablir
les pafteurs exilez, 8c de rendre les églifes à ceux qui
communiquoient avec le pape Damafe. Paulin préten-
doir à ce titre le iîége d’Antioche ; & Apollinaire foû-
tenoit auffi qu’il communiquoit avec Damaiè : Melece
fe tenoit en repos. Alors le prêtre Flavien dit à Paulin
en préfence de Sapor : Si vous communiquez avec Da-
maiè , confeffez comme lui dans la trinité une éilencer
& trois hypoftafes. Ceux du parti de Paulin vouloientr
bien recevoir Melece, à condition qu’il gouverneroit
avec Paulin l’églife d’Antioche ; & Melece qui étoit le
plus doux de tous les hommes y conièntoit, & en
preffoit même Paulin. Puifque nos ouailles, diibit-il
ont une même fo i, raflèmblons-les dans une même bergerie;
& fî le fiége épiicopal eft caufe de notre différend,,
mettons-y le làint évangile, &nous affeions aux deux
côtez les premiers au rang des prêtres : celui de nous,
deux qui furvivra, aura après la mort de l’autre la conduite
du troupeau. Paulin ne voulut point accepter la
propofition, ni recevoir pour collègue un homme
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e .'
ch o iil, difoit-il, parles Ariens. Mais ceux de la communion
de Melece, qui étoient en très-grand nombre,
le mirent fur le fiége épiicopal dans une églife hors la
ville : c’eft-à-dire apparemment dans la Paîïée , & le
duc Sapor autorilà cette action.
Saint Melece établit vers ce tems-là plufieurs évêques
dans les villes,, où il y en avoit eu d’Ariens. Il avoit
déjà donné Diodore àTarlè : il donna encore Jean à
Apamée & Eftienne à Germanicie. L’un & l’autre avoit
gouverné les catholiques pendant la periècution. Jean
etoit illuftre par là naiiïance, & encore plus par fon éloquence
& par la làinteté de fa vie; Eftienne avoit été
nourri dans lalcience ecclefiaftique, & très-bien infi-
truit de la littérature desGrecs. Il corrigea le mal qu Eu-
doxe avoit fait à Germanicie, & ramena les Ariens à 1 u-
nité de l’églilè. S. Cyrille rentra alors dans fon fiége de
Jerufalem à la place d’Hilarion; & Gelalè neveu de S. Hur.fcrip.
Cyrille fut rétabli à Celàrée de Paleftine, a la place de 75.
l ’Arien Euzoïus-, qui en fut chafle parTheodofe. S. Eufebe de Samôfate étant revenu de fon éxil, éta- xlvi. r blit auffi des évêques en divers lieux, lo i• t parii> autori• téS EuMfcabrtt yrdee d e S. saque
lui donnoit ion âge, là vertu & ce qu’il avoit fouf- Ci 4_
fert pour la foi : foit qu’on lui attribue les ordinations,
qu’il avoit procurées auprès de ceux qui enavoient le
pouvoir. Il établit donc à Berée Acace, homme deilors Um vuuft, c,
célébré. Il avoit excellé dans la vie monaftique fous Af- ^ T7\
terius difciple de S. Julien Sabas ; & continua les mêmes
pratiques de vertu pendant fon épilèopat, qui dura cinquante
huit ans. Saj)orte étoit toûjours ouverte à tout Sn yi[ c
le monde: enforte qu’on pouvoit lui patler à toute heure
, même pendant fon repas, même la nuit ; car il per-
mettoit d’interrompre fon fommeil : tant il crai^noit ^
peu d’avoir des témoins de les a étions les plus fecre tes
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