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r— on aboliifoit les coûtumes de leurs peres : on leur per-
3 64 - mit de lesfuivre, mais fans y rien ajourer. Car le but de
ia loi écoit principalement d’abolir les victimes humaines
, S i les opérations cruelles de la magie. Les empereurs
permirent même en général dans ce commence-
Z. 9. ibid. de ma- m en t, que chacun fuivît telle religion qu’il voudroit.
Et comme les Chrétiens fe trouvant en liberté , étoient
tentez de renverfer les temples des païens, les empereurs
permettoient d’y mettre des gardes, pourvû qu’on
n’y cmploïâtpas des Chrétiens : comme il paroît par un
tefcritde l’an 3 63. adreflé à Symmaque préfet de Rome
& païen. Quoique toutes les loix qui furent faites foys
les deux empfteurs, portent également leurs noms,
z. 4. cod. Th. de fuivant la coutume : il faut attribuera Valentinien toü-
/«./.xiii. ^ celles d’Occident. Ainfi Valentinien eft l’auteur de
la loi adreifée à Viventius préfet des Gaules, qui porte
que les perfonnes qui vivent dans la virginité perpétuelle
, S i les veuves dont la maturité de l’âge promet
qu’elles ne fe remarieront pas , feront exemptes de
la capitation : auffi bien que les pupilles de l’un S i l’autre
fexe jufqu’à vingt ans,& les femmes jufqu a cequ’el-
z . 1. de exfecut. les foieiit mariées. Il défendit auffi aux mimftres de julib.
xni. l.io-de n- J £* • 1 i- I r • 1
exait.i.x.cod.Th. ltice, de taire le dimanche aucune pourluite contre les
Jde 'induig.'i'ix.' Chrétiens. Il ordonna qu’en faveur du jour de pâque ,
les prifons feroient ouvertes à ceux qui étoiènt prévenus
de crimes : ii ce n’étoit de facrilege,de leze-majefté
i.f.c.Th.defcen. S i des autres crimes les plus atroces, entre lefquels il
compte les adultérés. Il défendit de condamner les criminels
à fervir de gladiateurs dans les fpeétacles.
11 L’empereur Valentinien étoit à Milan dès le premier j
üint°Hiia'ïe'aYM • j°ur de Juin de l’année 364. Si il y paifa la plus grande
Auxencc. partie de l’année 3 6$ . S . Hilaire y étoit encore , S i com-
battoitavecS. Eufebede Verceilpour la religion catho-
L i v r e s e i z i e ’ m e . 133
lique,contre Auxenceévêque Arien de Milan. Auxence
prévint l’empereur ,difant qu’Hilaire &»Eufebe étcient
des féditieux S i des calomniateurs q u il’accufoientfauf-
fement d’être Arien , quoiqu’il n’enfeignât que la foi
catholique. L’empereur voulant établir la paix, fit publier
un édit preHant, par lequel il défendoit que per-
fonne troublât leglife de Milan. S. Hilarré s’y oppofa ;
& reprefenta à l’empereur qu’Auxence étoit un blafphé-
mateur S i un ennemi de J. C . dont la créance n était
p a s telle que l’empereur penfoit. Valentinien touché de
cette remontrance , ordonna qu’ils s affemblaifent avec
d’autres évêques environ au nombre de dix , en prefen-
ce du quefteur S i du maître des offices. En cette conférence
, Auxence commença par chicaner, ’en pro-
pofant des fins de non-recevoir , comme dans un tribunal
feculier ; & difant qu’Hilaire ne devoit point etre
écouté comme évêque , puifqu il avoir ete condamne
par Saturnin au concile de Beziers. S. Hilaire fçut bien
fe défendre de ce reproche , S i les commiffiaires jugèrent
que fans s’arrêter aux exceptions , il falloit traiter
de la foi fuivant l’ordre de l’empereur. Auxence fe fen-
tantpreilé , S i voïant le péril ou ilse xp o fo it en niant
la foi catholique : déclara qu’il croïoit Jefus-Chrift
vrai D ieu , de mêmedivinicé S i demême fubftance que
le pere : de peur que ce qui s’étoit d i t , n’échappat a la
mémoire de ceux qui avoient affifte a la conférence ,
S. Hilaire prefenta auffi-tôt par le quefteur un écrit à
l’empereur,contenant ce-dont on étoit demeuré d’accord
: tous furent d’avis qu’Auxence devoit faire la même
confeffion publiquement. Il fut donc oblige de 1 e-
crire : mais après y avoir bien rêvé, il trouva fnoien de
fe jouer de la bonne foi de Tempe/eur par un écrit dont
voici les paroles.
R iij
A n . 364.
G o to f \ C h r o n . c o d >
T h e o d .
H i l a r . c o n t .A n X i
n. 7.
S u f . l . x i i . n. 4 1 .