
A n . 384. nement de Valentinien 3c defa mere. Quand Confiant
Xmm.iib. xxI. tius vint à Rome en 57. il fit ôter du lieu où le fenat
1 H h s’affembloit, l’autel de la viéfoire-:S«î».a«U. XII £. mraTis Julien le fit ré- ».45* tablir, & Valeminien premier le laiffa. Gatien le fie
ôcer de nouveau, 8c confifqua les terres des temples ,
les revenus delline? auxdépenfes des facrificesôc à l’entretien
des pontifes, 8c les peniions des vierges vefta-
les, dont il abolit les privilèges, il attribuamême au
fife ce qui à l’avenir fer oit donné par teftamenc aux
Ambv.ep. 17.«. temples, aux pontifes ou aux veftales. Les fenateurs
*G°th°fr Payens fe plaignirent de cetce ordonnance : ils députe-
Mr- rent àGratien symmaque, qui pafÎoit pour l’homme le
plus éloquent de fonfiecle, fils d’un autre Symmaque
&c prefet de Rome , ious Valentinien premier en 365.
Les fenateurs païens députèrent Symmaque le fils, comme
au nom de tout le fenat. Mais les fenateurs Chrétiens,
dont le nombre étoic très grand, donnèrent aufïi
de leur côcé une requête, par laquelle ils défavoüoient
celle des payens ; 3c ils protefterent en public & en particulier
, qu’ils ne viendraient point au fenat, fi la prétention
des payens avoit lieu. Le pape Damafe envoya
a S. Ambroife cette requête de fenateurs Chrétiens,
pour la rendre comme il fie à l’empereur Gratien : qui
n’eut aucun égard a celle des payens, 8c ne voulut pas
même les écouter. Cela fe pafla environ l’an 381. Après
la mort de Gracien, Symmaque fut prefet de Rome fous
le confulac deClearque 8c de Riciraer : c’efb-à-dire en
384. :
Il fit faire un décret au nom du fenat en forme de
plainte, de tous Ces droits ôtez aux payens. Puis comme
obligé parfa chargede rendre compte de ce qui fe paf-
foit à Rome , il dreffa une relation qui contenoit les
mêmes plaintes, 3c s’adreiToit fmyanc la formule ordi-
L 1 v r ë 0 r X-H i / i t î e ’ m e. 463;
narre aux trois empereurs Valentinien , Theodofe 3C ,g 4.
Arcade : mais elle ne fut en effet -p relent ée qu'à Valentinien.
Là Symmaque employant touslesaitifices defa k eUt.symm*
rhétorique, dit qu’il agit en deux qualité^ comme pre- ap. Atnbr. p°J?+
fetSc comme député, il fe plaint de l’audience qui lui *• *7'
avoit: été déniée dans fa députation precedenté 4 & fe
p r o m e t que l’on corrigera les défordres du regne paflé.
Il appuyé fur le nom de- la viétoire , comme fi elle eût
été attachée à cet autel, Il infifte fut l’antiquité- Sc; la for-
:cedela coÛÉume; Sc employant la figure que les rhe-
toricidns appellent prôfopopée, il fait parler Rome qui
dit : Q j’élle veut garder la religion, donc elle s’eft- bien
trouvée ;qu’plle eft trop âgéé pour changer, 8c que c’eft
lui faire injure de vouloir la corriger dans fa Vieilleffe.
Pour ne pas offenfer les empereurs, il veut faire croira
que c’eft le mêmeDieU,qui eft adoré feus le divers noms.
Il tâche de les piquer degenelofité, par le peu d’utilité
qu’apporteront à leur cretor les confilcàtions dont il fè
plaint jSc de les épouvanter par lés calamicez publiques ï
qu’il attribue àée mépris de l'ancienne religion. SâÊ
quoi il fait Une defci rpt.ion tragique delàfarrtine,,dont
Rome avoit été affligée l’année précedèntë..‘C’eft cé
que le plus habile homme de ce temps-là trouvoit de
plus folide, pour la défenfe du pagànifmè.
S. Ambroife ayant eu avis de cette relation , écrivit ^
au même inftant à l’empereur Valentinien, pour em- S. Ambroife. pêcher qu’il nef« lai fiât prévenir par lés pây'efts. Vos -Er-I7ei l8»-!i-
fujets, dit-il, vous fervent 8c vous! fervez Dieu : Vous
devez au moins empêcher que l’on né ferve les faux
dieux : or ce ferait leur donner du vôtre , que! de
leur rendre ce qui eft cônfifqué depuis long-temps.
Ils fe plaignent de leurs pertes, eux qui n’ont jamais:
épargné nôtre fang, 3c qui ont renverfé j ufques aux: