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5 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .’
l’honneur du martyre : connoiifant par l’experience des
perfecutions paflees,que plus elles étoient cruelles,
plus elles fortifioient le chriftianifme. Ce ne font pas
. feulement les auteurs chrétiens : c’eft Libanius païen
6 grand admirateur de Julien qui explique ainiî fes motifs.
Il voulut donc attaquer plus finement les chrétiens.
Il ràppella tous les évêques & tous les autres qui avoient
ete exilez fous Conftantius à caufe de la religion , fans-
diftinétion d’heretiques & de catholiques. Il en fit même
venir quelques-uns dans fon palais, & les exhorta
à fuivre hardiment chacun fa religion avec une en*-
tiere liberté. Ce procédé avoit un bel extérieur de de-
mence : mais Julien en ufoit ainfi , dit Ammian Mar-
cellin, afin qu’aïant augmenté la divifion par la licence,,
il fût délivré de la crainte qu’il avoir eu d’un peuple:
réüni.
Les évêques catholiques profitant de cette liberté,
S. Melecc revint à Ancioche ; Lucifer &c S. Eufebe de
Verceil partirent de la Thebaïde pour revenir à leurs
eglifes : mais S. Athanafe n’ofa fortir encore de fa retraite
, parce que Georges étoit toujours le maître à
Alexandrie. Les Ariens eurent la même liberté de revenir
, & Aëtius en particulier fut rappellé avec honneur ,
parce que c’étoit l’amitié du cefar Gallus frere de Julien
qui lui avoit attiré la haine de Conftantius. Julien lui
écrivit une lettre fort obligeante , le priant de le venir
trouver, & lui donna même une terre auprès de .Mi-
tylene en l’ifle de Leibos. Il écrivit aufli à l’herefiarque
Photin une lettre , où il le loiioit de ce qu’il nioit la
divinité de J. C . & s’emportoit furieufement contre
Diodore prêrçe d’Antioche, & depuis évêque de Tarfe.
Il ordonna fous groffe peine à Eleufius de Cyzique de
L i v r e q_u i n z i e ’ m e . 9
faire rebâtir dans deux mois leglife des Novatiens , qu’il ------------
avoir abattue fous Conftantius. Il favorifa les Donatif- A n -
tes en Afrique , & prit le parti de tous les heretiques, ,Hf. „ L
non leulement contre les Catholiques, mais contre les
autres heretiques.
1 outefois ceux qui profitèrent le plus de cette liberté, y.
furenc les Catholiques ; & les Ariens qui dotninoient Petfecutionco“-’
auparavant furent abaiifez. Julien ayant appris que les
Ariens avoient maltraité les Valentiniens à Edefle, écri- e?<7M3-
vit en cqs termes : J’ai réfolu d’ufer avec tous les Gali-
leens d’une telle humanité, qu’aucun d’eux , en quelque
lieu que ce fo it , ne fouftire violence ; qu’il ne foit ni
traîne au temple, ni maltraité en aucune autre maniere
contre fa religion. Mais les Ariens infolens de leurs ri-
chefles ont attaqué les Valentiniens, & ont commis à
j des excès qui n’arriveront jamais dans une-ville
bien policée. Donc pour leur aider à pratiquer leur admirable
lo i,& leur faciliter l’entrée du roïaume des deux,
nous avons ordonné que tous les biens de leglife d’E-
defle lui foient ô te z , l’argent pour être diftribué aux
ioldats, les fonds de terre pour être réiinis â notre domaine
: afin que devenant pauvres ils foient plus fages ,
ôc ne foient pas privez du roïaume celefte qu’ils efpe-
rent. Te l fut |e caraétere de la perfeejution de Julien :
la douceur apparente & la dérifion de l’évangile. Il dit
dans une autre lettre : Par les dieux , je ne veux point M K $ j &
que 1 on ralfe mourir les Galiléens, qu’on les frappe in-
juftement, ni qu on leur faife fouffrir aucun mal : mais
je fuis davis qu on leur préfère les fervireurs des dieux.
La folie des Galiléens a penfé tout perdre, fi la bonté
des dieux ne nous avoit confervez. Et dans une autre
lettre : Nous ne permettons point de les traîner aux au- x/vr». **,.■
tels : au contraire nous leur déclarons nettement î que r-.M*
Tome IV . B