
z é i H i - s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de vaiffe-Ue d argent, cjui ce viennent à quatre cens cinquante
marcs. Il travaillent a un tiffu de feüilles de palmier
& fans le détourner de ion ou vrage, il dit à haute
voix : Dieu vous donne votre recompenfe. Puis il dit à
fon oeconotne : Prens,.& le drftribuëàtouslesfreresqui
font en Lybie Si dans les ifles, car ces monafteres ont
plus de befoin : mais n’en donne point à ceux d’E-
gypte, le pais cil plus riche. Melanie demeuroit debout,
attendant qu il lui donnât fa benediétion , ou du*
moins un mot de louange pour un G grand prefent..
Comme il ne lui difoit rien , elle dit : Mon pere, afin
que vous le fçaehiez, il y a. trois cens livres d’argent.-
Lui fans faire le moindre:ligne ni regarder les étuits de
cette argenterie, répondit : Ma fille, celui à qui vous-
lavez apporte, na pas befoin que vous lui en difiez la
if.*t.n. quantité. Il pefe les montagnes & les forêts dans fa balance.
Si vous, me le donniez, vous auriez raifon de
m’en dire le poids : mais fi vous l'offrez à Dieu qui n’a,
Marc. ÏB,41. pas méprifé deux oboles, taifez-vous, Saint Pambo mourut
environ vihgt ans après âgé de foixante 8c dix ans :
& il mourut fans aucune maladie, enfaifant une corbeille
qu’il laiffa à Pallade , alors fon difciple , n’ai'ant'
autre chofe à lui donner.
lJ~ Entre les difciples de Pambo, on comptoir quatre
freres, Diofcore, Ammonius, Eufebe & Euthymius,,
qui étant de grande taille, furent nommez les grands-'
freres ou les freres longs ; & devinrent fameux dans la
fuite. Diofcore qui étoit l’aîné fut évêque d’Hermopole.
Ammonius eft celui qui avoir fait le voi'age de Rome
avec S. Arhanafe : il fçavoît toute l’ecriture par coeur, 8c
avoit une grande leélure d’Origene, deDydyme &des
autres auteurs eccléfiaftiques ; tous les quatre freres-
étoient d’une grande autorité dans ce monaftere. Ils
L i v r e d - i x - s e p t i ë ’m e . * ¿ 3
avoient trois foeurs , qui a voient fait dans le voifinage
'¡un mooaifterc de filles. Sur le même mont de Nitrie ,
fainte Melanie vit S, lOrri âgé de quatre-vingt-dix ans -,
£c pere de mille moines. Quand il en recevoir un nouveau
, il affembloit tous les autres, dont l’un apportok
de la brique,, l’autre du mortier, l’autre du bois, -eti
forte qu’en un jour ilsluibâtiffoient une cellule )8c faint
O r pcenoit lui-même le foin de la meubler. L’églife
grecque honore fa ¡mémoire le feptiéme d’Août. Sainte
Melanie demeura environ fix mois fur le mont de Ni-
trie à vififer lesfaints folitaires.
Elle vit aufli à Alexandrie Didytne l’aveugle , fi renommé
pour fon fçavoir. Il perdit la vûë dès l’âge de
quatre ans, lorfqu’ü commençait icofiooître les lettres.
Comme il avoir l’efpritL excellent 8c -une grande
inclination à l’étude, il ne laiffa pas en écoutant de
bons maîtres d’apprendre parfaitement la grammaire &
la rethorique renfuice ladiale&ique, l'arithmétique, la
mufique & les autres parties des mathématiques, même
la géométrie 8c l’aftronomie : il étudia auffi la philofo-
,phie dans lesou vrages de Platon & d’Ariftote. C’étoitun
prodige : pluueurs venoient â Alexandrie pour le voir
& l’entendre -, d’autres pour fçavoir au moins c-e qui en
•étoit. Car il n’étoir pas médiocrement inftruit de toutes
ces fcicnccs, il furpaffoit ceux qui avoient les meilleurs
yeux. Ils’inftruifirauifiparfaitement delà religion
& de la théologie : fe faifant lire non-feulement l’écri-
ture fainte, mais les ouvrages d’Origene 8c des antres
interprètes. -Quand fes le ¿leurs s’endormoient, il con-
tinuoic pendant long-temps à veiller en méditant ce qu’il
avoit oui, en forte qu’il demeuroir comme écrit dans fa
mémoire. Il joignit la priere à l’étude, demandant à Dieu
continuellement lalumiereinterieure, Ainfi il fe trouva
i l . Vit. patr. c.
Pail. c. 9.
M en o l.j. Aug*
P a ll.c . 117.
V .
Didyme l'aveu-
g1'-
Hier, de Script. &c.
Chr. an. 373.1
Socr. iv . ç. zy.
Soz,. n i . c. j y .
P a ll. L-auf. c. 3.
, Thecd. iv . hiftl
c. 1$.
Cajfiod. divinâ
inftit. c. y.
Rutf. 1 i. hifi. c. •;