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14 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
- n’en croirai rien , que je ne vous voie dans l’égliic. Vic-
A n . 361. torin fe moequoit de lui,en difant : Sont-ce les murailles
qui font les Chrétiens ? Ils fe redirent fouvent la même
chofe de part Se d’autre : car Viétorin craignoit de choquer
les amis puiffans qu’il avoit entre les idolâtres. Enfin
s’étant fortifié par la leéture , il efit peur que J. C . ne le
renonçât devant les faints anges, s’il craignoit de le con-
fefler devant les ,hommes ; il vint trouver Simplicien
lorfqu’il s’y attendoit le moins, & lui dit : Allons à 1 e-
glife , je veux devenir Chrétien.'Simplicien tranfporté
de joïe l’y conduilit. Viétorin reçut les cérémonies du
cathecumenat, & donna ion nom peu après pour être
baptifé 3 au grand étonnement de Rome , & au grand
dépit des païens. Quand fe vint à l’heure de faire la pro-
feifion de foi que l’on prononçoit à Rome , d’un lieu
élevé à la vûë de tous les fideles : les prêtres offrirent à
Vi&orin de la faire en fecret, comme on l’accordoit à
quelques-uns que la honte pouvoir troubler : mais il aima
mieux la prononcer en public. Lorfqu’il monta pour reciter
le fymbole , comme il étoit connu de tout le monde
, il s’éleva un murmure univerfel g chacun difant tout
bas pour s’en réjoüir avec fon voifin : Viétorin , Vié to -
rin : un moment après le defir de l’entendre fit faire ii-
lence. Il prononça- le fymbole avec fermeté chacun
des affiftans le mettoit dans fon coeur par l’affeètion Si
la joïe. Telle fut la converfion de Viétorin ; & peu de
temps après, l’édit de Julien lui donna occaiion de quitter
fon école de rhétorique. Il avoit traduit en latin plu-
fieurs livres des Platoniciens -, Si depuis fa converfion il
écrivit de la Trinité contre les Ariens quatre livres que
nous avons, Si des commentaires fur S. Paul : mais avec
peu de fuccès, parce qu’il s’étoit appliqué trop tard à l’étude
des faintes lettres.
A u g . t i id . c . f.
J iic r .d e fe r ip t. &
pr&m. in epifl. ad
C a la ,
Julien ne défendit pas feulement aux Chrétiens d'en-
feigner les lettres humaines, mais encore de les apprendre
; ne voulant pas que leursoenfans.étudiaiTent les poë-
tes, les orateurs Si les philofophes : ni qu’ils frequentaf-
fent les. écoles de ceux qui les enfeignoient. Prétendant
qu’il né de voit être permis qu’à ceux qui fuivoient la religion
des anciens Grecs, de s’appliquer a leurs études,
Si même: de parler purement leur langue ; que les Gali-
léens devoient demeurer dans.l’ignorance & la- barbarie
que les' Grecs leur rcprochoicnt, Si fe contenter de croire
fans raifonner.
Mais quelque mépris qu’i l témpignât pour les Chrétiens
, il iento.it l’avantage que1 leur donnoit la pureté de
leurs moeurs ScTéclàtide leurs.vercias. ¡11 vaulutdonc les
imiter & profiter de leur exemple,, pour.réformer lè pa-
ganifine, qui faifoit peu de progrès., nonobftant fa- puif-
fante protefoion. V o ici coin m e il s’en explique., écrivant
à Arface fouvetain pontife, de.'Galatiej:j’L’Helle-
nifme ne va pas encore: comme ilH e v r o it , & c’cft par
notre faute. De la part des dieux tout cil grand &
magnifique , au deffus de tous lesTouhaits, Si- de toutes
jes efperances. Soit dit fans les offenfer : qui eût o fé , il
y a quelque temps, efperer un tel changement l Quoi
donc , croïons-nous qu'eçëla fiiffife:? fans.regardefr ce
qui a le plus accru l’athéïflne -, fçavoir , l’hofpitalité , le
foin des fepulturës Si la feinte'gravité des moeurs : nous
devons pratiquer tout cela véritablement. Et il ne fuffit
pas que vous foièz: tel , tous les pontifes de Galatie le
doivent être. Perfuadcz-leur d’être gens de bien par rai-
fori ou par crainte , autrement privez-les des, fonctions
du facerdoce s’ils né fervent les dieux avec leurs femmes
, leurs enfans Scieurs domeflïques,; Si s’ils fouffrent
qut dans leurs familles il y : ait des Galiléensl Avdmffez,-
A n . 3.6>,
A u g . x v i i i . c iv i t .
c. 81.
Socr. U i. c . i l .
Theodor. u i . c . 8 ,
Soz.ow. v . c, 18.
G r e g .N a z . or. 3.
p. f i .p . 9 7 . & c .
V I I .
Julien veut imiter
les Chrétiens.
Soz,om. v . c. z6 .
J a l . c f ijt . 4S>;