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Theod. III. r. y.
7 S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
verfet ces paroles : Que tous ceux-là foient confondus ;
qui adorent les ftatuës & qui fe glorifient en leurs idoles |
leurs voix s elevoient juiques au ciel, L empereur extrêmement
irrité de ces chants & de cette pompe, refolut
d’en punir les Chrétiens. Salufte préfet du prétoire
d’O rien t, autre que celui des Gaules, tout païen qu’il
etoit, n en fut pas d avis ; &c reprefenta à l’empereur qu’il
leur donneroit la gloire du martyre. Mais Julien s’opiniâtra
, & pour lui ob é ir , Salufte dès le lendemain fie
prendre & mettre en prifon plufieurs Chrétiens. Il s en
fit amener u n , qui le trouVa être un jeune homme
nomme Théodore , & le fit tourmenter depuis le matin
jufques au foir par plufieurs bourreaux tour à to u r , avec
tant de cruauté , qu’il n’étoit mémoire de rien de fem-
blable. Cependant Théodore attaché au chevalet avec
deux bourreaux à fes deux côtez, ne faiioit que repeter
d’un vifage tranquille & gai, le même pfeaume q u e le -
glife avoit chanté le jour précèdent. Salufte le renvoïa
en prifon ; & alla rendre compte à l’empereur de ce qu’il
avoit fa it , lui confeillant d’abandonner une entreprife ,
qui ne lui attireroit que de la confufion. Rufin qui rapporte
cette hiftoire, dit avoir vû lui-même à Antiochc
ce Théodore : & comme il lui demandoit s’il avoit fenti
la douleur, il répondit •. qu’il en avoit un peu fenti d’abord
: mais qu’enfuite il voïoit auprès de lui un jeune
homme, qui lui effuïoit la fueurdu vifage avec un linge
très-blanc, & lui don noit fou vent de l’eau fraîche : que
cette eau le confoloir à tel point , qu’il fut plus trifte
quand on le détacha du chevalet.
Julien reçût un pareil affront d’une veuve nommée
Publie, célébré par fa vertu. De fon mariage qui avoit
peu dure, elle avoit un fils nommé Jean, qui fut longtemps
le premier des prêtres de Péglife d’Antiochc , ôc
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quïéut fou vent des fuffrages pour en être élu évêque,
mais il évita toujours cette charge. Sa mere Publie gou-
vernoit une communauté de vierges, avec lefquelleselle
chantoit les louanges de Dieu. Quand l’empereur paffoit,
elles élevoient leûrs voix toutes enfemble, & chantoienr
principalement les pfeaumes qui relevent la foibleffe des
idoles, comme celui-ci : Les idoles des gentils font or &c
argent, ouvrages des mains des hommes. Puiffent leur
reffembler ceux qui les font & qui fe confient en elles.
Julien fort irrité commanda à ces filles de fe taire dans
le temps qu’il pafferoit. Publie méprifant fa défenfe, les
encouragea , & leur fit chanter comme il paffoit une autrefois
: Que Dieu fe leve , & que fes ennemis fe dilfi-
pent. Julien en colère, fe fit amener Publie, & fans
refpeèt pour fon grand âge ni pour fa vertu, il lui fit
donner par un de fes gardes des foufflets des deux cotez ,
qui lui rougirent toutes les -joues. Elle le tint à grand
honneur, & retournant à fa chambre, elle continua fes
cantiques fpirituels.
Les reliques de S. Babylas furent remifes à Antioche,
dans le lieu faint où elles étoient avant la tranllation
que fit faire le cefar Gallus. Mais peu de temps après
le feu prit au temple de Daphné & confuma le toit
tout entier, les ornemens & l’idole d’Apollon , qui n’étant
que de bois doré, quoique très-belle, fut réduite
en cendres, depuis la tête jufqu’aux pieds. Les murailles
& les colomncs relièrent fi entières , qu’il fembloit
que ce fut une démolition faite de main d’homme plutôt
qii’un effet du feu. Cet accident arriva l ’onziéme
des calendes de Novembre, c ’eft-à-dire le vingt-deuxième
d’Oétobre 361. Le comte Julien y courut auffi-tôt,
quoiqu’il fût nuit. C ’étoit l’oncle de l’empereur, apoftat
A n . 3 6 1 ,
?f* l. 1 13 , 4 , 8.
Vfal. 6j*
X X X V I I I .
Temp.le de D aphné
brûlé.
C h r i f . f . 46$.
Soaom. v . c. 20.
Theod . i l i . c . 1 i l
Amm. xxii. s. ij.