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Aug. v . civit. ,c.
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Ambr. ep. j r .
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n. 14,
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J 7 ¿ H i s t o i r e . E c c l e s i a s t i q u e .
lere ; mais S. Ambroife & les autr.es évêques qui iè trouvèrent
préièns, l’adoucirent, deibrte qu’il leur promit
de pardonner au peuple de Theflalonique. Depuis il
fut aigri de nouveau par les principaux officiers de ià
cour , principalement par Ruffin maître des offices. Ils
lui reprelenterent, qu’il étoit d’une extrême conlèquen-
ce , de ne pas laiflêr ces violences impunies ; & lui firent
refoudre une iànglante punition contre la ville de
Theflalonique. Mais ils eurent grand foin, que cette re-
folution demeurât fecrette, & qu’elle fut executée avant
que S. Ambroife en eût connoiflance.
Donc., comme le peuple de Theflalonique étoit
aflèmblé dans le cirque, on le fit environner fècrette-
ment par des foldats, avec ordre de faire main-bafle fur
tous ceux qu’ils rencontreroient, toutefois jufques à un
certain nombre fans diftinction des innocens 8c des
coupables ; enforte qu’il y eut des étrangers & des p a f
fans enveloppez dans ce maflàcre,qui dura trois heures,
ôc fit périr environ fept mille perfonnes. Il y eut un
cfclave affez genereux pour s’offrir 8c fe faire égorger
au lieu de fon maître. Un marchand fè prefenta pour
fes deux enfans ; offrant aux foldats pour les fàuver ,
tout l’or qu’il avoit. Ils en eurent pitié, 8c lui permirent
d’en choifir un ; difànt qu’ils ne pouvoient laifler
tous les deux , fans fe mettre eux - mêmes en péril, à
caufe du nombre qui leur avoit été marqué. Le pere
regardoit fès deux enfans en pleurant , fans pouvoir
fè refoudre, jufques à ce qu’ils fufTent tous deux égorgez
à fès yeux.
La nouvelle de ce maflacre étant venue à Milan ,
les évêques qui y étoient aflèmblez , en furent fenfi-
blement affligez ; mais particulièrement fàint Ambroife.
Il ne voulut pas toutefois fè préfenter devant Theodofe,
dans
dans le premier mouvement de fa douleur ; 6c crut auih
lui devoir donner le loifir de revenir à lui. Ainfi comme
l’empereur écoit alors hors de Milan, S. Ambroife en
fortitdeuxou trois jours avant fon retour; 6c s’en alla
à la campagne, fous pretexte d’une indifpofition véritable,
mais qui ne l’auroit pas empêché d’attendre l’empereur
en une autre occafion. La nuit avant fon départ,
il crut voir Theodofe venir à l’églife , 6c qu’il lui étoit
impoifible d’oftrir le facrifice:ce qu'il prit pour une marque
, que Dieu vouloit que l’empereur fe foûmîc à la
penitence, il lui écrivit unelettre defa main, afin que
l ’empereur fût affuré qu’elle n’avoit été vûë de perfonne;
6c elle eft venue jufques à nous.
D ’abord il s’exeufe de ne l’avoirpas attendu à Milan :
fur ce qu’encore qu’il foit de fa cour 6c de fes anciens
amis, il eft lefeulà qui i ln ’eft permis ni d’apprendre les
réfolutions du confiftoire , ni d’en parler. Cependant,
dit-il, maconfcience demeureroit chargée par ce repro-
che du prophète : Si le prêtre n’avertit point le pecheur,
il mourra dans fon péché , 6c le prêtre fera coupable
de ne l’avoir pas averti. Ecoutez, Seigneur , continue
faint Ambroife, vous avez du zele pour la foi , de la
crainte de Dieu . je ne le puis nier : mais vous avez une
impetuofité naturelle, que vous tournez promptement
en compaffion fi on l’adoucit; 6c fi on l’excite , vous la
pouffez tellement, que vous ne pouvez prefque plus la
retenir. Dieu veuille que perfonne n’échauffe cette humeur,
fi perfonne ne l’appaife. Je vous abandonne v o lontiers
à vous-même.
Il lui reprefente enfuite l’atrocité de ce qui s etoit
paffé à Theflalonique ; 6c combien les évêques affem-
blez enconcileà Milan en avoient été affligez. Puis il
ajoute : En communiquant avec y o u s , je n’aurois pas
J'orne If7. D d d d
A n. 350.
Ambr. ep. 51. n. j.
«. 14.
ibid.
XXII.
Pénitence de
Theodofe.
Ezech. n i . 1 S*
n. 4.