
A n . 3
7>\ î.
Sup. I. x iv ,
ï4s»
136 ^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ releveleluftre de ladoéfrine celefte. Lorfqu’ils fenour-
^ riffoient du travail de leurs mains , qu’ils s’affembloient
en fecret dans des chambres hautes,qu’ils parcouroient
les bourgades , les villes , & prefque toutes les nations
par mer &par terre ; malgré ^ordonnances du fénat,
& les edits des princes., je croi qu’alors ils n’avoient
pas les clefs du roïaume des deux ? Au contraire , la
puiffance de Dieu contre la haine des hommes n’a-t’elle
pas paru manifeftement , en ce que plus on défendoit
de prêcher J. C. & plus il étoit prêché ? Maintenant
helas ! les avantages humains rendent recommandable
la foi divine , & cherchant à autorifer le nom de J. C.
on fait croire qu il eft foible par lui même. L’églife menace
d exils & de prifons , & veut fe faire croire par
force, elle qui a établi fon autorité par les exils ôc les
prifons. Elle attend comme une grâce que l’on communique
avec elle, après s’être établie par la terreur des
perfecutions : elle bannit les évêques, après s’être éten-
due par le banniffement des évêques, elle fe glorifie
d etre aimee du monde, elle qui n’a pû être à J. C. fans
etie haie du monde. Telle eft l’églife en comparaiion
de celle qui nousavoit été confiée, Ôc que nous laiffons
perdre maintenant. r,
EnfuiteS. Hilaire rapporte ce qui s’étoit paffé à Milan,
& découvre les artifices de l’écrit d’Auxence. Premièrement,
dit-il , il donne pour fainte la confeiïion de
foi de Nicee en Thrace , extorquée par violence ôc re-
jettee de tout le monde. Auxence ne nommoit pas Ni-
ceeen Thrace. Mais la formule de Rimini fur laquelle
».13. ü appuioit,étoiten effet la même. S. Hilaire continue :
Il dit qu il ne connoît point Arius, quoiqu’il ait été fcyc
prêtreà Alexandriedansl’églife Arienne àlaqutile Grégoire
prefidoit. On étoit convenu d’écrire que J, C. eft
vrai;
vrai Dieu de même divinité ôc de même fubftance que le ' .
pere : cependant il met ces paroles d’un artifice diaboli- N' ^ 6
que 3 que J.C. eft né devant tous les temps. Dieu vrai fils:
afin que félon les Ariens le vrai iè rapporte à fils ôc non pas
à Dieu. On ne peut bien exprimer en françois l'équivoque
des paroles latines : Deum rverumfilïum, où le 'vèrtim
fe peut rapporter également au mot qui précédé ôc au
mot qui fuit. S. Hilaire continue: Et pour montrer encore
plus la différence de cette exprefiiorï, on ajoute :
D’un vrai Dieu pere : pour marquer que le pere eft vraïe-
ment Dieu, & que J. C. n’eft vraïement que fils. Dans
la fuitedu difeours, Auxence dit, qu’il n’y a qu’une divinité,
ôc ne l'attribue pas au fils', mais au pere feul. fl
dit qu’il n’enfeigne pas deux dieux, parce qu’il n’y a pas
deux peres. Qui ne voit que la divinité unique eft pro- n-li
pofée comme appartenant au pere feul l d’où viennent
ces paroles du ftile de fatan : Nous connoiffons un feul
vrai Dieu pere. Et encore : Le fils femblable félon les
écritures, au pere qui l’a engendré. Si cela eft écrit quelque
part dans les livres facrez, il peut fe juftifier : maisfi
le pere & le fils font un par la vérité de la divinité, pourquoi
prefere-t’on l’opinion imparfaite de la reiTemblan-
ce ? Il eft vrai, J. G. eft l’image de Dieu : mais l’homme
l’eftauflï. Vousnommez J. C. Dieu : Moïfie eft nom- gx.ya;t'.-
mé le Dieu de Pharaon. Vous nommez J. C. fils & premier
né de Dieu : Ifraël eftaulïi nommé fon premier né. xx.n-m
Vous dites que J. C. eftnédevanc les temps : le démon
au fti eft créé avant les temps & les fiecles. Vous ne refufez
àJ.C .quecequ’ileft :c’eft à direde le reconnoîrre vrai
Dieu , d’une même divinité ôc d’une mêmtf'fubftance
que le pere. Si vous le croïez, pourquoi ne l’avez-vous
pas écrit fimplement ? Si vous ne le croïez pas,, pourquoi
ne l’avèz-vous pas fimplement niéi ll avoir marqué *■ &
Tome IV . S