
4 3 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nous ne nous attendions pas à aller plus lo in , & nous
n’en avions pas même oüi parler, avant que de nousaf-
fembler à C. P. De plus le terme étoit trop court pour
faire nos préparatifs, ou avertir tous les évêques de notre
communion, & recevoir leur confentement. Ce que
nous avons pû faire, eft de vous envoyer nos venerables
freres les.évêques Cyriaque, Euièbe & Prifcien,
qui vous feront connoître notre amour pour la paix,
& notre zele pour la foi.
En effet, fi nous avons fouffert des perfecutions, c’eft
pour la foi de Nicée, qui nous enfeigne à croire au nom
du pere, & du fils, & du S. Eiprit : c’eft-à-dire d’une feule
divinité, puiffance &fubftance, d’une égale dignité &
d’un regne coëternel, en trois parfaites hypoftafes ou
trois parfaites perfbnnes, profopois. En forte qu’il n’y ait
point de lieu à l’erreur de Sabellius, qui confond les hy-
poftafès ou détruit les proprietez: ni à celle des Euno-
miens, des Ariens & des ennemis du S. Eiprit, qui divi-
fènt la fubftance , la nature ou la divinité, & qui in-
troduifènt une nature pofterieure créée, ou d’une autre
fubftance dans la Trinité incréée , confubftantiellé &
coëternelle. Nous confervons auffi dans fà pureté la doctrine
de l’Incarnation ; & nous ne recevons point dans
ce myftere une chair imparfaite, fans"ame ou fans entendement.
Mais nous reconnoiffons, que le Yerbe de
Dieu eft entièrement parfait avant les fiecles, & dans
les derniers jours eft devenu homme parfait pour notre
fàlut. Voilà en abrégé la foi que nous prêchons, & dont
vous pourrez vous inftruire plus amplement par l’écrit
du concile d’Antioche, & par celui du concile écume-
nique qui fut tenu l’année derniere à C. P. On croit
que ce concile d’Antioche eft celui de l’an j~/6. & l ’on
voit ici que les Orientaux tenoient pour écumenique
celui de C. P. en 3 81 *
Ils rendent compte enfuite de ce qu’ils avoient réglé
touchant la difcipline. Vous fàvez,difent-ils,l ancienne
réglé confirmée par le décret de Nicee, que les ordinations
fè feroient dans chaque province par ceux de la
province, en y appellant s ils vouloient leurs voifins.
Ainfi pour l’églife de C. P. nouvellement rétablie, nous
avons ordonné évêque le venerable NeCtaire, dans le
concile écumenique, dun commun confentement, a
la vûë du très-pieux empereur Theodofe, du confentement
de tout le clergé & de toute la ville. Pour 1 e-
glife d’Antioche, les évêques de la province & de la
diocefè d’Orient ont. élu canoniquement le venerable
Flavien, d’un commun accord de toute 1 eglifè ; & tout
le concile a approuvé cette ordination comme légitimé.
Pour l’églife de Jerufalcm, nous reconnoiffons lé venerable
évêque Cyrille, qui a autrefois ete ordonne canoniquement
par ceux de toute la province, & a beaucoup
fouffert en divers lieux de la part des Ariens. Les
Orientaux concluent, en exhortant les Occidentaux a
confentir à tout en efprit d’union Sc de charité, quittant
tous les préjugez Sc les affeCtions particulières.
Mais ils ne les perfuadent pas pour le point le plus concile dé Réimportant
, qui étoit l’ordination de Flavien. Le pape
Damafe & tous les évêques d’Occident, ^adreÎlerent
leurs lettres fynodales à Paulin, comme eveque d An-
tioche, & n’écrivirent point à Flavien, ni ne communiquèrent
plus avec Diodore de Tarie & Acace de Be-
rée qui l’avoient ordonné. Les Egyptiens Si les Arabes
tinrent aufîi pour Paulin: mais les Syriens, ceux dePa-
leftine, de Phenicie, d’Arménie, deCappadoce, & la
plûpartdeceux de Galatie & de Pont prirent le parti de
Flavien. C’eft tout ce que l’on fait de ce concile de
Rome. On voit par l’inlcription de la lettre des Orien-
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