
Martyr. Horn.
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3 4 Î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Satyre le dix - fepuéme de Septembre.
Dans cet intervalle , entre la mort de Valens St l’é-
leétion de Theodofe, ii fe tint un concile à Rome d’un
grand nombre d’évêques de toutes les parties d’Italie s
qui adreflerent une lettre aux deux empereurs Gratien
& Valëntinien. Ils les remercient de ce que pour réprimer
le ichiime dU riin dès le commencement, ils
avoient ordonné que l'évêquc de Rome jugerait les autres
évêques, enforte qu’ils ne feioient point fujets au
tribunal des jugesJaïques; Sc que les caufes ecclefiafti-
quesferoient examinées en confcience, 5e par la confi-
deration des moeurs des parties, non par les formalitez'
judiciaires Sc les rigueurs de la queftion. Ils fe plaignent
enfuite qu’Urfin,quoique relégué depuis long- tems, ne
laiiToit pas de folliciter la lie du peuple,par les clercs qu’il
avoit ordonnez contre les réglés: qu’à fon exemple quelques
évêquesdéjacondamnezpar lejugement du pape,
ou craignant avec raifon de l’être, achetoient le fe-
cours de la populace, 5e fe maintenoient par force dans
leurs églifes. Ils fe plaignent en particulier de l’évêque
deParme,deFloren tiusdePouzzole,d’un nommé Re-
ftitut en Afrique; puis ils ajoutent : Vous aviez auiE
ordonné qu’on chaflat en Afrique ceux qui rebaptifent :
mais étant ainfichaffez, ils ont ordonné Claudien , 5c
sup. iiv. xv r. l’ont envoyé avec le nom d’évêque pour troubler la ville
de Rome. Vous avez commandé qu’il fût chaifé de R om
e , Sc renvoyé en fon païs : mais quoiqu’il ait été arrêté
plufieurs fois, il demeure à Rome malgré les juges,
gagnant fouventpar argent des pauvres pour les reba-
ptifer. Enfin la faéfion d’Urfin en eft venue jufques à
fuborner un Juge apoftat nommé Ifaac, pour attaquer la
perfonne de notre faint frereDamafe, Sc réduire celui
qui étoit établi juge de tous à plaider lui- même fa caufe:
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afin qu’il n’y eût perfonne quipût juger les ufurpateurs
de l’épifcopat. Vous avez dilfipé leurs artifices : vous
avez par votre jugement reconnu 5c publié l’innocence
de notre frere Damafe. Ifaac n’ayant pû prouver ce
qu’il avoit avancé , a eu le fort qu’il méritoit. En effet,
il fut relégué dans un coin del’Efpagne.
Les évêques continuent : Nous vous prions donc d or- f?
donner , que quiconque étant condamne par Damafe,
ou par les évêques catholiques, voudra retenir fon egli-
fe , ou refufera de fe prefenter au jugement des év êques
y étant appellé : le préfet du prétoire d’Italie , ou le v i caire
le falfe venir à R ome: ou fi la queftion eft émuë
dans un païs éloigné , qu’il foit amené par les juges des
lieux , pour être jugé par le métropolitain : ou s’il eft:
métropolitain lui même, qu’on le faiTe venir fans.delai
à Rome, ou devant les juges quel’év êque de Rome aura
donnez. Que fi le métropolitain ou quelque autre é v ê que
eft: fufpeél à l’accufé, il pourra appeller à l’eveque
de Rome, ou à un concile de quinze évêques voifins.
Qu ’on impofe filence à ceux qui feront ainfi exclus, 5c
que l’on éloigne ceux qui feront dépofez, du territoire
de la ville où ils auront été évêques. Que notre frere
Damafe ne foit pas de pire condition que ceux au-deifus
defquelsil eft élevé par la prérogative du fiege apoftoli-
que , quoiqu’il leur foit égal en fonétion ; 5c cju ayant
étéjuftifiez par vous-mêmes , il ne foit pas fournis aux
jugemenscriminels, dont votre loi a exempte les eve-
ques : car s’il a bien voulu fe ioumettre au jugement des
évêques, ce ne doit pas être contre lui un pretexte de
calomnie. C ’écoit apparemment dans cemcme concile
deRome que le pape, quoique fuffifamment juftifie par
l’empereur,avoit encore été jugé canoniquement par les
évêques. Ils ajoutent: il ne fait que fuivre les exemples