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---------------lui fit donner plus de trois cens coups delanieres plom2
A n . 3<>z. k£e s . majs jjonofe ne fit que foûrire , fans rien répondre
à fes interrogations. Le comte fit enfuite approcher
Maximilien, qui dit : Que vos dieux vous entendent
auparavant , ¿c qu’ils vous parlent, & puis nous les
adorerons. Vous fçavez vous-même qu’il nous eft défen*
du d’adorer des idoles fourdcs & muettes. Ce qu’il difoit,
parce que le comte Julien avoit été chrétien. Il les fit
attacher tous deux, & battre jufqu’à trois fois de balles
de plomb ,mais ils ne fentoient point la douleur : il les
fit tremper dans de la poix boüillante, qui ne leur fit
non plus aucun mal: enforte que les Juifs & les Gentils
difoient qu’ils étoient magiciens. Le comte Julien les
fit remettre en priion, & leur envoïoit du pain marqué
de fon fceau, apparemment avec quelque figure d’idole :
aulfi rien mangèrent-ils point. Ils furent vifitez dans
la prifon par le comte Hormifdas qui étoit chrétien , &
qui les trouvant pleins de fanté & de joie, fe recommandai
»./.!. ¿.£84. da à leurs prières. C ’étoit un frere de Sapor roi de Perfe,
¿.mm. .XVI.C.U, s*étant retiré chez les Romains, paifa la plus grande
partie de fa vie à la cour de Conftantin & de Conftan-
tius. Le comte Julien les interrogea encore avec le préfet
Sallufte, qui refufa dé les faire tourmenter ; & comme
Julien les preifoit toujours de changer le Labarum,
ils répondirent : Nous Tommes chrétiens ', nous nous
fouvenoas de ce que nous avons promis à notre pere
Conftantin , quand il reçut la fainte alliance à Achyron
près de Nicomcdic à la fin de fes jours, & nous fit jurer
de ne jamais rien faire contre la pourpre de fes enfans ou
contre i’églife. Alors Julien les condamna à mourir par le
glaive, avectous les autres qui étoient en prifon. S. Mele-
ce & d’autres évêques les accompagnèrent jufqu’au lieu
du martyre, qu’ils reçurent avec joie.
On compte entre les martyrs d’Antioche fous Julien
deux prêtres de la même églife, Eugene & Macaire, qu’il
fit réleguer dans l’Oafis, avec ordre fecret de les faire
mourir. Il eft certain qu’il fit tuer plufieurs perfonnes de
n u it, & que l’on jetta des corps dans TOronte , en fi
grand nombre , que ion lit en fut refferré. On trouva depuis
dans les lieux les plus fecrets du palais, dans des puits
& dans des foCfes des corps de petits enfans de l’un & de
l ’autre fexe,diffequez pour des opérations magiques, &
de plufieurs perfonnes perfecutées pour la religion^
L ’empereur porta plus loin la vengeance de l’incendie de
Daphné. Car aïant appris que l’on avoit bâti des églife»
en l’honneur des martyrs, auprès du temple d'Apollon
de Dydime , devant la ville de Milet : il écrivit au gouverneur
de Carie,que s’ils étoient couverts &c avoient la>
table facrée , ils les fît brûler ; s’ils riétoient qu’à demi-
bâtis , qu’il les fît démolir par les fondcmens. .C e qué
l ’on crut qu’il avoit fait à caufc de l’accident d’Antioche.
Il y eut quelques apoftats dans cette perfecution , comme
Theotecne prêtre de Téglife d’Antioche , & un évêque
nommé Héron natif deThebes d’Egypte. Tous deux
paiferent volontairement à l’idolâtrie ,■& tous deuxfen-
tirent la main de Dieu, Theotecne fut rongé des vers r
perdit la vue , & mourut en fe mordant la langue.
Héron tomba dans une maladie dè corruption , & abandonné
de tout le monde expira publiquement dans
la rue.
Le comte. Julien ne porta pas loin la peine de fon
impiété. Il fut frappé d’une maladie , où le fondement
& les parties voifines fe corrompirent, & jetroient une
telle abondance, de vers , qu’on ne-pouvoir l’épuiier. Il
tenta toutes fortes de remedes. O n tuoit des oifeaux
recherchez à grands frais , dent on appliquqit la graiffe
L ij:
A n . . 3 $ z .
M a r ty r . i a .
Decemb.
Greg. N a z * o r .
p. 91. B ,
Cfir.- pafch. an.
j-éj; p. 19 * .
fhtlaft. vnir g -
m
Sozom. c.
XE .
More du comte
Julien.
T h e o d .M l. c. 13;
So&. v.- c . 8.
Ghryf. in Babjrit,
1. 1. f, p. 4^2.-