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Epiphane à jean dejean de Jerufalem : lui écrivit une lettre, où ilfacon-
e jeru a em. te manière donc il avoic taie crette 0rdination , &: dits
Vous deviez m en lavoir gre , tachant que la crainte de
Dieu m’y a obligé : vû principalement, qu’il n’y a point
de diverlité dans le facerdoce de Dieu , lorfque l’on
pourvoit à l’utilité del'églife. Car encore que les évêques
ay ent chacun leurs églifes, dont ils prennent foin,
& qu’aucun ne doive s’étendre fur les bornes d’autrui :
i.cw.x.ti. on préfereàtoutlacharité fincere de J. C. Et enfuite :
O que la douceur Si la bonté des évêques de Chipi e eft
vraïement louable; Si que notre rufticité, comme vous
la nommeriez, eft dignede lamifericorde de Dieu ! car
plufieurs évêques de notre communion , ont ordonné
dans notre province des prêtres que nous n’avions pû
prendre, 8i nous ont envoyé des diacres Si des foudia-
cres que nous avons reçus de bon cceur. Ec moi-même
j ’ai exhorté l’évêque Philon, d’heureufe memobe ,
Si Theoprobe, d’ordonner des prêtres dans les églifes
de Chipre qui étoient proche d’eux &c de mondiocefe,
parce qu’il eft étendu. Pourquoi donc vous tant emporter,
pour une oeuvre de Dieu, qui n’a eu pour but que 1 e-
*■ ;jj dification des freres ? il répond enfuite aux reproches
perfonnels; & protefte qu’il n’a jamais parlé dejean dans
les prières publiques,autrement que de tous les autres,
en difant : Seigneur, confervez celui qui prêche la v é rité.
Ou bien : Accordezlui, Seigneur , qu’il prêche la
parole de vérité : difant l’un ou l’autre , félon l’occa-
fion & la fuite du difcours ; ce qui montre que dans
les prières on n’ufoic pas encore de formules invariables.
Il vient enfuite aux erreursd’Origene , qu’il prétend
être la véritable caufede l’animofité de Jean ; 8i il les
rapporte à huit chefs. L ep rem i.r , que le Fils de Dieu
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ne peut voir le Pere, ni le S. Elpritvoir le Fils- Le fe- sup.iw.i.n.
Cond, que les ames ont été des anges dans le ciel. ; Ôc S4‘
que pour leurs pechez elles ont été envoyées ici bas ôc
emp.rifonnées dans les corps. Le troifiéme, que le diable 3*
rentrera dans la première dignité, ôc régnera dans le
ciel avec les Saints. Le quatrième , que les tuniques de
peau dont Dieu revêtit Adam & Eve, font leurs corps,
ôc qu’ils étoient incorporels avant le péché. Le cinquièm
e , que nous ne relTufciterons pas dans cette même
chair. Le fixiéme, que le paradis terreftre eft une allégorie
du ciel Le feptiéme, que les eaux, que l’écriture
met au-delîiis du firmament, font les anges, ôc celles
de deftous, les démons. Le huitième, que par le péché j c• 4-
l ’homme a perdu la reiTemblance avec Dieu. S- Epiphane
exhorte Jean de Jerufalem à renoncer a toutes ces
erreurs, dont il accufe auffi le pretre Ruffin d Aquilee,
ôc Paltade dé Galatie,
A la fui de la lettre on lit ces paroles : De plus, j’ai
oui dire, que quelques-uns murmuroient contre moi,
de ce que lorfque nous allions au faint lieu nomme
Bethel pour y celebrer la colleéte avec vous:étant arrivé
au village d’Anablatha, Si ayant vu en paffant une
lampe allumée : je demandai quel lieu c’etoit ; j appris
que c’étoit une é g lile , ôc j ’y entrai pour prier. Je trouvai
un rideau attaché à la porte de cette églife , ou e-,
toit peince une image, comme de J. C. ou de quelque
faint. Car je ne me iouviens pas bien de ce qu’elle re-
prefentoir. Ayant donc vû l’image d’un homme , ex~
poféedans l’églifedej. C. contre l’autorité de l’écriture:
je déchirai le rideau., 8c je çonfeillai à ceux qui gar-
doient ce lieu, d'en envelopper plutôt lecorp.vmort de
quelquepauvre, pour l'enterrer. Ils murmurèrent , Sc
dirent : S’il vouloit déchirer ce rideau, il en devoir don>-
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