
T auliti, Vit. n•
}8.
XL. !
Mort de iaint
Satyre.
dimori, t . in lib.
de exc, Sat•
Antbr, de Exc»
Satr n» ¿4.
Ibid.ti. 41.
3 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
écrivit à Conftantius nouvel évêque de la Romagne ;
& entre plufieursinftru&ions qu’il lui donna, il l'avertit
de fe donnerdegardede ces Illyrienslaplûpart infeétez
de l’Arianifme , à caufe de Valcns , d’Uriàce &c des autres
évêques heretiques qui y avoient fi long tems régné.
Il lui recommande donc de ne pas permettre qu’ils
approchent des fidèles, il ajoute que la vigueur de la
fageffeeft de ne pas croire legerement ; & toutefois il
veut que Conftantius foit facile à recevoir ceux qui voudront
revenir , pour ne les pas éloigner : mais que fans
s’y fier entièrement, il leur laiife croire qu’il eft content
d'eux. Je vous recommande, dit-il, l’églife de Forum
Cornelii : on croit que c’eft Imola; afinqu’étant vo ifin ,
v o u s la v ifitie z fo u v en t, juiquesà ce qu’on y ordonne
un évêque. L’occupation que me donne l'approche du
carême, m'empêche de me tant éloigner. Cette occupation
du carême étoit fans doute l’inftruèfcion des ca-
tecumenes. Il s’y appliquoit tellement, qu’au tems de fa
mort cinq évêques purent à peine remplir ce qu’il avoit
accoutumé défaire feul-
Vers le même tems il perdit Satyre fotl frere , fur
qui il s’étoit déchargé du foin de toutes fes affaires tem-'
porelles. Satyre voulut paffer en A fr iq u e , pour faire
païer un nommé Profper, qui s’applaudiffoit,dit S. Am-'
broife , croïant que mon facerdoce lui feroit une occa-
fi on de ne me pas rendre ce qu’il m’avoit pris. Satyre s’étant
embarqué en hy ver & dans un vieux b âtiment, fit
naufrage & penfa périr. Il n’étoit pas baptifé, & pour
ne pas mourir entièrement privé des SS. myfteres, c’eft-
a-dire 1 euchariftie,il la demanda a ceux qui étoient bap-
tifez. Mais comme il n’étoit pas permis même de lavoir
a d autres qu aux fideles ; il la fit envelopper dans un
prariurn ; c’étoit une efpecçdelong mouchoir, que les
Romains
Romains portoient au col en ce tems-là. Il le prit fur
lu i , fe jetta ainfi dans lamer fans chercher de planche
pour fe foû tenir, & arriva le premier à terre. On voit ici „ „
\ r^\ que les Chré' ti•e ns porto•i ent avec eux \l ’eu' cth arifnt i' e dans ÎÊM' dialog. c. 3 6%
les vo y a ge s , &c la regardoient comme un préfervatif
dans les périls. Satyre étant échappé de celui- c i , & per-
fuadé que le facrement qui l’avoit ainfi protégé, lui fe- $
roit bien plus utile quand il le recevroit au dedans, fe n. 4î.
preffa de fe faire baptifer. Il fit donc venir l’évêque du B +7
lieu , & pour s’affurer de fa fo i , il lui demanda s’il cora-
muniquoit avec les évêques catholiques , c’eft-à-dire ,
âvec l’églife Romaine. Ainfi parle S. Ambroife, de qui
nous tenons tout ce récit. Satyre trouva que l’églife de ce
lieu étoit du fchifme de Lucifer : apparemment c’étoic
en Sardaigne. Et il aima mieuxs’expofer âla mer encore
une fois, que de recevoir le baptême de la main d’un
fchifmatique, quoique ce fchifme ne fût accompagné
d’aucune erreur dans la foi. Etant abordé en païs de ca- «.;48. j*
tholiques, il reçut la grâce du baptême, & la conferva
jufques à fa mort. Il fe propofa même de garder la continence
: mais il en faifoitun fecrct à fon propre frere.
Il mourut â fon retour à Milan entre les bras de S. Am- I7, **
broife 8c de fainte Marcelline, & leur laiffala difpofition »• 5?.
de fon bien fans faire de teftament. Ils crurent qu’il ne
les en avoit fait que difpenfatcurs,&donnerent tout aux
pauvres.Lés fùneraillesdefaint Satyre furent faites avec ». 7%:
folemnite, & faint Ambroife y prononça fon oraifon funebre
en prefencedu corps expofé à découvert. Le fep-
tiéme jour d’après on revint au tombeau pour y faire les
prières accoûtumées; &c$. Ambroife y prononça encore
un difeours , pour montrer comme on doit fe con-
foler de la perte des perfonnes les plus cheres, par la
foi de larefurreètion. L’églife honore la mémoire de S.
Tome l V, X x