
5 9 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u ê T
Evagre prefïoit l’execution du concile de Capoüe j
mais Flavien n’y vouloitpoint fàtisfaire, ni fe foûmet-
tre au jugement des evêques d’Egypte : au contraire il
recommençoit à prefenter des requeftes à l’empereur ,
& en obtenoit des reicrits. Théophile d’Alexandrie en
écrivit a S. Ambroiie , qui lui répondit en ces termes r
Mr. y. ¡6. Evagre n’a pas fujet de preflfer,& Flavien a fujet de craindre
; c eft pourquoi il évite le jugement. Q u ’ils pardonnent
à nôtre jufte douleur r tout le monde eft agité à
caufè d’eux ; & toutefois ils ne compatiiïènt point à nôtre
afflidion, & ne prennent point un parti conforme
3 a la paix de J.C. Et enluite :On fatiguera encore de vieux
eveques, ils quitteront les faints autels pour palier les:
mers: ceux à qui leur pauvreté n’étoit point à charge ,
feront réduits à lafèntir, ou à ôter les fècours aux autres,
pauvres. Cependant Flavien feul fè croit affranchi des
WÈ ^°3X ! ni les ordres de l’empereur, ni l’afTemblce des
éveques ne le peuvent obliger à fè prefenter. Nous ne
donnons pas pour cela gain de caufè à nôtre frere Evagre
: car nous voyons avec peine , que chacun s’ap-
puyefurledéfaut de l’ordination de ion compétiteur,,
plutôt que fur la régularité de la fienne. Et enfuite : Il
faut donc que vous preiliez encore nôtre frere Flavien t
afin ques’ikontinuë dans fon refus , nous confèrvions
la paix avec tous, fùivantle concile de Capoüe , fans
que la fuite de l’une des parties rende ion décret inutile.
Au refte nous croyons que vous devez faire part de
ceci à notre fàint frere l’évêque de Rome : parce que
nous ne doutons pas que vôtre jugement ne foir tel,
qu il ne puifïè le defàprouver ;■ & c’eft le moyen d’établir
une paix folide, fi. nous fommes tous d’accord de
ce qu e vous aurez décidé.
Le pape fe plaignit encore à l’empereur de la cond uti
l . 5 .
». 6.
L i v r e d i x - n I e ü v i e ’ m e . <,9 S
tedeFlavien. Vous abattez, difoit-il, les tyrans quis’e'-
levent entre vous, & non pas ceux qui attaquent les
loix de J. C. Theodofe incontinent après fon retour
à C. P. enNovembre jp 1. y avoit déjà fait venirFlavien,
& lui avoit ordonné d’aller à Rome voulant fàtisfaire
aux inftances du pape & des autres évêques d’Occident,
qui les preiToient de faire ceflèr le fchiime d’Antioche.
Flavien s’exeufà pour lors fur l’hiver, & s en retourna
chez lu i, promettant d’y aller au printemps prochain.
Sur les nouvelles inftances du p a p e l ’empereur manda
encore Flavien , & le prefla de partir pour aller à
Rome. Alors Flavien lui dit hardiment : Si l’on m'accu-
fed’errer dans la fo i, ou de mener une vie indigne du
fàcerdoce, je ne veux point d’autres juges que mes accu-
iàteurs : s’il ne s’agit que de mon fiegeôc d’une difpute
de préfeance, je ne me défendray pas, & je cederay la
première place à qui la voudra prendre. L’empereur
touché de cette generofité, le renvoya gouverner fon
églifè. Evagre mourut peu de rems après ; & Flavien
fit en forte que l’on n’en mît plus d’autre à fà place : mais
ceux qui avoient de l’averiion pour Flavien continuèrent
de tenir à part leurs aftemblées.
L ’évêque Théophile s’appliquoit cependanta détruite
l’Idolâtrie en Egypte, où elle étoit enracinée. Il y
avoit à Alexandrie un ancien temple de Bacchus, tellement
négligé, qu’il ne reftoit d’entier que les murailles.
Théophile jugea à propos de le demander a l’empereur
Theodofe, pour augmenter le nombre des égli-
fès, à proportion de l’accroiffement du peuple fidele.
L’ayant obtenu , il commença à le faire nettoyer, &
en ôter les idoles. Dans les lieux fbûterrains & fècrets,
que les payensnommoienten grec 4 dyta, 8c qu’ils efti-
moient fàcrez; on trouva des figures infantes que les
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