
A n . 3 6 z.
'Simm. ibid.
€ h r i f ibrd.
Mifop'og.p.
Hier, ehr* an. 34.
Soz.om. v . c. S.
Theod. 11. c. 11.
8 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
comme lui, qu’il avoit fait comte d’Onent ; & qui etî
cette qualité refidoit à Antioche. Il ne pût remedier à
l ’incendie ; &c l’empereur Tarant appris, entra en telle
fureur, qu’il fit mettre à la queftion les miniftres du
temple & lé facrificateur même, pour fçavoir qui avoit
allumé ce feu -, car il vouloir que ce fuiTent les Chrétiens.
Mais quelques tourmens que Ton fit fouffrir à ces idolâtres,
ils dirent que ce feun’avoit point commencé par en
bas, mais par en haut ; & des parfans du voifinage afluu
roient avoir vû la foudre tomber du ciel. Quelques païens
difoient qu’un philofophe cynique nommé* Afcle-
piade, étant venu de loin à Daphné pour voir Ju lien,
avoit mis devant les preds d’Apollon une petite idole
d’argent de la déeffe Celefte, qu’il portoit toûjours avec
lui ; & qu’après avoir allumé des cierges fuivant la coû-
tume, il s’étoit retiré : qu’au milieu de la nuit quelques
etincelles avoient volé vers le to it , dont la matière étoit
très-feche, & que perfonne ne s’étant trouvé, à* propos
pour arrêter le fe u , on n’avoit pû l’éteindre enfuite;
Ainfi, il étoit confiant que Te feu avoir pris* par en haut,
& que-les Chrétiens ne Tavoient pas mis. Pour eux ils ne
doutoient point que Dieu ne l’eût envoie à la priere dix
martyr S. Babylas-.
Julien voulut toûjours s’en prendre aux Chrétiens, &
prétendit que c’étoit une vengeance de la trandation
des reliques. Il fit fermer pour la fécondé fois la grande
eglifed’Antioche, après en avoir fait tirer les vafesfacrez
pour les porter à fon trefor. Ce fut le comte Julien fon
oncle qui exécuta cet ordre , avec Félix comte des lar-
geffes, ou grand treforier, &: Elpidius comte des affaires
privées, c’eft-à dire intendant des domaines : ils étoient
tous trois apoftats. Félix admirant Ta richeffe de ces
vafes g
vafes : car Conftantin le grand &Conftantius avoient *--------------
crû qu’il étoit de leur gloire de les faire magnifiques : N' 3
Félix donc difoit en les regardant : V oïe z en quelle
vaiffelle eft fervi le Fils de Marie. Le comte Julien pour
montrer qu’il n’y avoit point de providence divine qui !
prît foin des Chrétiens , jettadeces vafes par terre,s’affit
deffus, fit de l’eau fur la fainte table , & donna un fou-
flet à Tévêque E uzoïus, qui voulut l’en empêcher ; car
les Ariens étoient en poffeffion de la grande églife.
Après l’avoir ainfi pillée & profanée,il en fit condamner
les portes, & fit fermer les autres églifes. Tous les
ecclefiaftiques s’enfuirent ï il n’y eut qu’un prêtre catholiques
nommé Théodore ou Theodoret, qui ne for- sozom.y.c.si
tit point de la ville. Le comte Julien prétendant que
ce prêtre avoit la garde des tréfors de leglife , & pou-
voit lui en donner la connoiffance, le fit prendre &
tourmenter cruellement ; & comme il perfifta courageu-
fement dans la confeffion de la foi , il lui fit couper la
tête.
L empereur avoit fait ôter du Labarum la croix & xxix.
le nom de J. C . que Conftantin y avoit mis ; & Tavoit *
réduit à l’ancienne forme qu’il avoit fous les empereurs
païens, comme Ton voit par fes médailles. Le c»}.
comte Julien s’apperçut que Bonofe & Maximilien h l i -TX-
officiers des troupes, que Ton nommoit Herculiens ancien
s, n’avoient point changé le Labarum. Car depuis A3«/!nCrp.
le regne de Diocletien , il y avoit certaines compagnies
que Ton nommoit Joviens de fon nom , & Herculiens
du nom de Maximilien. Le comte Julien leur commanda
donc de changer leur enfeigne, & d’adorer les
dieux que l’empereur & lui adoroient. Us le refuferent,
difantquils vouloient garder la loi qu’ils avoient reçue
de leurs parens, Le comte fit attacher Bonofe &
Tome I F . L