
37° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tiel fans etre Fils? Donnez-moi un autre Dieu , & je
vous montrerai les memes noms & les mêmes choies..
Dans les créatures, je ne puis vous donner des exemples
de ce qui ne convient qu’à la natureDivine. Toutefois
pour donner une comparaifon imparfaite : Adam & Eve
& leur fils Seth étoient tous trois de même nature. Adam
etoit 1 ouvrage de Dieu, Eve une portion d’Adam, Seth.
ion fils : Eve & Seth étoient fortis d’Adam, mais diver-
fement.
S. Grégoire montre enfuite que le S. Efprit eft adorable,
puifque c’eft par lui que nous adorons , & que
nous prions. Il répond à i’objeétion capitale , que c’é-
toit admettre trois Dieux. Il dit premièrement que les
Macédoniens qui reconnofloient La divinité du Fils, de-
vroient donc admettre deux Dieux; & contre ceux qui
nioient meme la divinité dq.Fils, il dit quenousne re-,
connoiffons qu’un Dieu , parce qu’il n’y a qu’une d ivin
ité , & que ceux qui procèdent de lui fe rapportent à-
lui feul. Aucun des trois n’eft ni plus ni moins D ieu, ni
devant ni après, ni divife de volonté ou de puiffance ;
puis il montre la différence de la multitude des faux
dieux, & des hommes qui font en fi grand nombre
quoique de même nature. Pour montrer la divinité du
S.Efprit par les écritures,il remarque diverfes locutions.
L écriture dit quelquefois ce qui n’eft p o in t , comme
quand elle attribue, à Dieu des membres & des pallions
humaines ; quelquefois elle ne dit point ce qui eft ,
comme ces mots, fur leiqueis les heretiques qu’il combat,
faifoient tant de force, innafcible, fans principe,,
immortel ; mais elle dit la mêmechofeen d’autres termes.
Il ne faut pas s attacher aux mots, mais aux fens;
Dieu voulant conduire les hommes parleur volonté, a
ménage les veritez félon qu’ils les pouyoient porter.
L i v r j b d i x - s e p t i e ’m î ; 371
X ’ancien teftamentaparléplusclairenvent du Pere que
du Fils :de nouveau reftament a parlé plus clairement du
Fils que du S. Efprit : lui-même s’eft mieux déclaré ,
quand.lleftvenufurlesapotresaprèsl’afcenfiondeJ.C. p' 6°9' *•
Sa divinité nelaiffe pasd’être fuffifamment prouvée par
les nomsvque l’écriture lui donne, Si les proprierez quel- r- 9t°'
le luiattribnë , que S. Gte g o ire r a il e m b 1 e ici avec grand p- «” •
foin. Enfin il montre quetoutes les comparaisons tirées
des creatur.es, & appliquées à la Trinité divine,font imparfaites
; 5t parconfequent dangereufes, fion ne s’attache
au feul point de la comparaifon , écartant avec
grand foin toutes lés différences.
En ce teins-là S. Jerôme y in tàC . V. écouter S. Gre- s .j^ a c .p ,
goire de Naziaûze, &. ille regarda toûjoursdepuis com- I
® r :me fan maîa tre. Les ca1lom.ni1es d e ceux qui• i1> aocurlo •i ent Gsurpe.î ’**
d e nepas bien croire laTrinité,parce qu’il ne vouloir pas ep. 99. ad
diretroishypoftafes, l’ayant contraint à quitter fonde-
•iert de Syrie, ilalla à Jerufalem., & demeura quelque ep.
tems à Bethléem. Paulin évêque d’Arttioche l’ordonna
prêtre malgré lui y&c il ne le Souffrit, qu’à condition de
ne pas quitter la vie folitaire. Il ne voulut pas même demeurer
à Antioche, de peur d’être obligé de prêcher,
& de faire les fondtionsde prêtre. Etant donc venu a
C. P. il demeura quelque tems auprès de S. Grégoire , ln
étudiant fous lui lcoriturefainte,comme il témoigne en
divers-endroits de £e.s écrits. Un jour il le pria de lui ex- Ep. i . ad Repût»
pliquer ce que veut dire dans faint Luc le fa bat fécond
premier. Saint Grégoire lui répondit agréablement : Je
vous en inftruiraidans l’églife, où tout le monde m applaudit.
ilfaudrabien là que vous fâchiez ce que vous
ne favez pas ; car fi vous êtes feul fans rien dire, tout le
monde vous prendra pour un ftupide. On voit par-la,
qu’il Savoir la ¡valeur des-acclamationsdu peuple, qui,