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Greg. N a i . or. 3.
Kmm. x x i i . e. 4.
Socr. i l . c . i . -
Liban, orat. 10. mm
Jetl. ad A th a n
p- 5°4-
z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
des a ¿tes de fon.procès. Les interrogatoires, par exemple,
commençoient ainii : Sous le confulat de Taurus ôc
de Fioremius, Taurus étant amené par les crieurs publics.
La mort d'Urlulus comte des largeflés, c’eft-à-
dire grand tréforier 3 fut la plus : odieuife : car il avoit
foutcnu Julien dans les Gaules, lui faiftmt fournir par
les tréforiers des lieux tout l’argent qu il demandoit :
coiatre les ordres de Conftantius, qui ne vouloir pas
qu’il eut de quoi donner aux troupes. Auffi Julien voiant
lçjs reproches ôc les malediétions que lui attiroit cette
mort, fut réduit à la défavoüer. D ’autres furent approuvées
de tout le monde : principalement celle de l'eunu-
que Eulcbe préfet de la chambre de Conftantius, cet
Arien fi paffionné : car il fut auffi condamné ôc exécuté
à mort.
Plu fleurs chrétiens furent enveloppez dans cette recherche
ôc dans la réforme des officiers du palais impérial,
que Julien cafta , fous pretexte d’en bannir le luxe
& de vivre en philofophe. Il demanda un jour un barbier
pour lui faire les cheveux : car pour fa barbe' il
affeétoit de la laiffer croître. Le barbier de Conftantius
fe prefenta vêtu magnifiquement. Julien en fut furpris,
& dit : J.’ai demandé un barbier, Ôc non pas un fena-
teur. Il s’informa de ce que lui valloit fa charge , &
trouva qu’il avoit par jour vingt rations de pain ôc autant
de fourage pour fes chevaux, ôc pat an de gros gages
fans les grâces extraordinaires. Cela fut caufe qu’il
châffa tous les barbiers, tous les cuifiniers ôc les autres
officiers femblables , difant qu ils ne lui etoient point
ne c e f f a i r e s& particulièrement les eunuques, parce
qu’il n’avoit plus de femme. Il eft certain que la mo-
lefte étoit exceffive à la cour de Conftantius, foit pour
les habits d’or ôc de foie, foit pour la delicatefte des ta'
L i v r e q j j i n z i e ’ m e . 3
bles. Il y avoit jufqu a mille barbiers ôc autant de cuifiniers
: ceux qui verfoient à boire & fervoient à table
étoient encore en plus grand nombre. Plufieurs officiers
de cette cour avoient abufé de leur fortune : mais on les
accufoit entr’autres chofes de s’être enrichis des dépoüil-
les des temples des idoles.
Julien aïant ainfi réduit le palais en folitude , le
remplit de philofophes, de magiciens, de devins &
de charlatans de toutes fortes. Un des premiers qu’il
manda fut le philofophe Maxime qui étoit en A lie avec
Chryfanthe. Aïant reçu la lettre qu’il leur écrivoit à
tous deux, ils confulterent leurs dieux avec tout l’art ôc
la circonfpeétion qu’ils purent emploïer : mais ils ne
rencontrèrent que des prefages funeftes. Chryfanthe
épouvanté de ce qu’il v o ïo it , dit à Maxime : Mon cher
ami, je prétens non feulement mourir ic i, mais me
cacher fous terre, fi je puis. Maxime répondit : Il me
fcmble, Chryfanthe, que tu as oublié la doétrine que nous
avons apprife. Les Hellenes parfaits ne doivent pasceder
à ce qu’ils rencontrent d’abord, mais forcer la nature
divine de venir à eux. Peut-être, repartit Chryfante,
es-tu affez habile ôc aftez hardi pour le faire : pour moi
je ne puis combattre de tels lignes ; & aïant ainli parlé,
il fe retira. Maxime continua d’emploïer tous les fecrets
de fon a r t, jufqu a ce qu’il eût trouvé ce qu’il defiroir.
Il partit, ôc toute l’Afie fe mit'en mouvement pour lui
faire honneur : les peuples accouroient en foule à fon
paftage avec leurs magiftrats à la tête : les femmes mêmes
s’empreftoient de faire leur cour à la lîenne. Quand
il arriva à C . P. l’empereur étoit au fenat ôc y parloit :
mais lî-tôt qu’i] apprit la nouvelle que Maxime étoit
venu ; il oublia fa dignité & la bienféance : il courut
au devant de toute fa force, loin au delà du veftibule
A ij
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n.
Philofophes appeliez.
L u n a p . in M a x .
p. 90.
Am m . x x i i .
r.7.
L ib a n , orat. io>.
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