
A n. 585. deTiburce, & prêtre du titre de pafteur, qui tint le
faint fiege environ quinze ans. L’empereur Valenti- Cbr. Cell. Th.
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ap.saren. an. nien qui étoit à Milan , approuva cette éleétion, comme
il paroît par un refcrit adreiTé à Pinien préfet de Rom
e , mari de la jeune Melanie. Il porte queSirice a été
élu tout d’une voix , & Urfin rejetré par les acclamations
du peuple : par où l’on vo it qu’Urfin n’avoit pas
encorè renoncé à fes prétentions. Ce refcrit eft du fe-
ptiéme des calendes de Mars, c’eft à-dire du vingt-
troifiéme Février 385.
Himerius qui gouvernoit depuis Xxxiv long-tems I’églife
Decreta
S, Syrice. Decretales de de Tarragone, métropole d’une grande partie del’Efpat*
IOI
g n e , avoit envoyé à Rome versïe pape Damafe un prêtre
nommé Baifien, chargé d’une confukation fur divers
points de difeipline ecclefiaftique. Il n’arriva qu’are.
,. tm. près l’ordination de Sirice, qui dès le commencement
de fon pontificat, fit réponfe par une lettre celebre , la
première des lettres femblables qui foient venues juf-
ques à nous; & que l’on nomme Decretales, parce que
ce font des refolutions qui ont force de loi. Celle-ci eft
datée du troifîéme des ides de Février, fous le confulat
d’Arcade&deBauton : c’eft-à-dire l’onziéme de Février
385. Votre confultation, dit le pape, a été lûëdansl’af-
femblée de nos freres;ce que l’on peut entendre des évêques
qui avoient affilié à fon éleélion : car les decretales
étoient pour l’ordinaire lerefultat d’un concile. Et en-
fuite: Je répondrai à chaque article, après vous avoir
donné part de ma promotion comme il le faloit. Ce qui
montre que les papes fe tenoient obligez d'avertir de
leur ordination les évêques des grands fieges. Il donne
enfuite les regles pour reformer divers abus, qui re-
gnoient dans les églifes d’Efpagne. Sur le batême, il
défend de rebaptifer les Ariens ; fuivant les décrets en-.
Voyez aux pjrovinces par lepape Libéré, après lacaffa- A n. 385.
tion du concile deRimini. Ils font reçus, d it - il, comme
les autres heretiques, par la feule invocation du S.
Efprit & ;l’impofition des mains de l’évêque. C’eft-à-
dire qu’on leur donnera la confirmation. En Efpagne c' 2*
chacun baptifoit quand ille ju g eoit à propos : à N o ë l ,
à l’Epiphanie, aux fêtes des apôtres & des martyrs. Le
pape Sirice condamne cet abus; & conformément à
l’ufage de toutes les églifes, il ordonne de ne baptifer
qu’àPâque, 6t pendant les cinquante jours fuivans juf-
ques à la Pentecôte. Encore ne doit - on baptifer alors
que ceux qui auront été choifis, qui auront donné leur
nom avant quarante jours au moins,c’eft-à-dire avant le
carême, & qui auront été purifiez par les exorcifmes, les
oraifons journalières, & les jeûnes. Dans le refte de l’année
l’on ne pouvoit obferver il regulierement ces faintes
préparations. Mais pour les enfans qui ne peuvent encore
parler, & ceux qui fe trouvent en quelque neceffi-
t é , comme dans un naufrage, une incurfion d’ennemis,
un fiege ou une maladie defefperée : nous voulons, dit
le pape , que ceux qui demandent le baptême en ces
occafions,le reçoivent au même moment ; de peur que
fi quelqu’un meurt fans baptême, nous ne répondions
de la perte de fon ame , au péril de la nôtre. L’exception
pour les petits enfans eft remarquable ; & montre l’antiquité
denotreufagede les baptifer en tout tems.
Sur la penitence : les apoftats qui retournent à l’idolâtrie
, font privez des facremens : feulement ils feront c'
reconciliez à la mort, s’ils paifent tout le refte de leur
vie en penitence. Ceux qui après avoir fait penitence,
retournent au péché, foit en portant les armes, ouexer- *’
çant des charges, foit en fréquentant des fpedacles ,
ou contrariant de nouveaux mariages : ceux-là n’ayant
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