
A N . 3 7 J .
Zofim.UA.p.ltf.
¿ 3 0 .
X X IV .
JLoix de Gratien.
L .4 . G. T h .d e hAr.
Z . i j . C. Th. de
eptfc. & ib i Go~
thofr.
308 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
permiffion de l’empereur Gratien fon frere aîné,qui étoit
demeuré à Treves par ordre du pere. Mais ce prince
étoit fi bon, qu’il ne s’en plaignit point, & traita toujours
fon jeune frere , comme s’il eût été fon fils. Il partagea
ainfi avec lui l’empire d’Occident : Valentinien
eut l’Italie,l’Illyrie 8c l’Afrique : Gratien eut les Gaules,
l’Efpagne & la Bretagne ; mais tant qu’il vécut, il gouverna
tout l’Occident; 8c toutes les loix qui fe trouvent
données en Occident jufques à la mort deValens, font
dattées des lieux où refidoit Gratien , c’eft-à-dire, de
Treves ou de Mayence,comme étant de lui feul ¡quoique
fuivant l’ufage , elles portent le nom des trois empereurs
Valens, Gratien 8c Valentinien.
Il nous refte deux loix de Gratien , en faveur de l’é—
glife , données à Treves l’année iuivante 376. fous le
cinquième confulat de Valens, 8c le premier de Valentinien
le jeune. La première eft contre les hérétiques, &
renouvelle les défenfes qui leur avoient été faites de s’af-
fembler : ordonnant la confifcation de tous les lieux ,
foit dans les villes , foit à la campagne , où ils auront
drefle des autels fous prétexte de religion. L'autre loi de
Gratien regarde les jugemens ecclefiaftiques ; & porte
que les caufes les plus légères 8c qui regardent la religion
, doivent être jugées fur les lieux, 8c par les conciles
de chaque diocefe : mais que les caufes criminelles
doivent être réfervées aux juges feculiers-. Cette loi eft
adreffée à plufieurs .évêques, dont quelques-uns font
nommez ; ce qui marque quelque concile ailemblé dans
les Gaules. Au refte, par le nom de diocefe , il ne faut
pas entendre comme aujourd’hui le territoire d’une ville
épifcopale : mais un grand diftri£t,comprenant .plufieurs
provinces,fous un feul primat ou patriarche. Ainfi l’on
croit que ce que la loi appelle jugement fur les lieux,
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e , 303
eft celui de l’évêque avec fon clergé, ou du métropoli- ------- —
tain avec les évêques de la province; 8c ce qu’elle nom- ■ * 7 J*
me concile de chaque diocefe, eft celui de plufieurs provinces
aflemblées, comme l’on en voit plufieurs exemples
de Gaule , d’Efpagne 8c d’Afrique. ,
Cependant Valens fe trouvant plus libre par la mort H ter. Chr. -an'. j
de fon frere , pour perfecuter la doétrine catholique;& orof.yu.c.^.
fçaehant que les moinesen étoient un desplus puiflans v„JoS&".'>7S'
appuis, fit une loi par laquelle il ordonna qu’ils fuifent
contraints à porter les armes: On envoïa des tribuns
avec des troupes dans les, folitudes d’Egypte , ou ils ;
tuerent un grand nombre de ces faints folitaires. Ces ;
violences s’étendirent dans les autres provinces, parti*-
culierement en Syrie, où incontinent après pâques, apparemment
de l’an 3 7 6 . les perfecuteurs attaquèrent
leurs cellules, brûlèrent leurs .travaux, & les mirent
eux-mêmes en fuite.
Gratien refufa l'habit de fouverain pontife que les Zofim. I. 4.p. 7Ci'.
païens lui préfenterent : difant qu’il n’étoit pas permis •fcV:*#*«.» u;
a un chrétien de le porter. Les, païens ne laiiTerent pas
de lui en donner le titre, comme aux autres empereurs,
même depuis Conftantin. On le voit par les inferip-
tions ; car les empereurs chrétiens ne jugeoient pas encore
à propos de réprimer toutes leurs entreprifes. Toutefois
dès le commencement du regne de Gratien, Grac-
chus préfet de Rome , encore catécumene, travailla 77-^
puiflamment à la ruine de l’idolâtrie. Il renverfa la Câ* Prud. adv.
Verne de Mithra, rompit & brûla les idoles monftrueu- Slmm' 1 ','i'
les qu’elle renfermoit.
Pierre évêque d’Alexandrie chafle de fon fiege; par „X,XV-
1 • -1 1 à • / • • r r Condamnation ia violence des Ariens,.etoit toujours aRome,& ailiila
t \ s v , , ' • * , * 1 V.-Pag.a/ï. Z7 z • n% vers ce cemps-la a un concile qu y tint le pape Dama-
ie., où ri condamna Apollinaire 8c Trmothée fon dii