
J g g H i s t o i r e E c c l e s i à î t i q o s .
nitences canoniques pour les grands crimes, étoÎeat
alors fi fevcres, quelles pouvoient tenir lieu d’un fu p.
? ¡Üe Nosperes,dit-il,ont ufé d'indulgence
a 1 égard des juges, de peur que s’ils leur refufoient la
communion, ils ne femblaffent prendre le parti des çri-
ïninels 8c procurer l’impunité.
Il traite encore la memequeftion dans une autre lettre,
8c ditqu elle s cil échauffée , depuis que des évêques
ont pourfuivi des criminels devant les tribunaux
publics, jufques à l’execution demort, &qued’autres
ont approuvé leur conduite. Quand on fait mourir le
coupable, dit-il, on détruit la perfonne plutôt que le cri-
r v-r * r ? e i quand °n lui fait quitter le péché, on délivre la per-
L«ivôtyji ‘rm' , rJne > & on détruit le crime. Il recommande encore
ailleurs cette coutume d’interceder pour fauver la vie
aux criminels; autant ,dit-il, qu’on peut le faire fans
trouble , de peur qu’il ne femblç que nous agiffions
par vanité, plutôt que par charité, Sc qu’en voulant remédier
à de moindres maux; nous en faffions de plus
« B i l l C' B # que quelquefois ce zele de fauver les criminels,
etoitpouffé indifcretementjufquesàexciterfédition.
sahuMartinà S' Marnn fe trouva à Trêves vers le même tems, 8c
hubiedeM,- Ij peine qu’il eut à communiquer avec Maxime, julli-
fieaffez la conduite de S. Ambroife, qui n’étoit point
^ ^ sut. «, fon fujet comme les évêques des Gaules. Plufieurs de
diverfes provinces faifoient leur cour à Maxime, avec
une baffe flaterie; mais S. Martin conferva toujours une
autorité apoftolique. Il étoit venu intercéder pourquel-
ques malheureux, & étant prié de manger avec l’empereur
, il le refufa Iong-tems, difant qu’il ne pouvoir
participer a la table de celui qui avoit ôté à un empe-
r eyr fes états f Sc a un autre la yie. fvfaxime affuroit qu’il
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n’avoit point pris l’empire volontairement, quelesfol-
dats l'y avoient contraint ; que le fuccès incroïable ,
qui lui avoit donné la viétoire, fembloit une marque
de la volonté de Dieu ; 8c qu’aucun de les ennemis n’étoit
mort que dans le combat. Saint Martin fe laiffa
vaincre à fes raifons ou à fes prières , 8c l'empereur en
eut une joye extrême. Il convia à ce repas comme à
une fête extraordinaire , les perfonnesles plusconfide-
rables de fa cour, ion frere 8c fon oncle , tous deux
comtes, 8c Evoiius prefet du prétoire. Un prêtre qui
accompagnoit S. Martin, fut mis à la place honorable ,
entre les deux comtes fur le même lit. S. Martin s’affit
fur un petit fiege auprès de l'empereur. Au milieu du
repas, un officier fuivant fa coutume, prefenta la coupe
à Maxime ; il la fit donnera S. Martin , s'attendant
à la recevoir de fa main; mais quand il eutbû, il donna
la coupe à fon prêtre, comme au plus digne de la
compagnie. L’empereur 8c tous les affiflans en furent
agréablement furpris ; on en parla dans tout le palais >
8c on loüa S. Martin d’avoir fait à la table de l’empereur,
ce qu’un autre évêque n’auroit fait à la table
des moindres juges. Le faint évêque prédit à Maxime que
s’il alloit en Italie faire la guerre à Valentinien, comme
il defiroit , ilferoit d’.abord vainqueur, mais il periroic
peu de tems après. Maxime le faifoit fouvent venir au sev.vutp.Mafcg.
palais, 8c tous leurs entretiens étoient delà vie prefen-
té , de la vie future, 8c de la gloire éternelle des faints.
L’imperatrice attachée jour 8c nuit aux difeours du
faint évêque, demeuroit affife à terre à fes pieds, fans le
pouvoir quitter. Voulant à fon tour lui donner à manger
en particulier : elle en pria l’empereur, 8c tous
deux enfemble, ils l’en prefferent, de forte qu’il ne pus
fea défendre. Ce n’efl pas qu’il n’y eût grande repu