
6 j 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
En ce concile,S. Auguftinpar l’ordre des évêques, Et un
■“ N* 3 9 h difcours de la foi & du fymbole en leur préiènce : dont
A«g'.uturfa. il compofa depuis un livre , à la priere deièsamis. C ’eft
c-t7- un abrégé de la doétrine Chrétienne. Vers ce même tems,
Alypius ion ami intime alla à Jerufalem, fit connoiiTance
avec S. Jerôme, lui parla de S. Auguftin, & commença
de lier l’amirié qui fut depuis entre-eux.
tXLn Saint Jerôme travailloit toûjours dans là retraite de
Emis de s. Bethlehcm, à ioûtenir la doétrine de l’égliiè. La qua- Jerome contre . 7 . . O 1
joyinien. torziemeanneedeTheodoie,qui etoit 1 an jp2.1l compofa
le catalogue des écrivains ecclefiaftiques , à la
priere de Dexter prefet du prétoire. Il marque qu’il eft
îe premier qui ait entrepris ce travail, quoiqu’il avoüe
que I’hiftoire d’Euièbe lui a beaucoup ièrvi 5 & il en fait
voir l’utilité,contre les calomnies de Celle, dePorphire
ôc de Julien: pour montrer combien d’hommes içavans
& éloqùens avoient enièigné & ioûtenu la religion
Chrétienne. Il commence à iàint Pierre , & finit à lui-
même , failànt le catalogue de les propres ouvrages
jufques à cette année : les derniers qu’il marque , font
les deux livres contre Jovinien & l’apologie à Pamma-
Suf.n.i). (Jue* Il écrivit contre Jovinien à la priere dqquelques
fideles de Rome , qui lui envoyèrent les ouvrages
de cet heretique pour y répondre : car nonobftant
ià condamnation, il y avoit à Rome des ièébateurs.
S. Terôme le refuta en deux livres, dont le premier eft
employé principalement à montrer l’excëllence du ce-
lift.. pj3at> ^ pujvant lavehemence de fon genie, il releve
tellement la virginité au-deflus du mariage, &
la viduité au - deflus des fécondés noces, qu’il femble
regarder le mariage comme un m al, plûtôt toleré que
permis expreflèment. Quelques-uns en furent cho-
.jffu... 1. £Z. pQn am¿ Pammaquç l’en avertit ; & prit foin de
retirer
L i v r e d i x-n e u v ï e ’ me.1 e f t
retirer autant qu'il pût les exemplaires de cet ouvrage
contre Jovinien. S. Jerôme l’en remercia , mais il l’avertit
qu’il prenoit une peine inutile : qu’il s’en étoit
répandu plufieurs exemplaires en O rient, ôcqu’on y en
avoit même rapporté de Rome. Car, dit-il, iî-tôt qiie
j ’ay écrit quelque chofe, mes amis ou mes envieux ne
manquent pas de le publier: ainfi ce que je puis faire,
c’eft de vous envoyer une apologie de cet ouvrage -, 8c
il la lui envoya en effet avec cette lettre.
Dans cette apologie , il releve 8c explique tous les
endroits, ou il fembloit parler du mariage avec mépris.
Comme Jovinien accufoit les Catholiques d’être Manichéens
; il fait remarquer qu’il a d’abord condamné
les Marcionites, les Manichéens 8c les Encratites qui
rejettoient le mariage : qu’il a reconnu le mariage digne
d’honneur 5c fans tache, fuivant l’écriture ; Sc qu’il
lui a feulement préféré la continence, comme un plus
grand bien. Qu’il a reconnu le mariage pour la fource
de la v irg in ité , qu’il a approuvé les fécondés 5c les troi-
ilémes noces : qu’enfin il faut juger deséxpreifions,qui
paroiffent dures, par tout le refte du difcours. Il y remarque
, comme il avoit déjà fait dans l’ouvrage contre
Jovinien, que les évêques, les prêtres ôc les diacres
jugeoient, le commerce des femmes incompatible avec
lefervice de l’autel. Il remarque qu’à Rome les fideles
même mariez communioient tous les jours , ôc que
quand ils ne croyoierit pas être en état d’entrer dans
l’églife, ils ne laiffoient pas de prendre le corps de J. C.
dans leurs maifons. Il fait obferver à fes cenfeurs la d ifférence
des deux maniérés d’é c rire , pour combattre
une erreur, ou iimplement pour enfeigner. Dans le premier
on s’étend davantage , Ôc on ne découvre pas toûjours
fon deffein. L’auteur eft quelquefois obligé de par-
ifowr l y . L L 11
Epift. j t . ad
Pamm.
L. in y ovin, 3 »
Hebr» x m . 4«.
t. 4 apol.lib* U
in Jovin»
Apol. c. 3. init.
c. 6.
0, 4*