
A n . 3 6 1 .
I» Cor- x. z ; .
D a n ie l• HI. 31.
fee. 7®.
M a r ty r , Rotn»
A u g . in T f . 114*
». 7 ,
X X I I I .
MaiTacre de
George d’Alexan-
48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e .
viandes, obfervant le precepce de l ’Apôtre, qui dit :
Mangez tout ce qui fe vend au marché , fans vous informer
de rien.
Un jour donc dans un repas, Juventin 8c Maximin
déplorèrent- ave'c chaleur ces profanations, & emploïe-
rent ces paroles des compagnons de Daniel : Vous nous
avez livrez à un roi apoftat le plus injufte du monde.
Quelqu’un de ceux qui mangeoient avec eux , aïant rapporté
ces paroles à l’empereur •> il fit venir devant lui
Juventin 8c Maximin, & leur demanda ce qu’ils avoient
dit. Ils profitèrent de Poccafion, & répondirent hardiment
: Seigiieur aïant été nourris ftans la pieté & dans
les loüables maximes de Conftantin & de fes enfans,
nous gémiiTons de voir à prefent tout rempli d’abomination
8c toutes les viandes fouillées de facrifices profanes.
Nous nous en fommes plaints en particulier , &
nous nous en plaignons en votre prefence : c’eft la feule
chofe qui nous fait peine fous votre regne. L’empereur
aïant oui ce difeours, les fit frapper 8c tourmenter juf-
ques à la m o r t, publiant pour caufe de Peur fupplice ,
non pas la religion, mais l'infolence de leurs paroles.
L ’églife d’Antioche en célébra la mémoire le cinquième
de Septembre, qui fut apparemment le jour de leur martyre
; & nous les honorons encore le vingt-cinquième
de Janvier. C ’eft ainfi que les foldats Chrétiens obéif-
foient à Julien , tout infidele & tout apoftat qu’il é to it,
comme témoigne S. Auguftin qui vivoit alors. Quand
il vo u lo it, dit-il , leur faire adorer les idoles, ils préfe-
roient la loy de Dieu à fes ordonnances : quand il leur
commandoit de marcher contre les ennemis, ils obéif-
foient promptement.
La nouvelle de la mort d’Artemius étant venue à
Alexandrie, le peuple idolâtre qu’il avoit menacé de
maltraiter
L i v r e qj j i n z i e' m e . 45
maltraiter, s’il revenoit avec la même puiifance, étant — ~ *
délivré de cette crainte, retourna fa furie contre le faux ^ N< 3 6 z *
eveque George. Il setoit rendu odieux à cout le monde. Amm- u-.
Aux catholiques par la perfécution qu’il leur avoit fait Soz'0/n yi' c' 7'
fouffrir fous Conftantius : aux Ariens en les forçant de mut ||||c. *,
fouferire à la condamnation d’Aëtius : aux païens p a rle s*?1
pillage de leurs temples , & par les vexations qu’il exer-
çoit indifféremment contre toutes fortes de perfonnes.
La derniere fois qu’il revint de la cour, paffant près d’un
beau temple du Genie, accompagné à fon ordinaire
d’une grande multitude, il tourna les yeux vers-ce* temple
, & dit : Combien ce fepulchre durera t’il ? Ces paroles
furent un coup de foudre pour les païens, qui craignirent
qu’il ne ruinât encore cet édifice. Mais voici ce
qui mit le comble à leur fureur.
Il y avoit à Alexandrie un lieu abandonné depuis sw m . c.
long-temps 8c plein d’immondices, où les païens avoient Sox'om' "'c' %
autrefois immole des hommes, dans les cérémonies de
Mithra. Conftantius l’avoir donné à l’églife d’Alexan-
diie , comme une place inutile, 8c George la fit nettoïer,
y voulant bâtir une églife. En y travaillant, on trouva
fortavant fous terre un lieu fecret, où les mvfteres des
païens étoient cachez : c’eft à-dire des idoles & des
inftrumens pour leurs cérémonies , qui parurent étranges
8c ridicules à ceux qui les virent. On y trouva aufli
quantité de crânes d’hommes & d’enfans-, que l ’on di-
foit avoir été tuez, pour connoître l’avenir par leurs entrailles
, & pour forcer les ames à revenir par des cérémonies
magiques; Les Chrétiens aïant fait cette découverte,
prirent foin d’expofer en public les myfteres r a dicules
des païens 8c les marques de leur cruauté. Mais;
les païens ne pouvant fouffrir cet affront, & tranfpor-
tez de colere s’armèrent de tout ce qui leur tomba fous;
Tome IV , q