
6j i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
daasrles feftins par des perfonnes trop parées, & d’y
faire venir‘desMuficiennes.il a chéri la pudeur, jufques"
à défendre le m àriag e_des-co u fi ne s , comme ceux des
feeurs, Il étoit médiocrement mftruit des lettres, en
eomparaifon des plus favans : mais pénétrant 8c curieux
de l’hiftoire: dans laquelle il ne ceifoit de detefter ceux
ou il voyoicde l’orgueil, de la cruauté, delà tyrannie,
comme Cinna , Marius, Silla , tous les ambitieux, mais
fur tout les perfides 8c les ingrats.
Il eft vrai qu’il femettoiten colere quarid il en avoit
fujet ; mais il s'appaifoit promptement, 8c un peudere-'
tardement adouciifoit fes ordres , quelquefois feveres;
Çe-qui eft d’une vertu rare , c ’eft qu’il fut certainement
meilleur, après que le tems eut accru fa puiflance, 8c
ençoreplus après laguerre civile. Il s’appliqua foigneu-
fement àlapolice des vivres; 8c le tyran ayant levé 8c
çonfumé de .grandes fommes, il les rendit à plufieurs
de fon a rg en t, au lieu que les meilleurs princes renr
doienc àpeine les héritages, Sc encore nuds 8c dégradez.
Quant au dedans de fa cour 8c de fa famille, il h o nora
fon oncle comme un pere ; il traita comme fes
enfans ceux de fon frere 8c de fa foeur; il eut pour fes
parens 5c fes alliez une affeéiion paternelle. Il favoit
donner un repas avec politefle 5c gaieté , fans profu-
fion : fa converfation étoit proportionnée aux perfonnes,
à leurs inclinations,à leur dignité, mêlée de gravité
8c d’agtément : il étoit bon pere 8c bon mari. Il
s"exerçoit le corps, fans fe paifionner ni fe fatiguercprin-
cipalement par lapromenade, pour fe relâcher l’efprit
quand il en avoit le loifir ; 8c il confervoit fa fanté par
la fobrieté. C ’eft le portrait qu’Aurelius Viéfor nous a
iaiifé de Theodofe. '
^ou? ayons encore une des loix dont il fait mention
L i v r e d i x - n e ü v ï e ’ m e . ¿ 7 ?
tîon dans cet éloge de Theodofe, datée de C. P. le huitième
des calendes de Juillet , fous le confulacd’Arca-
de 8c de Bauton,jc’eft-à-dire , le vingt-quatrième de
Juin 385. portant défenfes à toutes perfonnes d’acheter, L to c n
d’inftruire, ou de vendre aucune joüeufe d’inftrument, */«■»<•
ou de la faire venir aux feftins ou aux fpeétacles, ou
d’avoir des efclaves muficiensde profellion. C ’étoit un
ancien abus, contre lequel les peres ont fouvent déclamé.
L’autre loi contre les mariages des coufins germains r‘ G,ticf- *•
ne fe trouve plus; mais d’autres auteurs en font mention,
8c particulièrement S. Ambroife à Paterne. C ’étoit un n.”s.'
des plus confiderables entre les Romains, qui l’avoit
conlulté, de l ’avis de fon évêque, fur un mariage qu’il
vouloit faire defonfils aveclafille, c’eft-à-dire de l’oncle
avec la niece. S. Ambroife le détourne absolument
de ce mariage, comme contraire à la loi divin e, 8c aux
loix humaines de fon tems.
On trouve une loi de Theodofe de l’année 3 9 0 . adref- i.e. c. n .
fée au vicaire de Rome, qui condamne au feu un cri- *
me qui oifenfe la nature. On en trouve une de l’an L %. c.sic.
3 8 9 . par laquelle il rejette cequi eft donné à l’empe- ** ua<,m'
reur par codicile, recevant feulement ce qui lui vient
par teftament; Symmaque releve cette loi par de grands Li, ■■
éloges. i .n. i»
Lesconfuls de cette année 3951. font remarquables, , .LXpar
la fplendeur de leur famille, qui devint toute chré- & T fL * ?us
tienne. C ’étoit deux freres Olybrius 8c Probin ; 8c la
chofoétodt jufques-là fans exemple, que deux freres euf-‘
fentetcconfulsenfemble. Leur pere Sextus Anicius Pe-
troniusProbus,fut le Romain le plus illuftre de fon & iki, Valef%
tems par fa tiobleife, fes richeffes 8c fes dignitez : fon
pere & fon ayeul avoienc été confuls , 8c il le fut lui-
même avec l'empereur Gratien l’an 371. Il fut d’abord
Tome I . Q^Q_cj q