
iyo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“ pere. Il pouvoic y demeurer fansincommodité;car chez
3 7 ' les anciens, particulièrement en Egypte , les fépulchres
étoient des bâtimens en pleine campagne , fi confide-
rables , qu'il y avoit des logemens. C’eft ainfi que faint
Athanafe fe retira pour la quatrième fois, de peur d’être
l’occafiondes maux qui fui vent ordinairement les émotions
populaires. Il ne demeura que quatre mois dans
ce fépulchre ; car l’empereur Valens donna bien-tôt ordre
de le rappeller. On croit qu’il le donna malgré lui ;•
craignant que Valentinien fon ffere , qui foûtenoit la
foideNicée, ne trouvât mauvais qu'il maltraitât un fi
grand homme : ou que fes admirateurs, qui étoient en
grand nombre , ne fiffent quelque mouvement préjudiciable
à l’état. Peut-être que les chefs des Ariens craignirent
que S. Athanafe n’allât trouver les empereurs ÿ
qu’il ne fît changer de fentiment à Valens , ou n’animât
Valentinien contre lui. Car ils ayoient vu les effets
de fon puiffant génie fur Conftantiüs : qui fut trop heureux
de lui accorder fon rappel, & de le prtfTer même
de retourner en Egypte. Ce font les conjeétures de l’hi-
ftorien Sozomene. Il eft certain que S. Athanafe fut
épargné dans la perfecution de Valens, qu’il demeura
paifible dans fon églife , & que l’Egypte fut tranquille
pendant ce qui lui refta de vie. Ce n’eft pas que Lucius
zpiph.hsr. ¿s.», ne preffât fouvent Valens de l’envoïer à Alexandrie y
dont les Ariens l’avoient ordonné évêque imaisla crainte
du peuple leretenoit.
rheed. iT. c. ii. Valens avoit réfolu de marcher contre les Goths „
n>er.chr.m.;6$. qUj ay0ient paifé le Danube, & ravageoient laThrace,
Mais avant que de s’expofer aux périls de cette guerre ,
il voulut recevoir le baptême, & le reçut en effet de
la main d’Eudoxe , le fameux Arien qui tenoit alors le
fiege de C. P. Dans la cérémonie même , Eudoxe lui
fit jurer de demeurer toujours dans fa créance , & de ~ r_^
pourfuivre par tout ceux du fentiment contraire. C'eft ‘ 3
ainfi que Valens acheva de fe livrer aux Ariens, avec
lefquels fa femme Albia Dominica avoit commencé de
l’engager. L’heretique Eunomius avoit été condamné
par fentence d’Auxone , préfet du prétoire , à aller en
exil en Mauritanie, comme complice de la conjuration
de Procope. Il marchoit pendant l’hy ver pour fe rendre
au lieu de fon exil. Mais étant arrivé à Murfe en Pannonie
, il y fut reçû à bras ouverts parTéveque Valens,
Arien comme lui. L’empereur y vint auffi avec Domain
évêquedeMarcianopole auifi Arien. Ces deux évêques
foûtinrent qu’Eunomius avoit été calomnié , &
reprefenterent à l’empereur fa difgrace d’une maniere fi
pathétique , qu’il révoqua la condamnation d’exil. Il
vouloir même voir Eunomius : mais Eudoxe de C.
l’en empêcha par artifice , craignant fansdoute la diminution
de fon crédit. L’empereur Valens perfecuta ihihfi.ix.c.t.
plus ouvertement les Catholiques trois ans après, lorf-
qu’il fe trouva en liberté aïant terminé la guerre contre
jes Goths..
Cependant l’empereur Valentinien fut attaqué dans
les Gaules d’une dangereufe tnaladie , qui fit craindre
quelque mouvement pour la fucceffion de l’empire, s<w. ir. c. t.
Pour le prévenir, fi-tôt qu’il fut guéri, il déclara augufte
fon fils Gratieri âgé feulement de huit ans. Ce fut à y p § . J - famtl. Byf. Amiens le neuvième des calendes de Septembre, c eità
dire le vingt-quatrième d’Août de cette année 3 6 7 . Zof. rv . p. 767. Valentinien avoit eu ce fils de Severa, qu’il répudia ster. iv. c. 31.
enfuite, ôe époufa Juftine, veuve du tyran Magnence,
à caufe de fa beauté, il en eut un fils nommé Valentinien
comme lui, & trois filles. • » XI C’eft à peu près le tems où faint Hilarión mourut v<ftgc ¿c s.hî