
An. 389.
Trud, ibid. y .
$Q \>
X V I.
Manichéens '1
Rome.
L. 1 8.C. Th.de
h&r»
jfiug 1 t . de tnor-
Munich, A «#•
366 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ’.
abandonnées fous leurs toits avec les hibous & les
choiiettes. Theodofe permit de conferver pour l’ornement
de la v ille , desftatuës antiques , qui étoient les
ouvrages des grands maîtres..
Pendant ce féjour, Theodofe fit une loi contre les
Manichéens, qui ordonne de les chaffer de tout lemon-
de, & principalement deRome ; défend d’executer leurs
teftamens, confifque leurs biens au profit dupeuple, &
veut enfin qu’ils n’ayent rien de commun avec le genre
humain. Ils étoient en grand nombre à Rome ; & quelques
années auparavant un de leurs auditeurs nommé
Conftantius avoit entrepris de faire vivre en commun
les élus; c’eftainfi qu’ils nommoient les plus parfaits.
Conftantius zélé pour lafeéte 8c élevé honnêtement, ne
pouvoit fouffrir les reproches qu’on lui faifoit des
moeurs corrompues de ces élus, difperfez 8c logez mife-
rablementdans tous les quartiers de Rome. 11 offrit de
raffembler dans fa maifon, 8c d’entretenir à fes dépens,
tous ceux qui voudraient vivre dans l’àbftinence qu’ils
propofoient ; car il avoit de grands biens , 8c y étoit
peu attaché. Mais il feplaignoit que leurs évêques loin
de l’aider, s’oppofoient à fon deffein , étant attachez
à leur vie relâchée. Un de ces é v êq u e s , qui paroiffoit
plus propre à unevieauftere , parce qu’il étoit ruftique
8c greffier, étant venu à Rome, Conftantius qui l’ât-
tendoit depuis long-tems, lui expliqua fon deffein, que
l ’évêque approuva, il logea le premier chezConftantius,
on y aflembla tous les élus que l’on pût trouver à Rome,
On leur propofa une réglé de vie tirée de la lettre de Mânes.
Plufieurs la trouvèrent infupportable, 8e ie retirèrent;
la honte en retint plufieurs. Les autres commencèrent
à vivre feloncette réglé.Conftantius lesy excitoit
# y c c une grande ardeur,lapratiquant tout le premier, |
L i v r e d i x - n e ü v i e ’ m e . '567
Cependant il s’élevoit des querelles fréquentes entre
les élus, ils fe reprochoient des crimes de part & d’autre.
Conftantius gémiffoit de les entendre , 8c faifoit
eniorteque dans leurs difputes, ils fe découvraient imprudemment,
8c mettoient au jour des abominations
inoüies.On connut alors quels éroient ceux qui paffoient-
entreeux pour les plus parfaits. Enfin comme on vouloir
les contraindre à garder cette réglé, ils murmure--
rent, 8c foûtinrent qu’elle n’étoit pas fupportable : la
la chofe en vint à une fédition ouverte. Conftantius-
foûtenoit en deux mots, qu’il falloir obferver tous ces-
préceptes, ou juger très-impertinent celui qui les avoit
donnez , s’ils étoient impraticables. Le tumulte du plus;
grand nombre l’emporta fur fes raifons ; l’évêque même
céda , 8c s’enfuît honteufement. On difoit qu’if;
avoit apporté de l’argent dans un fac,8c le cachoit avec'
grand foin pour acheter des viandes , . qu’il mangeoit JLug '« éôM^Ek ufti ■
fecretement contre la réglé-Enfin tout fedifperfa ; 8c ‘ 'v'c‘s"
ceux qui voulurent garder plus long-tems cette réglé,,
furent nommezpar les au très Mattarii, c’eft-à-dire,Na t-
t-iers,;,àcaufe qu’ils couchoient fur des nattes. Conftan--
tius fe convertit à la religion catholique.;
S; Ausuftin rapporte ce fait, comme l’ayant appris de xvn;
r n . 1 1 1 \ T» A <. jR la A S Ecrits d e s: Air- temoinsirréprochables a Rome meme, ou u iejourna guftin.
depuis la mort de fa mere, pendant le refte de l’année ^¡ft“rs<lclé"
387. 8c toute l’année 388. Car comme il venoitde fortir
de leurs erreurs , fes premiers travaux depuis fon baptê-^
me furent pour leur converfion. Il ne pouvoit fouffri L* 1. Retr4&. ci 7»
1-infolence, avec laquelle ils vantoient leur pretenduë
continence, 8c leurs abftinences fuperftitieufes, pour
tromper les ignorans ; jufques à fe préférer aux vrais-
Chrétiens. C ’eft ce qui l’obligea à compofer pendant
ce féjpur de Rome les deux livres des moeurs de l’églife.'