
XVH.
S. Baíile évêque
de Ctfarée.
Greg. Haz,. o r .l .
p. 310. Ç.
Gr. zo .p. 342. D.
v i t et Greg.
Martyr.- Hier. &
/V{ua.%\. Jttn,
■iyi H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
perte. L’heure de celebrer les myfteres étant venue , le
faint vieillard commença àfe remuer foiblement. Ilap-
pella d’une voix très-baifeuniervtteur, lui commanda
de s’approcher , de lui donner fes habits & lui tendre
la main. Celui-ci obéit avec furprife & empreiTementj
& le faint évêque s’appuïant fur iuife leva,étendit pour
la priere fes mains languiiTantes, & célébra comme il
put les myfteres en peu de mots , s'unifiant en efpric
au peuple qui prioit dans l’églife. Aïant prononcé ,
félon la coûtume , les paroles de l’euchariftie, & donné
fa benedidtion au peuple , il fe remit au lit, prit un
peu de nourriture, dormit, & fe rétablit peu à peu : en-
forte que le dimanche de l’oéfcave de p âq u esq u e l’on
nommoit dès-lors le dimanche nouveau ou du renouvellement
, comme le nomme encore l’églife grecque :
ce jour, dis-je , il vint offrir le facrifice dans l’églife
avec tout fon peuple. Saint Grégoire fon filsracontoit
depuis en public cette guérifon comme un miracle
évident.
Eufebe évêque de Cefarée en Cappadoce mourut
peu de temps après que fon églife eut été attaquée par
Valens, aïant combattu genereufement en cette per-
fecution , & en celle de Julien. Aufli fe trouve-t’il an
nombre des faints en quelques martyrologes, quoique
mal à propos confondu avec Eufebe de Cefarée en Pa~
leftine. A fa mortjl’églife de Cefarée en Cappadoce fe
trouva expofée aux mêmes troubles qu’à fon éledlion.
La foi catholique qu’elle avoit toujours confervée,&
l’union qui y avoit toujours régné, excitoit l’envie des
hérétiques. C’é’toit un des plus grands fieges de tout
l’Orient ; la métropole de toute la Cappadoce, & peut-
être de tout ce qu’on appelloit diocefe de Pont , dans
le gouvernement politique ; c’eft-à-dire, que plus de la
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moitié de l’Afie mineure en dépendoit. Le clergé de
Cefarée écrivit félon la coûtume aux évêques de la province
, & ils vinrent pour proceder à l’éleétion.
Le faint évêque de Nazianze y étant appellé comme
les autres,craignit de n’y point aífifter,tant pour fon extrême
vieilleffe,que pour une maladie qui lui étojt furve-
nuë. Il écrivit donc au clergé & au peuple de Cefarée en
ces termes : Je fuis un petit pafteur d’un petit troupeau:
mais la grâce n’eft pasrefferrée parla petitefle des lieux.
Qu’il foit donc permis , même aux petits, de parler librement.
Ils’agit del’églife pour laquelle J.C. eft mort:
l’oeil eft le flambeau du corps , & l’évêque le flambeau
de l’églife. Puifque vous m’avez appellé, fuivant les canons,
& que je füis retenu par la vieilleffe & la maladie ;
íi le S. Efprit me donne la force d’afiifter en perfoñne à
l’éledtion ; car il n’y a rien d’ïncroïable aux fideles, ce
fera le meilleur & le plus agréable pour moi : fi l’infirmité
me retient, jeconcoursautant quepeut un abfent.
Je ne doute pas que dans une fi grande ville , & qui a
toujours eu de fi grands prélats, il n’y ait d’autres per-
fonnes dignes dé la première place : mais je ne puis en
préférer aucunà notre cher fils leprêtre Bafile. C’eit un
homme , je le dis devant Dieu, dont la vie & la dodbrine
eft pure, & le feul,ou du moins le plus propre de tous à
s’oppofer aux hérétiques, & à l’intemperance de langue
qui regne à préfent. J’écris ceci au clergé, aux moines,
aux dignitez , au fénat & à tout le peuple. Si mon fuf-
frage eft approuvé comme jufte & venant de Dieu : je
fuis préfent fpirituellement, ou plutôt j’ai déjà impofé
les mains ; fi l’on eft d’un autre avis,fi l’on juge pareábales
& parinterêts de famille, fi le tumulte l’emporte fur
les régies : faites entre vous ce qu’il vous plaira : je me
retire.
Y iij
Greg. or. 18.p i 3H. -
A p. Greg. ep. 123
Lue. x i . 34.'