
4 t 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
aTn. sT u Pallade. S. Ambroife dit : Cependant, puifque dans les
tems paffez l’ufage des conciles a été , que les Oden-
taux tinifent le leur en Orient, 8c les Occidentaux en
Occident : nous qui fommes en Occident, nous fommes
affemblez à Aquiléc, fuivant l’ordre de l’empereur. Enfin
le préfet d’Italie a même déclaré par fes lettres, que
les Orientaux y pouvoient venir s’ils vouloient : mais
parce qu’ils favoient la coutume que j’ai marquée, ils
n’ont pas voulu venir. Pallade dit : Notre empereur
Gratien a ordonné aux Orientaux de venir : le niez-
vous ? il nous l’a dit lui-même. Il l’a bien ordonné, dit
S. Ambroife , puifqu’il ne l’a pas défendu. Pallade dit :
C ’ell par vos follicitations, que vous les avez empêchez
de v en ir , fous pretéxte d’un faux ordre ; 8c vous avez
éloigné le concile,
x il S. Ambroife d it: Il ne faut point s’écarter plus longitciçitédàfiis
tems ' otl(je z 'maintenant. Arius a-t-il bien d it, que
le Pere leul eft éternel ? l’a-t-il dit félon les écritures , ou
non’ Pallade dit: Je ne vous réponds pas. Conftantius
évêque d’Orange dit Vous ne répondez p a s , après
avoir blafphêmé fi long-tems. Il faut entendre ceci de
la difpute précédente, avant que l’on écrivît les a&es.
Eufebe de Boulogne ajouta: Vous devez déclarer ‘Amplement
votre foi. Si un payen vous demandoit comment
vous croyez en J. C. vous ne devriez pas rougir
deleconfeffer. Sabin évêque de Plaifance dit: C ’eft vous
qui nous avez preffez de nous affembler aujourd’hui,
fans attendre le refte de nos freres qui pouvoient venir.
Ainfi II ne vous eft pas libre de reculer. Dites-vous que
le Chrift foit c ré é , ou que le Fils de Dieu foit éternel ?
Pallade dit ; Nous vous avons d i t , que nous viendrions
pour vous convaincre, d’avoir eu tort de furprendre
l’empereur. S. Ambroife dit I Qu'on life la lettre de Palîade,
pourvoir s’il nous a mandé cela; & on verra qu’il A n. 3g r>
trompe encore. Pallade d it: O ui qu’on la life. Les é v ê ques
lui dirent: L’empereur étant à Sirmium , l'avez-
vous follicité, ou fi c’eft lui qui vous a preffé ? Pallade
dit : Il me dit : Allez. Nous lui-dîmes : Les Orientaux
font-ils appeliez ? Ils le font, dit-il. Si les O rientaux n’a-
voient été appeliez, ferions nous venus ?
S. Ambroife dit : Laiifons les Orientaux : je demande
aujourd’hui vôtre fentifnent. On a lû la lettre d’Arius:
vous dites que vous n’êtes point Arien : ou condamnez
Arius, ou le défendez. Pallade chicana encore fur l’ab-
fencedes Orientaux, & S. Ambroife ajouta : C ’eft vous-
mêmequinous avezprefTé de nous affembler aujour-
d’h u y : vous nous avez dit : Nous venons comme des
Chrétiens à des Chrétiens; vous nous avez donc reconnus
pour Chrétiens. Vous avez promis de dire vos rai-
fons 8c d’écouter les nôtres. Je vous ay prefenté la lettre
qu’a écrite Arius, fous le nom duquel vous dites que
l ’on vous fait injure : vous dites que vous ne fuivez
point Arius. Il faut aujourd’hui déclarer vôtre opinion :
ou condamnez-le ou foûtenez-le, par tels paffages qu’il
vous plaira. Puis il ajouta : Donc fuivant ia lettre d’A -
rius. J. C. Fils de Dieu n’eft pas éternel. Pallade chicana
encore fur la validité du concile. S, Ambroife ajouta :
On a condamné tout d’une vo ix , celui qui difoit que le
Fils de Dieu n’eft pas éternel : Arius l’a d i t , Pallade le
fu it , ne voulant pas condamner Arius. Voyez donc s’il
faut approuver-fon opinion, 8c s’il parle félon l’écriture
ou contre l’écriture. Car nous liions: La vertu éternelle
de Dieu 8c fa divinité : 8c encore, J. C. eft la vertu de i-Cor- «•**
Dieu.Donc fi la vertu de Dieu eft éternelle , J. C. eft
éternel. S- Eufebe de Bologne dit : C ’eft là nôtre fo i ,
c’eft la doftrine catholique : anathême à qui ne le dit
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