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Chr, M a ra II.
mn. 3 S*.
Mer.de for. Heb.
iAonb. ep. 7 , ad ItU 6, u
A16mm, xx11. c. .
Eùnap, Ædef. pi-
pu
664. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
ridicules ; on croit que c’étoit celle du finge , & il la fit
expofèr en public; afin difoit-il, qu’à l’avenir les payens
ne puilTent nier qu’ils ont adoré de tels dieux. On rapporte
la deftruclion des temples & des idoles d’Egypte
à l’an 3 89. où elle peut avoir commencé ; mais elle conr
tinua deux ou trois ans, comme il paroît par une loi de
Theodoiè adreïïee aux mêmes officiers qui y furent employez
, le prefet Evagre & le comte Romain, dattée à
Aquilée du quinzième des calendes de Juillet, fous le
confulat de Tatien & de Symmaque, c’eft-à-dire, le dix-
ièptiémede Juin 3g 1. Elle porte défenfes à toutes per-
fonnes de fàcrifier, de tourner autour des temples, Sc
même de les viflter & de rendre aucun culte aux dieux.
Le juge qui pendant qu’il eft en charge, fera entré dans
ces lieux profanes, eft condamné à quinze livres peiànt
d’or ;&fès officiers à autant. C ’eft que plufieurs magifi
trats étoient encore payens. Mais malgré le zele de-
Theodofe, il refta des temples fameux en plufieurs villes:
d’Orient,par larefiftance des peuples, comme en Arabie
, à Perra.& à Areopolis l’ancienne capitale des Moa-
bites ; en Paleftine, à Raphia & à G a z e , où toutes fois
le temple de Marnas demeura fermé.
La ville de Canope étoit une des plus fameufes d’Egypte,
fituée dans une ifle à douze milles ou quatre lieuës
d’Alexandrie, à une des embouchures duNifen lieu faim
& délicieux. Il y avoit plufieurs temples, un grand concours
d’étrangers;il s’y commettoit une infinitéde crimes,
& fous prétexte d’y enfeigner les lettres facerdota-
tes des Egyptiens , on y tenoit prefque publiquement
école de magie. Un fophiftc nommé Antonin & la
mereSofipatre, s’y étoient diftinguez peu auparavant
mais Antonin cachoitfon art,par la crainte del’empe-
reur. On difoit qu’il avoit prédit ce renverfement des.
L i v r e ü i x - n e ü v i e ’m ê . doy
temples, & la ruine même de Serapis ; & cette prédiction
étoit fi fameufe chez les payens,qu’elle donna fu jet
depuis à S. Auguftin d’écrire le livre de la divination des
démons. Le dieti particulier de Canope , étoit une idole
ridicule, comptage d’un gros ventre avec une tête défi
fus, & des pieds au-deflous, iàns bras ni jambes, ni autres
parties. On en contoit cette hiftoire. Les Chaldéens x , lr # if
portçient par tout le feu qu’ils adoroient, & le van- "
toient comme vainqueur de tous les dieux. Car il n’y
avoit point d’idole qui pût lui refifter, iàns être brûlée,
fondue ou calcinée. Les Egyptiens avoient de grands
Vaifîèaux de terre, percezcte plufieurs petits trous par-
defTous, pour clarifier l’eau bourbeufe du Nil. Le prêtre
de Canope en prit un , qu’il enduifir de cire par delîous,
le remplit d’eau, coupa la tête d’une vieille ftatue,& l’attacha
proprement defliis. Les Chaldéens y ayant appli-
qué leur feu, la cirefe fondit, l’eau éteignit le feu , &
Canope demeura victorieux.
Tous les temples de Canope, avec leurs cavernes, de- ¡¡¡¡|.
ftinées aux foperftitions criminelles, furent-ruinez par
les foins de Théophile ; on bâtit à la place des égliks & ¡*
des monafteres, on y mit des reliques & des images des
fainrs. Voici comme en parle le fophifte Eunapius , un
des plus zelez partifans de l'idolâtrie. Apres avoir déploré
la ruine du temple de Serapis ; & comparé l’évê-
que Théophile à Eurymedon roi des géants , qui attaquèrent
les dieux, il ajoute : Enfuite on introduifit ïÈ Ë f a J
dans les lieux fàcrez , ceux que l’on appelle Moines : 7f*
qui fous l’apparence d’hommes, mènent une vie de
pourceaux. Eunapius traite ainfi les moines, à caufe de
leur pauvreté , & de ce qu’ils s’abftenoient des bains ;
au lieu que les prêtres Egyptiens fe baignoient jufques
à trois fois par jour, & s’oignoient d’huilcsodifcren-
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