
$ 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ tombez, Se entrer dans le roïaume des cieux en grande
3 • compagnie, que den être jaloux , comme fi nous devions
feuls y prétendre.
•Ath*u. aiuuf. Le concile d’Alexandrie fuivit te. i p 41. - 1 | cet avis le ip lus doux y
mer m Lucif. oi 01 donna premièrement que l’on pardonneroit aux
chefs du parti heretique, s’ils renonçoicnt à l’erreur :
ma is^ fans leur donner place dans le clergé , parce qu’ils
ne pouvoient s excufer fur la furprife. Que ceux qui
avoient été entraînez par violence, obtiendroient auflr
le pardon ; Se de plus conferveroient leur rang dans le
cierge , en renonçant a l’erreur & à la communion dés
teretiques. Non que 1 on crût, dit S. Jerôme., que ceux
qui avoient ete heretiques, pûffent être évêques : mais ,
parce qu il etoit confiant que ceux que l’on recevoit,
n ’avoient jamais été heretiques. Ces paroles de S. Jerôme
ne lignifient pas que l’herefie faiTe perdre le caraôtere Se
la puiilance de 1 ordre : mais feulement qu’elle empêche
den exercer légitimement les fondations . fans diipenfe
de l’églife.
Dounl/L k Q.uanc a § j dodtrine , on traita dans le concile d’A -
Trimcéu 1 incar- lexandrie de la divinité du S. Efprit ; Se on condamna*
nation. ’ 1 1 r • / 1 ,
sccr. m. c.j. e e u x C1U1 le «noient créature , prétendant toutefois pro-
Ath.ad Ant.oc. feifer la foi de Nicée, & renoncer à l’Arianifme. On défi#/.
i . c. 19, clara donc qu il ne falloit point feparer le S. Efprit de
la fubftance de J. C . ni divifer la Trinité, en y mettant
rien de cree, dînfericur ou de pofterieur. On traita
ff/7h6.D.Ant">c' au^ mot d’bypoflafe , parce que quelques-uns feplai-
gnoient de ceux qui en admettoienc trois, difant que
ces mots ne fe trouvoient point dans l ’écriture. Le co n cile
les pria de ne rien demander outre la foi de Nicée :
Se toutefois il examina les fentimens de ceux qui par-
loient dés trois hypoftafes. On leur demanda , s’ils les
emploioient dans le fens des Ariens, comme divifées,
étrangères;
L i v r e q j j i n z i e ’ m e . y 7
étrangères, de diverfe fubftance , & chacune fubfiftant
par elle-même : tels que les enfansdes hommes & les
productions: des autres créatures. S’ils vouloient dire
trois iubftances différentes, comme font, l’o r , l’argent,
8e le cuivre: ou comme d’autres heretiques, trois principes
ou trois dieux. Ils aifurent qu’ils ne difoient rien
de tout cela, Se qu’ils n’en avoient jamais eu la penfée.
Le concile leur dit : Comment donc l’entendez-vous ,
Se pourquoi enfin vous fervez-vqus de ces paroles ?' Ils
répondirent : Parce que nous croïons que la fainte T r inité
n’eft pas feulement Trinité de nom, mais qu’elle
eft Se fubfifte véritablement : Nous fçavons que le Pere
eft Se fubfifte véritablement : que le Fils eft &c fubfifte
véritablement .dans la fubftance du Pere, Se que le faint
Efprit fubfifte Se exifte. -Nous n’avons point dit trois
dieux ou trois principes ; Se nous ne fouffrii ions pas qu’on
le dît ou qu’on le pensât. Nous connoiifons la fainte T r inité,
mais t;ne feule divinité ; un principe : le Fils con-
fubftantiel au Pere, comme nos peres ont dit : le faint
Efprit ni créature ni étranger, mais propre Se infépara-
ble de la fubftance du Fils Se du Pere.
Le concile aïant approuvé cette explication des trois
hypoftafes, examina ceux que l’on accufoit de n’en
admettre qu’une : pour voir s’ils n etoient point dans les
fentimens de Sabellius, anéantiifant. le Fils Se le .faint
Efprit, Se prétendant que le Fils étoit fans fubftance , ou
le S. Efprit fans fubfiftance. Ils affurerent qu’ils ne le
difoient p o in t, Se ne l’avoient jamais penfé. Mais,
ajoûtercnt-ils, nous prenons le met d’hypoftafe dans le
meme fens que celui de fubftance ; Se nous croïons
qu’il n’y en a qu’une, parce que le Fils eft de la fubftance
du Pere , Se à caufe de l’identité dé naturé. Car
nous croïons qu’il n’y a qu’une divinité Se une nature
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