
A N.
18 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
il veut qu’ils s’appliquent principalement à purifier leurs'
5 6 z ' penfées. Q u ’ils apprennent les hymnes des dieux , fur-
ÿ.jji. tout ceux que l’on chante dans les temples. Qu ’ils prient
fouvent en particulier &c en public : s’il fe peut trois fois
MU- le jo u r , du moins le matin & le foir. Q u ’ils obfervent
exactement les ceremonieS établies par le s ’ anciennes
loix : qu’ils pratiquent les purifications réglées , principalement
la nuit qui précédé le jour de leur fervice :
qu’ils viennent enfuite au temple , & y demeurent le
temps prefcrit par la loi, comme à Rome, de trente jours.
Pendant tout ce temps ils doivent s'occuper à méditer la
fageife, à prévoir & à difpofer tout ce qui regarde le
fervice des dieux, fans fortir du temple pour aller chez
eux , ou à la place publique, ou pour vifiter le magif-
trat. Le temps du fervice étant paflfé, le prêtre doit céder
la place à un autre ; 8c revenant à la vie commune
, il peut aller chez fes amis, &: même fe trouver aux
repas où il fera prié, mais avec choix : il peut paroître
dans la place, mais rarement ; & parler au gouverneur,
mais pour ceux qu’il doit raifonnablement fe-
f.iu. courir. Dans le temple & pendant le fervice, il doit
porter des habits très-magnifiques : mais au-dehors’des
habits fimples 8c ordinaires, & ne pas abufer pour la
vanité de çe qui lui. cil accordé pour l ’honneur des
dieux.
•M«: Qu’aucun des prêtres, continuë-i’i l , n’approche en
aucune maniéré des fpeétacles impurs, & ne les intro-
duife dans; fa màifon. Je voudroisles bannir entièrement
des théâtres, s’il étoit poflibld, &c les rendre à Bacchus
dans leur ancienne pureté. Mais ne croïant pas que cela
foit poffible, ni expédient quant à prefent, je renonce
à cette affeêfation. . Seulement je veux que; des prêtres
laiflent au peuple l’impureté des^fpeétacles.-Qu’aucun
L i v r e q u i n z i e ’m e . i ?
d eux n aille donc au théâtre, 8i n’ait pour ami un corne- ‘ : ‘—’
d ien ,u n meneur de chariots, ou un danfeur. Je leur ^ N’ * 6 W
permets feulement d’aller, s’ils veulent, aux combats fa-
crez, où il eft défendu aux femmes, non feulement de
combattre, mais de regarder. Pour les chaffes, qui fe
font dans les théâtres des villes : non feulement les prêtres
doivent s’en abftenir, mais encore leurs enfans.
Après ces paroles de Julien, on ne doit pas s’étonner que
les fpeétacles fuifent défendus aux Chrétiens.
Il’ vient enfuite au choix des prêtres, & veut que l’on mj7- "
ne confidere que leur affection envers les dieux & envers
les hommes, fans s’arrêter aux richeffes ni à la naiifance.
Pour les exciter à la libéralité, il dit : Les impies Gali-
léens aïant obfervé que nos prêtres negligeoient les pauvres,
fe font appliquez à les affiler ; & comme ceux
qui veulent enlever des enfans pour les vendre, les attirent
en leur donnant des gâteaux : ainfi ils ont jette
les fideles dans l’athéïfme, en commençant par la charité,
l’hofpitalité & le fervice des tables : car ils ont plu-
fleurs noms pour ces oeuvres qu’ils pratiquent abondamment.
Julien vouloit pouffer plus loin l’imitation du Chrif-
tianifme, & établir dans toutes les villes des écoles pu- i«.
bliques femblables aux églifes, où l’on fit des le&ures &
des explications, foit pour la morale, foit pour les myf-
teres ; que l ’on priât à certains jours, & à certaines heures
à deux choeurs : qu’il y eût des châtimens reglez pour
les fautes : des préparations pour être initié aux cérémonies
facrées. Outre les hôpitaux il vouloit bâtir des mo-
nafteres : c’eft-à-dire des lieux de retraite, de méditation
& de purification pour les hommes & pour les vierges.
Il admiroit entr’autres l’ufage des lettres ecolefiaftiques
que les évêques donnoient aux voïageurs, & fur lef-
C ij